Comme chaque semaines depuis qu'il est arrivé ici, Andrew se rend à l'hôpital. Il n'est pas malade, non loin de là, il est même en parfaite santé. Si il vient ici, c'est pour égayer un peu le quotidien parfois morne des enfants malade. Il chante, et il joue de la guitare. Pas assez bien pour en faire son métier où bien en vivre mais assez bien pour ravir des enfants. Généralement, il y passe l'aprés midi. Il ne passe pas son temps à chanter. En fait, il y'a même des jours où il ne chante pas, il passe seulement du temps avec les enfants qui le lui demande. Il joue avec eux, leur raconte des histoires, il parle de son métier, parfois même, pour ceux en meilleure santé, il les emménent faire un tour à l'extérieur, leur payant même parfois une glace. Il ne gagne rien à faire ça. Il n'est pas payé et ça lui va parfaitement. Parce qu'il aime donner de sa personne et ensoleiller la vie de petits humains qui n'ont pas la chance d'avoir une enfance normale.

La journée touche à sa fin et après avoir quitté la chambre d'un petit garçon avec qui il a tissé un lien trés fort, il décide de se rendre à la cafétéria pour prendre un café. Vidé de son énergie par les petits humains qui n'ont fait que le solliciter toute l'après midi, il décide de prendre l'ascenseur. Il ne le fait jamais d'habitude, mais là, il est vraiment exténué. Il appuie sur le bouton et attend que l'ascenseur arrive. Quand il est là, il s'engouffre à l'intérieur. Un type est déjà et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas vraiment l'air heureux d'être ici. Drew le salue d'un simple signe de tête et les portes se referment derrière lui. Visiblement, ils vont au même endroit, c'est à dire au rez de chaussée. L'engin est entrain de descendre depuis seulement quelques minutes, que déjà il s'arrête. Et le fracas qu'il fait n'augure rien de bon. Une annonce lui confirme rapidement que lui et son compagnon du jour sont coincés dans l'ascenseur et qu'il ne faut pas paniquer. Ne pas paniquer ok, c'est dans ses cordes. Sauf que évidemment, c'est plus facile à dire qu'à faire. D'autant plus que les espaces clos et étriqués, c'est pas vraiment son truc. Il ferme les yeux, pour tenter de ne pas se laisser gagner par la panique. Il se souvient, des fois où il jouait à cache cache avec son père et que celui ci, pour faire durer un peu le plaisir, faisant semblant de le chercher pendant quelques minutes. Drew, pour ne pas décevoir son père restait caché dans le placard malgré l'angoisse qu'il ressentait à ce moment là. Et puis, il y'a eu cette fois, où ses potes de lycée, pas trés malins, se sont amusés à l'enfermer dans les toilettes des vestaires du gymnase. Ils l'ont laissé là pendant plus d'un quart d'heure et ce fut les quinze minutes les plus horribles pour Drew qui devait gérer le fait d'être enfermé dans un tout petit espace, clos et sombre. Evidemment, le résultat de cette blague de mauvais goût fut une belle crise d'angoisse dont il se serait bien passé et de laquelle, il a eu du mal à se sortir. C'est ce jour là, qu'il a réellement découvert sa claustrophobie. Depuis, il évite soigneusement de rester trop longtemps enfermé dans les endroits étriqués et sombre.

La voix de l'homme à côté de lui le raméne sur terre. Il lui demande si il n'est pas claustrophobe. Visiblement, ça doit être écrit sur son front qu'il l'est. « Si, je le suis.. Mais ça va aller.. On est dans un hôpital, l'ascenseur est un outil important pour eux, alors j'imagine que d'ici cinq minutes, tout rentrera dans l'ordre.. » Il vaut mieux que ça rentre vite dans l'ordre oui. Avec cette phrase, il essaye de s'en convaincre mais il ne faut pas se leurrer, on ne reste jamais bloqué dans un ascenseur juste cinq minutes. S'adossant au mur du fond, il tente de penser à autre chose, il essaye d'imaginer qu'il est ailleurs. Parce que la dernière chose qu'il souhaite, c'est de faire une crise d'angoisse devant un parfait inconnu.