Les rendez-vous, ou dans le cas présent 'date' improvisés, Augustin adorait cela. Il avait deux moods selon la situation dans laquelle il se trouvait : soit il était très carré et très à cheval sur les procédures et les plans à suivre, ou soit totalement l'inverse. Il était parfois difficile à suivre et avec lui, on ne savait pas vraiment sur quel pied danser. La seule personne à laquelle LUI s'adaptait et non pas l'inverse, c'était son père. Et relativement sa mère aussi, même si elle était un peu moins sévère et intransigeante que son géniteur et qu'en prime, il avait plus tendance à la tester que son daron. Il fallait le connaître en même temps, le père Holmes. On ne plaisantait pas avec lui et cela, Augustin l'a toujours su. Ce dernier avait une très grande emprise sur lui et d'une certaine manière, Augustin avait hérité d'une majeure partie de son caractère. Il n'était pas aussi autoritaire et cruel que lui, mais il se reconnaissait souvent en lui, même s'il avait du mal à l'admettre. C'était assez ironique d'ailleurs, parce que plus on cherchait à se différencier de quelqu'un, plus on finissait par lui ressembler. Et ça, ça avait le don de le déconcerter.

En tout cas, ce fut ravi qu'il avait prit route chez Ellie. Il ignorait totalement dans quoi il s'embarquait, mais une fois l'adresse empochée, habillé, coiffé, parfumé, les cadeaux en poche, il avait prit un simple taxi pour l'emmener jusqu'à chez elle. Il avait hésité à faire appel à un chauffeur 'digne de ce nom' mais déjà de un, celui qui lui était attitré ne venait pas et de deux, il avait peur de se faire 'un peu trop' remarqué en employant les grands moyens. Après tout, il avait décidé de ne pas montrer le moindre signe de richesse, du moins, de trop grande. Il ne comptait pas non plus se faire passer pour un clochard ou un pauvre qui touchait tout juste le SMIC mais quelqu'un qui gagnait simplement correctement sa vie et qui pouvait se permettre de temps à autre des petites folies. Quelqu'un d'assez banal en soi. Mais en tout cas, certainement pas la vie qu'il menait réellement.

Ellie l'avait clairement 'chauffé' durant tout le long où ils avaient eu pris la décision de se revoir. La jeune femme avait parfaitement su attiser sa curiosité et surtout, l'attirer tout court. Certaines de ses répliques l'avaient énormément plu et très honnêtement, il ignorait ce qui allait se passer. Ca pouvait être tout comme ça pouvait être finalement rien. Mais c'était de réelle bonne foi qu'il venait chez elle, désirant amplement en savoir plus et sans doute, vice versa. Toujours dans son rôle de "pauvre", bien que ce terme n'était pas extrêmement juste aussi. Cependant, comparé à son salaire habituel, il pouvait tout de même se permettre cet écart tant il était faramineux. Merci Papa!

Arrivé à l'adresse indiqué, il observa l'immeuble attentivement. Il n'était évidemment jamais entré dans ce genre là, encore moins américain. Beaucoup plus grand évidemment que les immeubles parisiens, mais avec beaucoup moins de gueule quand même, il fallait l'admettre. Il eut un sourire en coin. Il faisait peut être un peu tâche avec sa chemise bleu ciel impeccablement repassée et son pantalon noir presque trop parfait lui aussi. Peut être aurait-il dû ajouter des imperfections d'ailleurs. Certes, il n'était pas non plus exceptionnellement habillé, mais on comprenait immédiatement en le voyant qu'il allait en date.
Il paya le taxi avec, comme la dernière fois, un pourboire énorme, avant de s'aventurer dans l'immeuble. Le hasard avait voulu que quelqu'un sorte à ce moment là et lui laisse libre accès à l'entrée. Il remercia du regard cette personne avant d'entrer dans l'ascenceur et monter à l'étage indiqué par Ellie. Il ressenti une légère nervosité, il devait l'admettre, parce qu'avec Ellie, c'était assez différent de ses anciens rendez-vous. C'était plus personnel pour le coup, plus intime et il y avait un certain enjeu pour le coup. Enfin... il avait conscience qu'il lui avait fait forte impression également de son côté et ça avait été totalement fait exprès. Mais elle s'était très bien défendue en lui donnant une image de quoi elle était capable en retour. Et ça l'avait fait s'exciter comme jamais il ne l'avait été auparavant.

Arrivé à l'étage, il trouva la porte que lui avait également indiquée Ellie. Il resta un moment devant à la regarder sans vraiment la regarder, mais tout simplement à se demander comment il allait se présenter lorsqu'elle fera son apparition derrière la porte. Après quelques instants de réflexion, il sonna enfin et s'appuya doucement sur le côté avec, il devait l'admettre, le coeur battant. C'était pourtant "naturel" et en quelques sortes, il avait toujours tendance à maitriser la situation. Mais là, il était quand même.. perturbé.
La porte finit par s'ouvrir et il arqua un sourcil, séducteur et malicieux à la fois, pour exprimer son sérieux et son non sérieux en même temps. Il n'avait pas envie de prendre cela trop carré, mais au contraire, avec un brin de légèreté.

"Bonsoir Ellie." s'annonça-t-il dès que leur regard se croisèrent.

Un date. J'ai un date ! Ca ne m'est plus arrivé depuis longtemps, trés longtemps pour être honnête. Depuis mon ex en fait. Avec lui, les dates c'était plutôt récurrent et même après un long moment à être en couple, il y en avait toujours. Mais depuis que ce petit saligot m'a abandonnée comme une chaussette pourrie, je n'en ai plus jamais eu. Evidemment, j'ai fréquenté d'autres garçons mais, ce n'était ni plus ni moins que des coups d'un soir, rencontrés en soirée le plus souvent. On se contentait de faire ce qu'on avait à faire et ensuite, chacun chez soi, hasta la vista baby. Mais là, c'est un vrai date. Je ne sais pas vraiment ce qui va se passer mais, c'que j'sais, c'est que je suis tout de même "anxieuse" à cette idée. Anxieuse mais à la fois excitée aussi.

C'est Augustin qui est à l'origine des sms qui ont mené à ce rendez vous de ce soir. C'est lui qui à commencer à me draguer mais je ne peux nier que je suis rentrée dans son jeu assez facilement. En vrai, je sais pas vraiment ce qui m'a pris. Enfin, si, son côté intriguant au supermarché, voilà ce qui m'a sans doute pousser à le revoir jusqu'à même l'inviter chez moi. Je ne suis d'habitude pas du genre à prendre ce genre d'initiative, mais je sais pas, un truc chez lui m'intrigue et j'ai donc profité de l'occasion pour l'inviter. Quand j'y repense, la suite des sms échangés m'a finalement convaincue que ce date est finalemet une bonne idée. Heureusement, ce soir Tad est avec Quin et Nova avec Basil. Ce qui fait que j'ai l'appartement de libre pour la soirée ainsi que la nuit, car je leur ai demandé d'éviter de rentrer avant demain matin parce que bon, on sait jamais, il faut parer à toutes éventualités. Peut être qu'il ne se passera rien où peut être qu'au contraire, j'aurai bien fait de demander à mes deux colocs d'amour de débarasser le plancher.

Plus l'heure tourne, plus le stress monte en moi. Evidemment, j'ai envoyé un sms à Quin pour la mettre au courant parce qu'à aprés tout, on se dit tout. Elle m'a conseillé de relativiser en me disant que je n'ai pas à stresser pour un mec qui ne sait même pas qu'il faut prendre un caddie pour faire ses courses. Elle m'a aussi aider à choisir la tenue que je vais porter. Elle est simple mais ne manquera sûrement pas de faire son petit effet.

Il est 18h30 quand je met un point final à toute la préparation du rendez vous. L'appart est nickel, le plat à base de fenouil est entrain de cuir et moi, j'suis presque prête aussi. J'ai plus qu'à enfiler la fameuse tenue mad in Quin, et à me faire un petit ravalement de facade et tout sera bon. Je suis stressée et à la fois toute excitée. Il faut dire que lors de nos échanges on a chacun chercher et réussi à faire bonne impression à l'autre et j'espère être à la hauteur de ses attentes. Dans tous les cas, ne pas trop se prendre la tête. Je ne sais pas réellement ce qu'il va se passer mais je sais que dans tous les cas, cette soirée s'annonce de bonne augure. Il est dix neuf heures tapantes quand j'entend la sonnette de l'appartement retentir. Mh, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est ponctuel et qu'il ne s'est visiblement pas perdu. Je jette un rapide coup d'oeil à ma personne dans le miroir de l'entrée pour être sûre que tout est ok et j'ouvre la porte pour me trouver nez à nez avec lui. Quand je vois son air séducteur et malicieux à la fois, je ne peux m'empêcher de sourire. « Bonsoir Augustin. Ravie de voir que tu ne t'es pas perdu en venant.. » Mon regard planté dans le sien, je lui fais un clin d'oeil avant de me décaler pour le laisser entrer. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas lésiné sur la tenue et qu'il est vraiment élégant ainsi. Une fois qu'il est entré, je ferme la porte derrière et je l'accompagne jusqu'au salon « Bienvenue chez moi. Tu peux déposer tes affaires ici. » Je lui montre du doigt le fauteuil qui se trouve à proximité de nous. J'avoue que le voir là devant moi, chez moi, dans un autre contexte que le supermarché me perturbe bien plus que ce que j'imaginais lors de l'échange des sms « Tu veux.. Boire ou grignoter un truc.. Le temps que le plat soit prêt ? T'es mon invité, dis moi ce qui te ferait plaisir.. » Nos regards se croisent de nouveau et je me contente de sourire et de le détailler un peu en attendant qu'il réponde à ma question.

Sur le trajet, Augustin avait été plutôt confiance, d'autant plus que Ellie lui avait tenu compagnie durant presque tout le long et qu'elle avait su parfaitement le conforter à l'idée d'aller lui rendre visite. Son impatience avait été épicée ainsi et le Gus avait été presque intenable.
Arrivé enfin devant le bâtiment, il avait commencé à ressentir tout de même une certaine nervosité. Avant de sortir du taxi, il avait hésité une fraction de seconde, remettant toute la soirée en doute. Il ne comptait pas baisser les bras, mais il craignait que ça ne se passe pas bien pour une raison venant de lui. Parce qu'il dirait ou ferait quelque chose qui ferait tout foirer par exemple, ce genre de chose là. Soudainement, une petite perte de confiance l'envahit, mais il s'en remit rapidement et retrouva sa totale assurance lorsqu'il sortit de la voiture. Enfin, 'totale'... peut être pas complètement, mais en très grande partie en tout cas.
Il s'était avancé jusqu'à l'appartement d'Ellie et avait soufflé un grand coup arrivé devant. Il s'était décidé à sonner avant de se positionner pour l'accueil. Il n'avait pas sorti le grand jeu, par peur du ridicule notamment, mais il n'avait pas non plus fait en sorte d'être un simple poireau devant sa porte.

La magnifique Ellie finit par apparaitre derrière la porte qui s'ouvrit et il dut prendre sur lui pour ne pas trahir son éblouissement soudain. Elle était vraiment très belle et visiblement, elle n'avait pas été de main morte non plus pour sa préparation. Il se contenta d'un vague sourire qui cachait une certaine excitation et admiration pour mériter autant d'égard de sa part. Il échappa un rire étouffé lorsqu'elle fit mention de son potentiel égarement, puisqu'il avait laissé croire qu'il pouvait se perdre exprès pour qu'elle vienne le chercher, et il commençait un peu à regretter de ne pas avoir choisi cette option là. Tant pis, ce sera pour une autre fois. Il ouvrit davantage les yeux lors de son clin d'oeil et se montra très intrigué par ce qu'elle lui réservait.

"Oooh Ellie, rien que pour ça, je suis ravi de ne pas l'avoir été non plus..." termina-t-il sous un nouveau sourire, lourd de sens. Même si, perdu, il l'était quand même, mais d'une autre manière que ce dont ils étaient en train de parler. Enfin... était-ce vraiment le cas? Mmmh.
Il pénétra l'appartement de son hôte et commença à observer tout autour de lui avec intérêt. Il n'était vraiment vraiment entré dans quelque chose comme cela, et si c'était arrivé, il ne s'en souvenait plus. L'appartement était assez grand et il se demanda s'il y avait d'autres personnes qui vivaient sous ce toit. Il n'eut pas le temps d'y réfléchir davantage que Ellie l'invita à déposer ses affaires sur le côté. Augustin tourna la tête légèrement sur le côté pour l'interroger.

"Je n'ai pas énormément d'affaire sur moi tu sais, je ne suis venu qu'avec... une bouteille de rouge et... le dessert."

Il déposa néanmoins la bouteille en lieu sûr, dans le salon. Le dessert, quant à lui, devait être rangé au frai pour une meilleure dégustation. Il avait conscience d'ailleurs qu'il n'amenait pas de la petite merde, mais quelque de chose de bien plus qualitatif que ce qu'il avait déjà pu manger dans une brasserie parisienne et qui s'était ouvertement foutu de sa gueule à ce moment là. Un moment pas facile à passer, notamment avec le gérant de l'établissement qui avait fini par ne pas lui faire payer le dessert à lui, ainsi que toutes les personnes qui accompagnait Augustin à ce moment là. Gus avait estimé, à juste titre, que c'était une honte de servir cette chose, non pas pour sauver de l'argent, non, il s'en moquait totalement, mais par humilité. Comment mettre de l'argent sur de l'incompétence? Impossible pour lui.
Là, il avait confiance au chef de son hôtel, il était certain qu'il n'avait pas acheté du surgelé dans des grossiste pour le revendre bien plus cher après. Les Holmes pouvaient être parfois radins et très portés sur l'argent, mais il y avait quelque chose de presque aussi important que la thune : les apparences. Et ils avaient leur principe mine de rien. Comme ils possédaient une clientèle riche, ils ne pouvaient pas se permettre de se moquer d'eux s'ils voulaient les fidéliser et avoir une bonne image. Question de logique, en plus de leur principe.

Les prochaines paroles d'Ellie lui fit arquer un sourcil lorsqu'il la regarda, après toutes ses propositions. Il la regarda intensément à cet instant comme pour lui laisser le temps de lui délivrer le message qu'il n'allait pas tarder à exprimer à haute voix.
"Tu sais ce qui me ferait plaisir." déclara-t-il d'une voix pleine d'assurance. "Si j'ai envie de grignoter? Ooooh, oui. Je suis... affamé."
Il joignit ses mains entre elles et pencha sa tête sur le côté tout en l'observant avec amusement. Il s'était mis à jouer sans même se rendre compte, ou du moins, il s'en était rendu compte sur le moment même.
Leur petit jeu de tout à l'heure se poursuivait ainsi en présentiel, directement l'un en face de l'autre et pour Augustin, c'était encore mieux. Il ignorait s'il était totalement sérieux ou non, bien qu'il l'était tout de même au moins en partie. Mais il ne voulait pas lui donner le sentiment de la contraindre en quoique ce soit. C'était difficile parce qu'en général, c'était ce qu'il faisait. S'il était en train de la tester? Ah ça, c'était évident.

Je n'arrive pas à croire que j'ai un date. Moi qui les fuyaient jusque là, voilà que j'ai invité Augustin à venir chez moi. J'avoue que c'était plutôt audacieux de ma part mais quand j'ai rencontré Gus au supermarché il y a tout de suite eu une sorte de feeling. Certes au début je me suis un peu moquée de lui avec son histoire de panier et puis après on a discuté. Et je l'ai trouvé, Mh ? Intriguant. En plus d'être sacrément beau garçon. La fin de notre escapade au supermarché à débouchée sur un échange de numéro de téléphone. J'avoue que je ne pensais pas qu'il m'enverrai un SMS. Pourtant il l'a fait et voilà comment on se retrouve à se voir ce soir. L'échange de SMS m'a conforté dans l'idée que l'invitation avait été une bonne idée et que la soirée se voulait prometteuse.

J'avoue avoir quand même un peu paniqué. Car avoir un date n'est pas quelque chose d'anodin et je ne suis même plus sûre de savoir comment on fait. Comment je dois me comporter. Quin m'a conseillé de la jouer cool et de ne pas me stresser mais bon, c'est plus facile à dire qu'à faire. J'aurai aimé la voir elle, lors de son premier date avec Tad. Une chose est sûre, c'est que vu tout ce que l'on s'est dit dans les SMS, la façon dont il m'a dragué, la soirée ne peut que s'annoncer bonne.

Il est dix neuf heures quand la sonnette retentie. Il est ponctuel et j'aime ça. Et surtout il ne m'a pas posé un lapin. J'avoue que cette idée m'a effleuré l'esprit l'espace de quelques secondes parce que bon, après tout, on ne sait jamais. Les hommes sont si compliqué à comprendre parfois. J'ouvre la porte et un large sourire fend mon visage quand je le découvre en face de moi. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il à mis le paquet pour la tenue. Sa chemise bleue ciel lui va excessivement bien et fait même ressortir ses yeux. J'avoue être pas mal décontenancée par sa présence mais pour autant, je ne laisse rien paraître. Je blague sur le fait qu'il a réussi à venir ici sans se perdre.  J'avoue que devoir aller le chercher m'aurait aussi beaucoup amusée. La prochaine fois, peut être. Il rebondit en me disant qu'il est ravie de ne pas avoir été perdu et  je souris une nouvelle fois. Toujours décontenancée par le sourire lourd de sens qu'il me fait. Mais bon encore une fois, il ne faut rien laisser paraitre.

Je le laisse entrer et je referme la porte derrière lui. J'en profite pour l'observer encore un peu avant de lui proposer de déposer ses affaires dans le salon. Enfin, il est simplement venu avec une bouteille de vin et le dessert. Dessert que d'ailleurs, je m'empresse d'aller mettre au frais, ce serai dommage de laisser perdre. Dans la cuisine, j'en profite pour surveiller mon plat entrain de cuir, ce serait balo que de laisser cramer. Je ne suis pas la meilleure cuisinière de la terre même si j'avoue ne pas trop mal me débrouiller mais cramer un plat qu'on a préparer pour son date, ce serait un peu la honte tout de même. Je reviens rapidement près de mon invité et je m'empresse de lui demander si à envie de manger ou boire quelque chose et qu'il n'hésite pas à me dire ce dont il a envie. Il me répond que je sais très bien ce qui lui ferait plaisir et que oui, il meurt de faim. « Ma simple présence devrait suffire à te faire plaisir » Un sourire se dessine sur mon visage et je lui fais un clin d'œil avant de me retourner et de retourner dans la cuisine pour ramener de quoi grignoter du style, olives, tomates cerises carottes et tout ce qui se grignote à l'apéro. Je ramène aussi deux "Sex on the beach" que j'ai préparé moi même. Je dépose le tout sur la table basse avant de poser mon regard dans celui du beau brun. Un sourire en coin se dessine sur mon visage « Assieds toi, je t'en prie » J'ai sorti cette phrase en français et j'suis plutôt fière de moi à vrai dire. Pas parce que j'ai sorti une phrase en français non, mais surtout parce que j'imagine qu'Augustin est au moins un peu surpris. Mon accent est sans doute bien pourri et peut être même que ma phrase n'est tout simplement pas correcte mais j'ai au moins le mérite d'essayer de le surprendre. Sans attendre une quelconque réaction de sa part, je prend place sur le canapé avant de commencer à grignoter tout en l'observant du coin de l'œil.

Depuis qu'il l'avait retrouvée, il y avait une sorte d'atmosphère plus ou moins pesante qui s'était installée. Forcément, tout pouvait basculer d'un moment à l'autre, tant pour l'un que pour l'autre. Evidemment qu'il la voulait, en particulier depuis les sms qu'ils s'étaient échangés tout le long du trajet. Elle avait éveillé sa nature de chasseur, mais plus que cela même. Cette fois ci, il n'était plus le seul à jouer, Ellie jouait aussi, et ça lui plaisait autant que ça l'excitait. Ce n'était même plus une question de résistance ou quoique ce soit, c'était un jeu de séduction, et pas uniquement sur le plan sexuel mais sur... tout, en général. De sa propre personne, en quelques sortes. Augustin aimait beaucoup cela, parce que cette fois ci, il pouvait être littéralement lui-même... et pas l'ombre de son père. Alors, forcément, il ne révélait pas sa situation véritable, pour ne pas justement avoir à se demander ce qui intéressait réellement Ellie durant cette soirée (ou même depuis leur rencontre d'ailleurs). Il voulait donner cent pour cent de lui, et uniquement lui, pas l'argent qu'il possédait et qui n'achetait pas uniquement des choses matérielles, mais aussi la sympathie des gens vénaux. Il n'y avait qu'une personne au monde, pour le moment, avec qui il ne ressentait pas cela et encore, au départ ça n'avait pas été évident : Sasha. Si ce dernier était payé pour être en sa compagnie, et pour sa protection, et pour le satisfaire sur bien des plans, il en demeurait pas moins qu'Augustin avait une quasi certitude sur sa loyauté et sur son amitié. Vice versa, d'ailleurs. De sa vie, Augustin n'aurait jamais pensé pouvoir avoir une amitié aussi énorme avec quelqu'un "comme Sasha", qui ne venait pas de l'entourage de ses parents mais étant bel et bien un employé parmi d'autres. Enfin, 'parmi d'autres'... au départ, oui. Maintenant que Sasha l'avait apprivoisé, ce n'était plus le cas. D'ailleurs, cette notion d'employé, Gus l'oubliait quasiment tout le temps. Si Sasha était à ses côtés, c'était naturellement parce qu'ils ne pouvaient pas se passer l'une de l'autre. Pourquoi d'autre sinon, franchement?

Forcément, quand Ellie lui demanda ce qu'il lui ferait plaisir, c'était LA question à ne (pas?) lui poser. En lui disant qu'elle savait ce qui lui ferait plaisir, il était complètement en train de la tester, et Ellie mordit. Elle affirma que sa simple présence devrait suffire à lui faire plaisir et Gus haussa les sourcils avant de retrouver son sourire malicieux et plein d'amusement. Ellie, c'était une souris, et lui, le chat. Et cette jolie petite souris était totalement en train de le provoquer, il en était convaincu. Son clin d'oeil à la fin de sa phrase ne le laissa d'ailleurs pas indifférent, et lorsqu'elle retourna en cuisine, il entreprit de la suivre pour continuer son jeu de séduction ou peut être même l'achever. Mais elle revint vite dans la pièce principale avec tout le nécessaire pour commencer le repas. L'apéro, comme on disait chez lui.
Ellie l'invita à s'asseoir, et elle le fit en français. Tout juste devant elle, Augustin l'observait avec intérêt. Il y avait tellement à faire et si peu de temps pour se décider, c'était le kiff total. Il se pencha jusqu'à son oreille et lui répondit, en Français également : "Force moi." sans même vraiment savoir si elle comprendra ou non. Elle s'assit sur le canapé, se mit à le regarder en attendant la suite des chose et après hésitation, Gus s'approcha, se positionna devant elle, s'agenouilla juste droit devant ses jambes. Il attrapa d'une pique un amuse gueule et vint lui porter à la bouche, totalement ravi de sa propre initiative.
"Ouvre" l'invita-t-il à faire sous un murmure, doucement presque sous une forme de question pour ne pas faire sentir de pression dans son ton et toujours en français. Il ignorait jusqu'où irait ce petit jeu, mais il s'amusait très très bien. Cela faisait même longtemps qu'il n'avait pas autant joué. Et surtout, pas aussi intensément. Ellie était simplement la personne adéquate pour qu'il puisse faire cela, parce qu'il ne l'aurait pas fait avec d'autre. Mais elle avait le profil pour, et comme elle entrait dans son jeu, plus elle y répondait, plus il continuait.

Dés qu'Augustin passe la porte, l'atmosphère change sans que je puisse vraiment décrire de quelle manière. Une sorte de tension, mais pas forcément mauvaise. Disons qu'après tout ces sms échangés, la tension est plutôt haute. Disons qu'on a entamer un petit jeu par sms que j'espère bien continuer maintenant qu'il est là en face de moi. Il m'a ouvertement dragué et j'avoue avoir sauté les deux pieds dedans. Ca ne me ressemble pas vraiment parce que malgré le fait d'avoir régulièrement des coups d'un soir, je ne suis pas du genre dragueuse. Pourtant, avec Augustin, c'est visiblement différent. Il faut dire qu'il m'intrigue pas mal et que même si on a passé seulement un petit moment ensemble au supermarché, sa compagnie m'est agréable. Je n'ai aucune idée de comment la soirée va tourner mais tout ce que je sais, c'est que j'ai envie de m'amuser, sûrement autant que lui en a envie. Autant ce laisser porter par le flot de la soirée.

Je le laisse entrer, refermant la porte derrière lui. Il avance jusqu'au salon et rapidement, je le débarasse de ce qu'il a apporté et je m'empresse d'aller ranger la mousse au chocolat au frigo. Le dessert est encore bien loin mais elle à l'air succulente et j'ai déjà hâte de la gouter. Dans la cuisine, je jette un œil à mon repas qui mijote avant de revenir et de lui demander ce qui lui ferait plaisir. Il répond que je sais très bien ce qui lui ferait plaisir et j'ajoute à mon tour que ma simple présence devrait lui suffire. Un clin d'œil lourd de sens ponctue ma phrase et avant de recevoir une réponse de sa part j'en profite pour retourner dans la cuisine et j'en ramene de quoi grignoter le temps que l'on passe à table.

Une fois revenue de la cuisine, je lui propose de prendre place sur le canapé ce qu'il ne fait pas. Au lieu de ça, il s'approche de moi et se penche vers mon oreille. Ce qu'il me dit, je ne suis pas sûre de le comprendre vraiment. Après tout, je ne suis pas bilingue, je sais juste dire quelques trucs en français, mais de toute façon, je n'ai pas réellement besoin de comprendre ce qu'il me dit et même en étant bilingue, je n'aurai probablement rien compris tant cette proximité me perturbe. Je ne suis pourtant pas du genre à l'être facilement, d'habitude, un corps masculin si proche de moi ne m'émoustille pas aussi facilement mais je dois avouer que Gus dégage un truc et puis le fait de repenser à nos sms échangés, ne m'aide vraiment pas à rester de marbre. Il sent bon en plus le bougre. Par je ne sais quel miracle, j'arrive à garder un semblant de calme et finalement je finis par m'asseoir et alors que je croyais les choses revenues à la normale, le beau brun vient se placer à genoux devant moi. J'hausse un sourcil, intriguée par ce qu'il est entrain de faire. Décidément, il est pleins de surprises. Avant que je n'ai eu le temps de lui demander ce qu'il comptait faire dans cette position je le vois piquer un amuse gueule qu'il approche de ma bouche en murmurant encore une fois, quelque chose en français. J'dois avouer que sa manière de parler quand il parle français, me plaît beaucoup. Je ne comprends toujours pas, mais je sais où il veut en venir. Posant mon regard dans le sien, j'ouvre doucement la bouche afin de déguster l'amuse gueule qu'il me tend  et quand j'ai fini de me délecter de ce met, je passe doucement ma langue sur mes lèvres, afin de profiter des dernières saveurs de l'amuse bouche, et sans arrières pensées, évidemment. Ou peut être que si, finalement.. Je soupire avant de me pencher, d'attraper à mon tour un amuse gueule avec mes mains et de le porter à sa bouche tout en m'approchant de son oreille « Tu devrais goûter, c'est très bon.. » Je murmure en anglais. Un soupire ponctue ma phrase et je me réinstalle correctement en le regardant et en souriant. Une fois bien assise, j'attrape sans vraiment réfléchir son bras pour le forcer à s'asseoir toujours un sourire greffé aux lèvres. Attiré par moi, il est forcé de s'asseoir. Après tout, depuis quand quelqu'un tente de me contredire  « Tu ne devrais pas me contredire tu sais, je risquerai de me fâcher.. » Evidemment, je fais référence, encore une fois aux sms échangés plus tôt et je me doute qu'il aura la référence. Je ne sais pas du tout où ce petit jeu auquel nous jouons, depuis son arrivé, depuis le premier sms, va nous mener mais je sais que ette soirée, s'annonce déjà haute en couleur et je dois bien avour que c'est trés loin de me déplaire, au contraire même, je m'amuse beaucoup et j'espère qu'il en est de même pour lui.

Très rapidement, un jeu s'était installé entre eux. Dès lors que Ellie comprit qu'il n'était pas venu ici pour se montrer mignon tel un joli petit agneau dans la bergerie, les choses sérieuses avaient vite fait de pointer le bout de leur nez. Elles avaient certes commencées par l'échange de message lors du trajet, mais une fois arrivé, Augustin n'avait pas changé d'attitude. Ce n'était pas de son genre non plus d'être comme ça. Il voulait 'jouer', énormément sur le côté séduction évidemment. Ellie avait beaucoup de répondant en plus et ça lui plaisait de dingue. Et plus elle entrait dans son jeu, plus elle avait de la répartie, plus elle montrait qu'elle voulait aussi jouer, plus il était intrigué et excité à la fois. Jusqu'à présent, il n'avait jamais rencontré quelqu'un d'autre qui voulait 'jouer' aussi, enfin du moins, pas de la même manière et les autres manières étaient plutôt... ennuyantes. Là, il avait l'impression qu'il avait l'impression qu'il y avait une sorte d'enjeu, même si ça semblait être tout vu. Mais le fait qu'elle lui fasse goûter à son tour un de amuse gueule qu'elle avait préparé, il ne s'y était pas attendu et il eut envie de rire sur le coup. Mais il demeura fortement intrigué et quand elle lui assura qu'il devait goûter parce que c'était très bon au creux de son oreille, il manqua de perdre ses moyens. Mais elle le remit en place, littéralement, en le faisant s'asseoir auprès d'elle et en lui signalant qu'elle détestait être contredite. Le regard d'Augustin Holmes se fit un peu plus intense dès lors et le point de non retour devenait de plus en plus important désormais.
Un nouveau sourire narquois illumina dès lors son visage et il se pencha vers elle, effleurant de ses lèvres son cou sans pour autant le toucher directement, remontant jusqu'à son oreille. Il posa une main sur sa jambe qu'il remonta doucement, faisant exprès de prendre son temps.

"Vraiment? Sinon quoi? Hein?" murmura-t-il au creux de son oreille.

Conscient qu'il touchait sa cuisse et qu'il suffisait de monter encore un peu plus pour atteindre la limite à franchir, il s'arrêta comme pour attendre sa réaction face à cela.

"Est ce que je te contredis en faisant ça, Ellie? Mhh?" poursuivit-il d'une voix expressément langoureuse, intrigué de savoir ce qu'elle sous entendait par le fait de ne pas apprécier être contredite. Il savait que c'était un jeu et pour le coup, il avait décidé d'aller droit au but, tout en s'assurant qu'il obtiendrait son approbation et encore plus son consentement. Il colla son front contre le creux de son visage, jouant exprès sur le fait qu'il la narguait pour l'embrasser sans forcément encore franchir le pas. Son repas ce soir, ce n'était pas la nourriture à proprement parlé. C'était elle.

Le moins que l'on puisse dire c'est que je ne m'attendais pas à ce que la température monte d'un cran aussi vite. Evidemment que dés l'échange de sms, le ton était donné mais je ne pensais pas que tout se passerai si vite. Il est clair qu'Augustin n'est pas venu ici pour enfiler des perles ou jouer au tarot. Et j'avoue que c'est loin de me déplaire. Cet espèce de jeu qui s'installe là, enfin plutôt qui continue de se dérouler me plait au plus haut point. C'est lui qui, une fois de plus ouvre les hostilités quand je lui propose de venir s'asseoir prés de moi et qu'il ne me répond rien d'autre que de le forcer. Je peine à comprendre ce qu'il me dit dans sa langue maternelle mais le ton de sa voix suffit à me faire comprendre à peu prés de quoi il est question. Et puis, il me fait goûter cet amuse bouche et j'en profite pour entrer dans son jeu en passant ma langue sur mes lèvres après avoir terminé. Pour ne pas en perdre mais aussi, pour montrer au beau français que je suis prête à jouer. A mon tour, je lui fais goûter un des amuse bouche en me penchant vers lui et en murmurant au creux de son oreille que c'est trés bon et qu'il devrait y goûter. Une fois le petit four avalé j'attrape son bras pour le tirer vers moi et qu'il s'installe enfin sur le canapé. J'ai envie qu'il s'asseoit et je compte bien lui faire comprendre que moi, on ne me contredit pas.

C'est à ce moment là que la température commence à monter encore un peu plus. A ce moment que le niveau du "jeu" auquel on joue est entrain de passer au niveau supérieur. Parce que, quand j'annonce à Gus qu'il ne devrait pas me contredire, une sourire narquois se dessine sur son visage et son regard devient tout de suite plus intense. Et quand il se penche vers moi tout s'enchaine trés vite. Ses lèvres viennent effleurer mon cou sans le toucher. J'essaye de ne rien laisser paraître de la chaleur intérieure qui est entrain de m'envahir mais quand il pose la main sur ma jambe en remontant doucement le long de ma cuisse, je manque presque de perdre mes moyens. Le contact de sa main sur ma peau me fait frissonner malgré moi. « Sinon.. Je.. » Je ne termine pas ma phrase parce que je me retrouve fortement destabilisé par tout ce qui se passe à cet instant. Pourtant, ce n'est pas mon genre de l'être mais là il faut dire que Gus à taper fort.

Je ferme les yeux un court instant pour tenter de reprendre mes esprits et de chasser les images fort peur catholiques qui me viennent en tête si ce petit 'jeu' continue encore. Ma reprise d'esprit et de courte durée puisqu'il enchaine en me demandant si toutes ces actions me contredisent ou non. Je me mord la lèvre quand il vient poser son visage au creux du mien. Il me nargue. Ses lèvres me nargue et je dois me battre avec moi même pour résister à la tentation de l'embrasser. Je ferme les yeux un instant avant de les rouvrir, un sourire en coin dessiné sur mon visage. J'effleure ses lèvres doucement, avant de venir murmurer au creux de son oreille tout en effleurant aussi son cou au passage « Ca dependra si tu es capable ou non d'aller jusqu'au bout du petit 'jeu' que tu as entrepris, Augustin.. » J'accentue volontairement son prénom, le prononcant d'une manière qui se veut plutôt intense. Tout en parlant, je pose une main sur son torse, sur sa chemise que je fais descendre jusqu'au niveau de la ceinture de son pantalon et mon autre main quant à elle, se pose sur celle qui est sur ma cuisse, pour la faire remonter un chouilla plus pour lui faire comprendre que, moi aussi je suis prête à passer au niveau supérieur de son petit 'jeu'.