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La douleur ne me quitte plus depuis son passage éphémère dans ce lieu clos. Son doux parfum me reste en tête. Ses yeux dont le charme vient me posséder. Sa voix aussi douce qu’une fine pâtisserie sucrée aux touches de miel. Ma douce, mon ancien amour est revenu devant moi en me jugeant regrettable. Loin de l’union qui nous avait entourés tel un fin voile. Elle est là en rêve. Mise à nue dans le coin de mon esprit. Rêveur de pouvoir l’entendre parler normalement. Sentir son corps se détendre auprès de moi pour un bref instant. Un moment devant la télévision ou encore nicher devant un lac cacher par les troncs des arbres. Elle est une ancienne drogue souillant mon sang. Pulvérisant toute le peu de sainteté qui me restait en tête. Son visage ne me quitte plus depuis une semaine. Ma douce Arya pourquoi me détestes-tu autant ? Je savais que n’allais pas revenir. Je le croyais du moins. Pauvre ange pris entre ses propres plumes l’étouffant dans sa vie. Elle me hante. Elle me possède encore, mais elle ne doit plus. Cette demoiselle ne sera plus mienne comme son alliance à son doigt l’indique. Prise ! Dépourvus de liberté ! Aimer par un autre ! Pouvait-elle ressentir autant d’amour qu’elle le mérite? Cette déesse ayant évolué loin de moi ? Celle dont mes rêves ne cesseront jamais d’être illuminés par sa présence…

Une cigarette à la main. La fumer danse dans l’air. Montant doucement. Offrant à ce taudis une odeur de tabac qui se mélange à l’alcool et au gras des plats. Les yeux fixés sur cette saloperie de plafond couvert de lambris. Je compte pour la neuvième fois les minuscules drapeaux américains  que mon grand-père avait collés là. Honorant ce pays qu’il avait défendu. Le nombre d’étoiles n’est pas mis correctement. Bien loin des états ayant été ajoutés depuis l’époque de son retour de la guerre. C’est un truc qui ne convient pas dans un bar. Je reconnais que ça me plaisait au début. Mais, après un certain temps, je me suis tanné. Si, je veux voir un drapeau bien mis en évidence et offrant la beauté à ce pays de la mal nutrition, je pouvais seulement sortir de la maison pour lever les yeux au ciel pour le voir bouger avec le vent. Ce qui m’arrive assez souvent. Un peu normal. Les Américains ont une tendance à afficher leurs drapeaux un peu partout. Les seize premières années de ma vie ont été ici. La seule terre existante et puissante de la planète dans l’univers. D’après ce que nous apprenons à l’école. Mes paupières se ferment, je me repasse les images de la surprise. Lorsqu’elle est venue s’assoir à ce même comptoir. Vers les mêmes heures aussi tardives. Quand j’essaie d’ouvrir les yeux, mon plafond coloré s’est transformé à une apparence plus délicate. Un petit corps d’une femme espiègle. Jay, mon barman me regarde en me glissant la carte d’identité de l’une des gamines. L’attrapant entre l’index et le majeur. Je grogne de mécontentement. « Assis-toi gamine…Ta carte, je la garde. » Je me lève en la glissant dans ma poche arrière de mon jean. « Comment une mineure dans ton genre pense avoir de vieux loups comme nous avec une fausse carte. Jay offre lui un verre d’eau. » J’écrase ma clope dans le cendrier en regardant pardessus mon épaule. Ses amis quittant mon entreprise plus presser que jamais. « Tss…Tu appels cela des amis… » Je regarde Jay sors son téléphone en disant qu’il allait appelé sa mère. « Laisse…C’est une ado. On a toute testé les faux papiers… Sauf qu’à l’époque. C’était mieux fait. » dis-je en riant. Portant mon verre de whisky à mes lèvres pour prendre une gorger.

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Elles avaient décidées que ce soir on sort. Pourquoi ? Sûrement parce que c'est une belle soirée et que, comme toujours, elles ont juste envie de sortir. Je continue de me demander pourquoi je les suis toujours. C'est pas comme si je les adorais tant. Après, on me dira que j'aime personne. C'est pas faux. Je sors avec elles par principe. Elles me le demandent, je le fais, mais c'est pas moi qui vais aller proposer une soirée au bar à se saouler la gueule. Le fait est que je préfère rester dans mes choses ou sortir seule. Pourquoi je ne le fais pas? Parce que je sais très bien qu'une femme, seule sans les rues, c'est pas ce qu'il y a de plus sécuritaire. Est-ce que ce groupe est mieux ? Probablement pas, elles s'enfuiraient au moindre signe de danger pour me laisser seule. Je sais que je ne peux pas compter sur elles et c'est pour ça qu'elles ne peuvent pas compte sur moi. Ça va dans les deux sens après tout. Mais bon, peu importe, j'y suis habitué.

Ce soir ne change pas des habitudes. Je suis lancée au front à devoir tester l'oeil du barman. C'est toujours moi qui va devant avec la fausse carte pour voir si ça passe où ça casse. La brebis sacrificielle quoi. Un sourire de satisfaction se trace sur mes lèvres contre mon gré en voyant Jay. Ça casse, je sais qu'elles vont se défiler et que j'aurai la paix. Bon, ça veut aussi dire que je vais devoir demander à ma mère de venir me chercher pour éviter les taxis. Je regarde l'autre homme qui prend la parole et, écoutante comme je suis, je m'assie sur le tabouret. Je hausse les épaules à sa remarque sur ma carte. J'en ferai faire une autre, mieux la prochaine fois. Écoutes.. les vieilles brebis dans les autres bars sont trop naïves faut croire parce que ça n'a jamais été un problème avant.! J'arque le sourcil en l'entendant dire à Jay de m'offrir de l'eau. Franchement, tu pourrais au moins avoir la décence de m'offrir un Coke. Pourquoi prendre de l'eau plate. Je tourne la tête pour suivre le regard du plus vieux et je laisse entendre un rire avant de reporter mon attention sur lui. Actuellement, j'appelle ça des greluches parfois utile plus que des amies. Je n'ai jamais été très proche d'elles, pas assez pour les considérer réellement comme des amies. Les sourcils légèrement froncés, je regarde Jay déjà prêt à appeler ma mère. Tu sais très bien Jay que je vais l'appeler moi-même pour venir me chercher. Ou te demander de venir me porter si jamais elle peut pas. Un roulement de yeux m'échappe au commentaire du vieux. Je sais pas pourquoi, mais il me rend curieux cet homme. Peut être qu'il va être mon sujet d'étude de la soirée, qui sait.! Ou, peut-être que tu t'en es tellement souvent servi que tu es rendu que tu connais ses défauts par cœur ?

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Cette folie passagère.
Cette impression qu’il n’a rien pouvant nous arrêter. Que la force et le courage sont posés à l’intérieur de notre paume. Que nous sommes indestructibles ! Des êtres surpuissants dont l’énergie et la jeunesse sont internelles. Voilà comment les gamins vivent leurs vies d’adolescent puériles sans cervelle. Nous l’avons été ! Nous avons passé par cette route malgré que nos quelques cheveux blancs peuvent déjouer cette impression. Nous ne sommes pas vieux, nous avons vécu ce passage horrible ! Est-ce qu’on y retournerait pour autant ? Tout dépend du passage que nous avons eu. « Gamine ! Les imbéciles dans les autres bars ne tiennent pas à la survie de leurs entreprises. » Prendre une amende d’un enquêteur tout en prenant le risque de voir une entreprise prospect fermer ne me tente pas. Surtout que celle-ci est mon revenu. Cette gamine qui se croit peut-être le nombril du monde n’a rien de bien brillant. Une petite cervelle plus petite que celle d’un poisson rouge peut-être ? Elle me prend de haut ? À son âge, j’aurais pris une claque derrière la tête pour avoir un manque de respect à une personne âgée. Foutue nouvelle génération qui se croit tout permis. Ils ont trop été gâtés dans leurs enfances qu’ils sont devenus des enfants rois. Je devrais lui offrir une couronne. Elle calmera ses hormones. J’espère… Je reste muet. L’observant d’une drôle de tête. Jugeant sa personne en ne sachant pas pourquoi j’ai envie de la prendre par l’oreille et la sortir de mon bar. Mon père sortait la ceinture pour nous frapper. Un avertissement que je comprenais aussitôt. Je lève les yeux au ciel  à Jay et pointe la gamine de la tête. Il prépare un coca en lui glissant un verre avec glaçon. Comment boire un truc dont le sac de sucre ne fait même pas dans ce verre de vitre. Je glousse de rire. « Tu es vraiment une chieuse comme gamine. On dit merci. » Des greluches ? Oh ! Putain ! Cette gamine veut son diadème et monter sur le trône ! Sacrée génération de merde qui préfère leurs amis imaginaires. Voilà pourquoi ses potes ne la suivent pas. Son caractère de merde ! Sa mère et son père doivent la laisser gagner sur tout…sérieusement. J’ai honte de ma génération qui fait des gosses sans savoir comment vraiment les éduquer. « À voir ta tête, tu ne dois pas avoir grand amis, toi. » Je prends mon verre. Les glaçons toquant un contre l’autre. « Hey petite peste ! Si, Jay veut encore du job ce soir. Tu auras que ton coca ! La prochaine fois du con va passer ta carte sous notre machine à place de te faire plaisir. » Je le regarde. Il sourit maladroitement. Pris sous l’innocence. Je froisse les sourcils n’en appréciant pas que mon grand-père se faisait passer des vites. Bordel ! Qu’elle demande à sa mère de lui acheter de l’alcool. Je ne vends pas au mineur. Elle à quoi genre 17,18 ou max 19 ans ? Hors de question ! « Gamin, mon grand-père avait ce commerce. Je lui volais des bouteilles. » Dis-je avec mon fort accent espagnol. « Même en Espagne les cartes sont mieux faites. Arrêter de faire venir vos papiers sur Ebay. » Je regarde Jay qui lui apporte un plateau de frite. « Tu vas payer, j’imagine ? » Il fait oui de la tête et va servir un client plus loin. Je froisse de nouveau les sourcils en la regardant. « On dirait que pépère t’aime bien. » Dis-je en pointant du menton Jay. Qui est-il pour elle ?

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Son ton, sa façon de répondre sont tellement agressant, à croire qu'il se considère supérieur à moi par le simple fait qu'il est plus vieux. Pourtant, sur cette terre, on est tous de pathétiques êtres humains au même niveau. Différent vécu, mais même arrivé, même départ. Après, je ne peux lui en vouloir, j'ai moi-même tendance à être impolie et condescendante par moment juste pour je pas montrer comment je me sens réellement. C'est vrai que certains vont plus penser à l'argent qu'ils peuvent faire que celle qui risquent de perdre à se faire prendre.. Dis-je d'un air songeur. Em réalité, je n'ai jamais vraiment compris l'intérêt. Il reste quoi, deux ans à attendre pour pouvoir boire ? Pourquoi étaient elles si pressées? Oui, j'ai pu en profiter par moment, mais me saouler la gueule n'a jamais été mon passe temps préféré. Un léger sourire bien sincère se trace sur mes lèvres à l'intention de Jay lorsqu'il m'apporte mon verre. Je viens pour le remercier, mais l'autre me coupe dans mon élan pour me juger et essayer de me rappeler les bonnes manières. Je veux bien, mais on m'a appris à ne pas couper la parole. Alors j'attendais que tu aies fini pour pouvoir faire preuve de politesse. Merci Jay.! Non mais ne pouvait-il pas juste me laisser le temps de parler ?

Je sirote silencieusement mon verre avant de répondre à ses questions. Lorsque je l'entend commenter sur le nombre d'amis que j'ai, je lève la tête pour le regarder avant de hausser les épaules. C'est bien ainsi. J'ai jamais vraiment été du genre sociable, je préfère ma solitude à la compagnie de ses personnes qui prétendent être ton ami pour ensuite te poignarder lorsque t'as le dos tourné. Telle est ma réalité depuis cinq ans. Depuis cette trahison qui m'a fait perdre toute foi en la réalité des amitiés. Il n'y a qu'une personne qui j'ai réussi à garder dans mon entourage qui n'a jamais laissée croire être une mauvaise personne. Autrement, l'amitié est un mythe... Je soupir brièvement avant d'afficher un air d'incompréhension à ses paroles. À ce que je sache, outre potentiellement un lift à la maison, je crois pas avoir demandé quoi que ce soit. Même que je peux très bien me contenter de mon Coke sans rien demander d'autre. Vu sa gueule, je m'attendais à ce qu'il fasse chier, mais je ne le pensais pas aussi agressant. Je décide d'ailleurs d'ignorer son commentaire sur les fausses cartes. Un combat inutile à faire selon moi. Un peu de surprise se voir sur mon visage lorsqu'il apporte le plateau de frite. Mais.. t'es un amour Jay, mais je vais payer moi-même. C'est pas à toi de payer mes choses quand-même. Je le regarde s'éloigner, un air attendri collé au visage. Que ferais je sans cet homme si aimable ? Je prend une frite que je savoure un instant, toujours aussi bonnes et parfaites. Eh bien... J'ai jamais eu de père dans ma vie et.. il a été comme une présence paternelle disons. Et je l'aime bien aussi, c'est mutuel.

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Je ne suis pas le meilleur lors d’échange verbal. À croire que je ne devrais jamais sortir de chez moi. Rester enfermer entre quatre murs en se tournant les pouces. En me punissant moi-même de ma langue un peu trop ardue pour le commun des mortels se croyant parfait ou simplement trop pur. Voir facilement blesser. Il a toujours été plus simple pour moi de dire ce que je pensais réellement. Pourquoi devrais-je tourner autour du pot en fermant ma bouche. Mes deux lippes bien collées une à l’autre. Comme deux amants qui ne vont jamais se séparer. Certes, je suis un vieux bougon qui ne cesse de jacasser en prenant les autres sous un angle différent. Venant les mépriser facilement lorsqu’on essaie de se jouer de moi ou de mes proches. Alors que cette gamine pouvait faire exploser mon commerce en un claquement de doigts. Je n’allais pas laisser un enfant me faire perdre mon entreprise familiale ! Elle est idiote ? Trop gâter ? Un enfant peut-être traité comme une reine alors qu’elle aurait dû être traitée comme une paysanne. Je grogne sans répondre. Peu intéresser à ce qu’elle dit. J’essaie de comprendre si ce con derrière le bar laisse souvent les adolescents rentrer derrière le bar. En allant même imaginer si mon grand-père en faisait autant. Il faut dire qu’il n’avait plus vraiment toute sa tête depuis les dernières années. En allant même oublier ses impôts parfois ! Je roule les yeux alors que cette gamine essaie de me prendre de haut sans tenir compte qu’elle est dans une mauvaise posture. Cette carte mise dans ma poche arrière pourrait être une preuve contre elle si je contacte la police. Elle est déjà chanceuse que je ne veux pas voir les lumières colorées éclairer mon restaurant. Bonsoir la réputation par la suite. « Tu fais toujours autant la maline ou tu veux simplement faire chier la petite ? » Ce n’est rien contre elle. Bon, un peu. Je ne suis pas génial avec les enfants alors les adolescents… On va oublier. Je me suis promis de ne jamais en avoir pour la simple raison de ma patiente légendaire. Je préfère foncer en retournant la page que de devoir me justifier par des questions idiotes qui ne se terminent jamais. Ou des personnes qui essaient d’argumenter avec notre personne pour avoir raison alors qu’ils ont tort. « Tu es bien morose. Tu devrais peut-être arrêter de voir du noir partout et d’être aussi négative dans la vie. Tu viens lourde facilement. » Ah ! Bien oui, elle est là depuis deux minutes et elle me démoralise déjà ! Sa mère est trop idiote pour lui payer un bon psy en voyant sa fille en début de dépression ou quoi ? Des fois les parents devraient arrêter de couvrir leurs poussins pour confronter la réalité. « Tes vraiment ennuyantes comme enfant. » Jay qui revient avec le plateau de frite me regarde mal à l’aise.  J’ai dit que je n’aimais pas les adolescents ? Si ! Voilà exactement pourquoi les enfants me tombent sur les nerfs. Ils veulent dire tout sur leurs vies et ce qui ne va pas. Je ne suis pas un ami et encore moi un putain de psy à deux balles. Je roule les yeux alors que Jay me pose un nouveau verre. Buvant une gorgée tout en regardant mon téléphone si Arya m’avait écrit. Cette femme m’a frappé directement dans le cœur. Elle est bien l’unique chose de bien dans cette ville. « Écoute, tu ne manques pas grand-chose. » Mon père n’était pas un bon père. Il préférait l’argent et le pouvoir. Trompant sans cesse ma mère avec des inconnus ou des employés travaillant à l’ambassade. Ma mère est un ange contrairement à lui. Ce n’est pas une perte que son père ne soit pas là. Il y a surement une raison ou qu’il soit un connard de première.