La journée à mal commencée, j’ai découvert des tags sur les murs de ma maison, le même genre d’insultes dont je fais l’objet depuis ma sortie de prison, des petits malins pensent qu’en m’insultant ça me fera partir, mais ils se trompent. Je ne partirais pas, c’est chez moi ici, qu’ils le veuillent ou pas. Je me fou pas mal de ce qu’ils en pensent, je n’ai plus rien à prouver à personne. J’ai nettoyé les tags, j’ai repeint, je garde de la peinture au cas où, ça arrive régulièrement, je commence à y être habitué, du moins c’est ce que je dis. Je soupire quand je vois les grilles ouvertes du cimetière, encore des gamins qui ont passé les portes cette nuit. J’étais pourtant aux aguets, mais je n’arrive pas toujours à les voir, certains aiment se faire peur et décident de venir la nuit pour voir s’il n’y a pas quelques fantômes, je redoute le soir d’halloween, mon mentor m’a dit que c’était toujours la pire nuit de l’année.

Je ratisse un peu les allées du cimetière. J’ai passé la matinée à regardé si rien n’avait été dégradé et à préparer les tombes pour la cérémonie du weekend. Il y a eu quelques visiteurs qui m’évitent lorsqu’ils se rendent compte que c’est moi. Ma photo à traîné sur tous les journaux quand j’étais plus jeune et je n’ai pas beaucoup changé, enfin si j’ai muri bien sûr, mais ils savent qui je suis. Je lève les yeux au ciel, agacé par toutes ces conneries.

J’ai besoin de me changer un peu les idées et je laisse les grilles ouvertes, le temps d’aller me balader un peu en ville. Je mets mes écouteurs pour être tranquille et j’écoute la musique. Je vais me chercher des cigarettes, je fume, c’est sans doute mon seul défaut, enfin j’en ai beaucoup d’autres, mais je ne bois pas et je ne me drogue pas, même si j’ai vendu ces merdes. Je n’ai jamais consommé, parce que je sais trop bien ce que ça peu faire et je ne bois pas parce que mon père buvait parfois. Je ne veux pas être comme lui.

Je me prends des clopes dans un petit magasin et je salue le vendeur qui me connaît bien et qui y est de ceux qui me laisse une seconde chance. On a sympathisé. Je ne pensais pas que ça serait possible et en sortant je bouscule malencontreusement un gars qui regardait son téléphone. Je lève les yeux au ciel et je soupire :

« Tu bloques le passage … »

Je suis déjà énervé de la journée, ça ne s’arrange pas. Il ne faut pourtant pas que ça parte en couille, parce que je n’ai pas envie d’avoir de nouveaux ennuis avec la police.