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FÊTE FORAINE • La fête foraine s'est installée à Sunrise Valley et ce, pour une durée limitée ! Ainsi, vous pourrez donc avaler des bonbons, churros, sandwiches et tout autre mets que l'on peut trouver à la fête foraine. Et puis, vous pourrez ensuite choisir d'attraper une peluche pour votre partenaire, ou alors aller tamponner les autres, ou encore faire un tour en grande roue pour constater la beauté de la ville. Have fun !
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 La nuit à l'hôtel (Prim)

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Sasha Fleury
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Sasha Fleury
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MessageSujet: La nuit à l'hôtel (Prim)   La nuit à l'hôtel (Prim) EmptyVen 24 Juin - 20:48


Est-ce qu’on peut toujours parler de Jet Lag après plusieurs semaines ? C’est ce que Sasha est en train de se demander, le corps à moitié par terre, sur l’épaisse moquette, et les jambes sur l’un des canapés de la suite qu’il occupe gracieusement — enfin, ça fait partie de son salaire, quoi — dans l’hôtel de la famille Holmes. Le plafond est beaucoup plus haut qu’à Paris. Toute la suite est trois fois plus grande qu’à Paris. Les rues sont trop grandes. C’est sûrement toutes ces choses-là qui l’empêchent de dormir. Et puis, peut-être un peu la déception, aussi. Quand Augustin avait râlé, répétant mille fois que c’était une sorte de punition de la part de son père de l’envoyer en Amérique, Sasha n’avait fait que lui répondre qu’au contraire, c’était le début d’une super nouvelle aventure. Et c’est vrai qu’il avait été excité comme une puce, tous les jours précédents leur départ, et dans l’avion.

Seulement, maintenant qu’il est là, il comprend mieux pourquoi son meilleur ami craignait la punition. C’est vraiment pas Los Angeles ou Las Vegas, Monterey. Mais plutôt une petite ville. Putain, c’est tellement des ploucs, en fait, qu’ils ont un truc qui s’appelle le festival du cornichon. C’est marrant, hein, c’est pas ça, mais bon. Doit y avoir le même quelque part dans le Loir-et-Cher quoi. Si c’était pour voir des paysans faire des concours de bouffe, y avait pas besoin de prendre l’avion pendant 13 h et traverser un océan. Suffit juste de sortir de Paris, en fait.

Tout seul dans sa chambre d’hôtel, il a un peu le cafard. Ça le prend en traître, ce cafard, parce que ça ne lui ressemble pas. Faut qu’il fasse quelque chose, ça va pas là. Mais qu’est-ce qu’on peut bien foutre dans une petite ville de ploucs, à 3 heures du matin ? C’est alors qu’il pense à la fille de l’accueil. Primrose. Il lui a déjà parlé plusieurs fois, les jours précédents, alors qu’il se baladait de nuit dans l’hôtel. Elle est marrante, avec un certain piquant qui lui plaît énormément. En plus, elle est vraiment super jolie. Il se prend à espérer qu’elle soit là alors qu’il se relève d’un bon, ayant retrouvé un peu de foi en Monterey.

Histoire de ne pas venir les mains vides, il fourre l’entièreté du minibar dans un de ces petits sacs en coton blanc qui servent normalement à donner votre linge sale au personnel de chambre. S’en servant comme baluchon, sur son épaule, il descend les escaliers quatre à quatre. Et son visage s’éclaire d’un coup quand il aperçoit Primrose en bas, bel et bien de service aujourd’hui. « Salut », il lui dit, tout sourire, les avant-bras appuyés sur son comptoir. « Je suis sûr que toi aussi tu te fais chier cette nuit. » Après tout, qui pourrait trouver ça fun de travailler à l’accueil toute la nuit ? L’ambiance dans ce grand hall d’entrée luxueux, couvert de marbre, est relativement macabre, mais aussi, étrangement, super intime. « J’ai eu pitié de toi, je suis venu te tenir compagnie. », il ajoute, amusé, toujours un grand sourire con sur les lèvres. Avant de redevenir sérieux : « Enfin, en vrai, j’arrivais pas à dormir. MAIS, je viens avec des offrandes. » Il vide le contenu du sac blanc sur le comptoir : mini bouteilles d’alcool, snacks, cacahuètes salées, petites cannettes de soda. « Est-ce suffisant pour que vous acceptiez de passer la nuit avec moi Madame Primrose ? » D’un coup, il réalise ce que sa phrase pourrait vouloir dire et tente de se rattraper : « Enfin, euh, ouais, pour se divertir, enfin non c’est pas ça le mot, je veux dire, bon merde t’as compris. Je te demande pas de coucher avec moi en échange d’un Twix quoi, t’imagines bien, alors pas que je, breeeeff. Si t’es occupée je peux te laisser tranquille. » Toujours aussi doué avec les filles, le Sasha. Il ferait peut-être mieux de retourner dans sa chambre, finalement.  


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Primrose Caldwell
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MessageSujet: Re: La nuit à l'hôtel (Prim)   La nuit à l'hôtel (Prim) EmptySam 25 Juin - 15:18

C'était voulu pour être parti pour une nuit comme les autres. Comme presque tous les soirs de la semaine, la jeune femme occupait son poste à l'accueil de l'hôtel pour s'assurer que tout se passait bien et pour satisfaire les caprices des gros bourges venus des quatre coins du monde. Ca allait, en général, ils étaient plus calme la nuit soit parce qu'ils dormaient, soit parce qu'ils étaient trop torchés pour pouvoir demander quoique ce soit. En général, c'était l'équipe du matin qui dégustait, elle, elle était plutôt cool. Et c'était vraiment trop bien, elle aurait pas pu rêver mieux pour gagner du fric facilement. Certes, ce qu'elle faisait ne l'épanouissait absolument pas, mais ça n'était pas comme si elle allait être là toute sa vie non plus. C'était plus un moyen de payer son loyer, ses factures et tout ce qui pouvait aider au théâtre que le contraire. Et aussi pour un petit voyage, pas trop loin quand même, mais assez pour lui faire changer les idées. D'habitude, elle se rendait à New-York mais elle avait envie de changer pour une fois. Elle ne savait pas encore où se rendre, mais elle était en pleine réflexion à ce sujet. Peut être en Floride, à Miami? Ou à Chicago. Peut être même qu'elle s'autoriserait d'aller au Canada. Il allait falloir discuter projets avec Alycia ou avec Teo, parce qu'elle n'aimait pas partir seule en temps normal.

Elle avait commencé à zieuter les lieux touristiques au Canada quand soudainement, quelqu'un déboula. Une tête qui devenait de plus en plus familière depuis quelques semaines apparut et Prim l'observa s'approcher pour finalement la rejoindre. Finalement, peut être qu'elle en aurait un peu, d'animosité cette nuit. Tant mieux, ça devenait un peu trop calme à son goût, même si ça n'était pas non plus la première fois que ça arrivait.
Il la salua d'un bref "Salut" et elle en fit de même. Aucun soucis à se sentir particulièrement chaleureuse et rayonnante avec lui, il n'était pas vraiment un client de l'hôtel, plus un... résident? Ce qui était assez cocasse. Primrose avait rapidement compris le lien qu'il entretenait avec le 'nouveau' patron de l'établissement, bien qu'il n'était pas si nouveau que ça au final. Mais elle avait été forcément mise au courant de l'arrivée du fils de la famille qui détenait l'empire hôtelier dans lequel elle travaillait actuellement et à vrai dire, elle l'avait vu passer que quelques fois. C'était rare, mais il s'était déjà montré. Elle ne l'aurait cependant pas imaginé si jeune lorsqu'elle l'avait vu, et l'idée qu'il n'avait qu'une à deux années de différence avec elle la surprenait assez. Parce que lui, il avait tout un truc à gérer avec d'immenses responsabilités, alors qu'elle... elle était à l'accueil à satisfaire les caprices des clients quand ils en avaient et faisait de temps en temps des spectacles dans sa troupe amateur. Pas le même bail, disons le clairement.  

Cependant, depuis qu'elle avait commencé à faire la connaissance de Sasha, qui venait lui rendre visite parfois quand il avait du mal à dormir, le temps semblait devenu... moins long. Jusqu'à présent, aucune personne dormant dans cet établissement n'était venu lui parler comme lui le faisait et si au début elle avait voulu se montrer le plus professionnelle possible, elle avait rapidement compris à qui elle avait à faire et son attitude s'était ainsi changée. Face à lui, forcément. Les autres restaient quelconques, de simples clients.

Elle lui adressa un regard sceptique lorsqu'il lui dit qu'il était certain qu'elle aussi se faisait chier ce soir. En soi, c'était vrai, mais elle était en train de se demander ce qu'il était en train de lui préparer. Elle ne fut absolument pas déçu quand, de lui-même, il continua à lui faire la causette. Il lui annonça qu'il était venu lui tenir compagnie car il avait eu "pitié d'elle" et un large sourire apparut sur le visage de Prim.

"Mhhh, mhhh. Ca tombe bien, je manquais de dingueries, effectivement. C'est très aimable à toi de te soucier de moi cela dit." confirma-t-elle en pleurant le fait qu'aucun cassos ne lui demandait de remettre correctement ses draps parce que sinon il n'allait pas pouvoir dormir correctement ou ce genre de problème de riche.
Elle fit une mine faussement surprise quand il lui raconta "qu'en vérité" il n'arrivait pas à dormir mais qu'il n'était pas venu sans rien. Il étala le contenu du sac qu'il avait apporté avec lui et qui dévoila un certain nombre de friandises et de boissons. Par réflexe, Prim empêcha une cannette de tomber au sol quand cette dernière tenta de s'échapper définitivement de la prison dans laquelle elle avait été mise.
Elle leva les yeux vers lui quand il lui demanda s'il voulait littéralement passer la nuit avec lui. Elle se mit à ouvrir la bouche pour lui répondre, mais le meilleur moment de la soirée, jusqu'à présent, fit son apparition. Avant même qu'elle puisse répondre quoique ce soit, il se corrigea tout seul en s'enfonçant davantage à chaque fois qu'il tentait de se justifier. Elle arqua un sourcil en l'observant religieusement se mettre tout seul dans la panade comme si elle était en train de le juger, jusqu'à ce qu'il ait terminé. Si sa soirée se passait comme ça jusqu'au petit matin, elle n'allait certainement pas être déçue d'être là et pour le coup, de l'animosité, elle en avait servi sur un plateau d'argent.

"J'adore t'entendre t'enfoncer davantage tout seul à chaque mot que tu prononces." admit-elle d'une voix assez basse - totalement amusée - mais en restant de marbre, ayant du mal à ne pas se moquer et sans quitter son regard du sien. "J'ignore ce qu'est un twix, mais là tout de suite, je suis intriguée."

Elle finit par détacher son regard du sien pour contempler la réserve de cadeau qu'il avait apportée.

"Mais non, ne pars pas. Je ne fais littéralement rien et la soirée a si bien commencée depuis que tu es arrivé que ça me ferait bizarre de ne pas la terminer ainsi. Et puis, j'ai assez faim, tu as eu la meilleure idée du monde en apportant tout... ça!" s'enchanta-t-elle toujours dans une certaine euphorie amusée.
Cependant, elle était un peu sérieuse quand elle disait qu'elle avait faim. Lorsqu'elle travaillait là, elle ne mangeait pas avant, ou alors très rapidement et quasiment rien vu qu'en général, elle débarquait littéralement des répétitions. Certes, le diabète qui s'annonçait à la fin de la dégustation des barres chocolatées et autres conneries à manger n'envisageait rien de bon, mais elle ne se goinfrait pas de ça non plus tous les jours.
Elle posa sa main contre la canette de soda qu'elle avait sauvé in extremis d'une chute fatale et la glissa vers elle sans lâcher son regard de celui de Sasha.

"Pas d'alcool au boulot, tu m'excuseras de ne pas te suivre." rappela-t-elle sous un sourire nerveux mais ravie à la fois. Elle ne l'admettait pas encore, mais elle était vraiment heureuse qu'il soit descendu passer du temps avec elle. Pour plein de raison à vrai dire, mais depuis qu'il le faisait, ses nuits à l'hôtel étaient plus... égayées.

@Sasha Fleury
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Sasha Fleury
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MessageSujet: Re: La nuit à l'hôtel (Prim)   La nuit à l'hôtel (Prim) EmptyJeu 30 Juin - 20:27


C’est un peu étrange, l’espèce de soulagement qu’il ressent quand il repère Prim à l’accueil. C’est dire la force avec laquelle il avait espéré qu’elle soit là. Et qu’il puisse, une fois encore, être témoin de son regard vif et pétillant. Pour Sasha, Primrose est une de ces personnes qu’on croise et qu’on reconnaît tout de suite. Sans qu’il ne soit vraiment capable de trouver les mots pour l’exprimer à haute voix à qui que ce soit, il n’a pas rencontré la blonde, il l’a retrouvée.  Comme s’il la connaissait depuis toujours, mais peut-être pas sous ces traits-là. Peut-être qu’il est fou. En tout cas, il sait que c’est un phénomène relativement fréquent chez lui. Son cœur s’attache vite et sincèrement, comme avec Augustin. À l’inverse, d’autres restent des inconnus pour toujours, quel que soit le nombre d’heures ou d’années qu’il les côtoie. Le cœur humain est étrange et, des fois, il se dit que le sien l’est plus encore, mais ça fait bien longtemps qu’il a arrêté de se poser des questions. Le monde bouge trop vite pour se prendre la tête.

Quoi qu’il en soit, même s’il ne connaît la réceptionniste que depuis quelques jours, c’est avec le grand sourire qu’il réserve à ses amis de toujours que Sasha la salue ce soir-là. Et il n’en perd pas une miette quand son visage à elle passe d’un regard sceptique à un grand sourire, alors qu’il lui parle. « Mhhh, mhhh. Ça tombe bien, je manquais de dingueries, effectivement. C’est très aimable à toi de te soucier de moi cela dit. » Il acquiesce en pinçant légèrement les lèvres, comme s’il était totalement d’accord avec elle et que c’était vraiment grand et honorable de sa part de se soucier du sors d’une petite employée d’hôtel. « Oh, ce n’est rien », il répond avec ce petit geste de la main emprunté directement au daron Holmes dont il se sert pour balayer les paroles des autres, « Avec Augustin, nous nous soucions réellement du bien-être des employés de cet hôtel. » C’est faux, bien sûr, en ce qui le concerne. Sasha est peut-être altruiste, mais, en l’occurrence, c’est Prim et uniquement Prim qui l’intéresse ici. Si d’autres rencontrent le moindre problème, qu’ils aillent se plaindre à son meilleur ami, ça lui fera les pieds.

Il rit un peu puis redevient légèrement plus sérieux et lui annonce qu’il n’arrive pas à dormir. Ce qu’il ne dit pas c’est que, maintenant qu’il est là, il réalise que c’est sûrement beaucoup moins dû au jet lag qu’à son envie de passer du temps avec elle. Autant éviter d’être totalement relou. Il est mauvais avec les filles, c’est sûr, mais cette déclaration là, il sent bien qu’elle craindrait. #Creepy. Quoi qu’il en soit, il vide le contenu de son baluchon sur le comptoir sans penser une seule seconde que la moitié pourrait se retrouver par terre, grand enfant qu’il est. Heureusement, Prim a le réflexe de rattraper une cannette avant qu’elle n’aille s’exploser au sol.

Tout fier, il lui demande alors si elle accepte de passer la nuit avec lui, en échange. Avant de réaliser et d’essayer de se rattraper. Sauf qu’elle plonge son regard dans le sien et que c’est pas du jeu, ça, franchement. Ça ne l’aide pas du tout à arrêter de dire n’importe quoi. Elle lui répond à voix basse, les yeux toujours dans les siens et l’espace de quelques secondes, il se sent complètement tomber sous son charme. « J’adore t’entendre t’enfoncer davantage tout seul à chaque mot que tu prononces. » Ça lui donne presque envie de continuer à se ridiculiser, rien que pour lui plaire. « J’ignore ce qu’est un twix, mais là tout de suite, je suis intriguée. », elle ajoute et parce qu’il est toujours ensorcelé par son regard brillant, c’est le retour du n’importe quoi : « Intriguée… ? Par le Twix, bien sûr, le Twix. Quoi d'autre ? » Évidemment, par le Twix, et pas par la possibilité de coucher avec lui. Faut vraiment qu’il revienne à lui là, c’est plus possible. Heureusement, elle détache enfin son regard du sien. « C’est ça là », il dit alors en prenant un paquet de Twix dans le tas de crasses qu’il a ramenées de sa chambre. « Je pensais pas rencontrer un jour quelqu’un qui ne connaît pas ça. Y a deux barres par paquet, une pour toi une pour moi, ok ? Si t’aimes pas je terminerai la tienne. » Parce qu’il a toujours fait ça avec ses petites sœurs - non seulement partager les Twix, mais aussi terminer de manger ce qu’elles n’aimaient pas - et qu’il n’est pas du tout nareux. Ça lui paraît totalement naturel d’étendre cette pratique à la jolie Prim. Il ouvre donc le paquet et lui tend une des deux barres de chocolat, comme promis.

Enfin, bien sûr, elle pourrait aussi lui demander de la laisser travailler tranquille. « Mais non, ne pars pas. Je ne fais littéralement rien et la soirée a si bien commencée depuis que tu es arrivé que ça me ferait bizarre de ne pas la terminer ainsi. Et puis, j’ai assez faim, tu as eu la meilleure idée du monde en apportant tout... ça ! » Il sourit, enchanté qu’elle accepte de le laisser squatter. « Ouf, j’avais vraiment pas envie de retourner tout seul dans ma chambre. » Il escalade ensuite le comptoir en deux temps trois mouvements pour se retrouver de l’autre côté avec elle. Oui, il y a une entrée normale juste un peu plus loin, mais, que voulez-vous, c’est l’entraînement de l’armée qui remonte (non). Une fois de l’autre côté, il tire une chaise de bureau vers eux pour s’asseoir à côté d’elle, faisant totalement comme chez lui. Qui viendrait lui reprocher quoi que ce soit à trois heure du matin dans un lobby d’hôtel désert, de toute façon ? « Si t’as vraiment faim, on peut partir en mission secrète en cuisine. Y a sûrement des trucs qui traînent. Ou alors je pourrais te faire des pâtes si tu veux. » Pour les raisons précédemment citées, il ne voit pas très bien qui pourrait l’empêcher d’utiliser la cuisine. Cuisine qu’il commence à très très bien connaître, pour toutes ces fois où il y est descendu à l’improviste, juste pour voir s’il pouvait récolter un truc, comme une énième mousse au chocolat par exemple.

Alors qu’il prend une petite bouteille d’alcool pour la dévisser, s’appuyant en arrière sur la chaise de bureau, les pieds sur le comptoir, elle lui rappelle : « Pas d’alcool au boulot, tu m’excuseras de ne pas te suivre. » Déçu, il arrête son mouvement et la repose. Il ne va certainement pas boire tout seul. C’est un coup à se retrouver à dire encore plus de conneries qu’il n’en dit déjà, il faudrait qu’elle soit bourrée elle aussi pour supporter ça. « Je vais pas boire tout seul, ça te donnerait le pouvoir d’abuser de moi une fois que je serais bourré. », il répond en souriant, bien conscient de dire une nouvelle connerie. Alors il ouvre aussi une cannette de coca. Ni la caféine ni le sucre qu’elle contient ne va l’aider à dormir ce soir, mais, de toute façon, le plan n’est plus de dormir. « C’est quand encore votre prochaine pièce ? J’ai vraiment hâte de pouvoir venir te voir sur scène. » Elle lui en avait parlé la première fois, qu’elle était dans une troupe de théâtre et que c’était ça qu’elle avait vraiment envie de faire de sa vie. Il s’était bien douté qu’elle ne rêvait pas d’être réceptionniste, ni même de grimper les échelons pour prendre la place d’Augustin, mais il avait été assez enchanté d’apprendre que c’était une artiste.


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MessageSujet: Re: La nuit à l'hôtel (Prim)   La nuit à l'hôtel (Prim) EmptySam 2 Juil - 10:15

Lorsque l'ascenseur s'était ouvert, Prim avait levé les yeux de son écran pour savoir qui descendait à cette heure là. Pas que ça soit surprenant, parce que des insomniaques, il y en avait 'souvent', certains sortaient juste pour fumer une cigarette, d'autres se faisaient une petite virée nocturne, d'autres voulaient juste prendre l'air. Même chez les riches, le sommeil pouvait être rude parfois. Mais lorsque ce fut Sasha qui avait fait son apparition, Prim avait réprimé un sourire satisfait. Lorsqu'il venait, elle savait d'ores et déjà que la nuit allait être plus que radieuse et surtout, très amusante. Il y avait eu un truc entre eux, dès la première fois qu'il était venu lui tenir compagnie, et d'une certaine manière, elle regrettait que ça se soit instauré puisque le jour où il ne voudrait ou ne pourrait plus venir, son monde deviendrait soudainement bien terne. Comme s'il manquerait quelque chose dans sa vie, en quelques sortes. Alors certes, ce n'était que le début, s'il décidait de ne plus venir dès demain, elle pourrait encore s'en remettre, mais ses visites devenaient de plus en plus importantes dans la vie de Primrose et plus le temps passait, plus elle s'en rendait cruellement compte. Mais pouvait-elle seulement les éviter? De une, non, et même si elle le pouvait, elle ne le voulait pas. Elles étaient bien trop précieuses pour elle pour s'en passer.

Naturellement, elle gardait la tête haute mais également son professionnalisme à toute épreuve. Enfin, son professionnalisme... ça restait à en discuter. Peut être au départ, oui, mais quand elle était ambiancée, cette notion disparaissait en poussière, comme la moitié de l'univers lors du claquement de doigt de Thanos. D'une certaine manière, elle savait qu'avec Sasha, elle n'avait 'rien à craindre' et d'ailleurs, on ne lui avait fait vent d'aucune remarque désobligeante sur son travail jusqu'à présent. Evidemment, lors des premières fois, elle s'était un peu méfiée, mais ses barrières se relevaient peu à peu et au fond, elle savait qu'elles finiraient pas totalement disparaître tôt ou tard.

Dès le premier échange de regard, quelques étincelles étaient sorties des yeux de Primrose. Il possédait un regard qui avait pour talent d'être très perturbant mais surtout, marquant. Elle s'était demandé si cela faisait effet sur elle uniquement ou bien à chaque personne qu'il croisait. Pourtant, contrairement à elle, ses yeux étaient sombre, marron foncé, presque noir alors qu'à son contraire, elle les avait bleus et extrêmement clairs. Mais il avait cette manière de regarder qui lui était propre. Le genre qu'elle n'avait jamais rencontré avant. Aussi, ses traits étaient particulièrement expressifs, elle avait pu très vite s'en rendre compte. Et quand ça n'était pas son regard qui la captivait, c'était sa bouche. Il en avait une grande avec des lèvres particulièrement marquantes aussi. Elle s'était étonnée qu'il puisse autant la marquer par toutes ces particularités physiques, parce que ça n'était pas souvent que ça arrivait, les gens étaient tout simplement banals pour la plupart d'entre eux, du moins, de ce qu'elle avait pu rencontrer tout au long de sa vie. Certes, chaque personne avait un trait marquant, mais cela ne se voyait pas nécessairement dès le premier échange. Chez Sasha, c'était évident. Un peu comme elle, avec ses yeux. De toute manière, en soi, ses yeux étaient la partie de son corps qu'elle préférait, parce qu'elle savait qu'ils lui permettaient de se différencier des gens. Le reste de son corps était, de son point de vue, affreusement... banal. Elle n'avait pas de grandes formes contrairement à ses deux autres soeurs, ses cheveux blonds, légèrement cendrés, se fondaient parmi tant d'autres chevelures. Cela dit, pour les mettre en valeur, elle s'efforçait de les coiffer d'une certaine manière à chaque fois, soit par deux tresses qui se rejoignaient en formant une sorte de couronne dans ses cheveux, ou bien par une grande tresse sur le côté. Et puis, d'autres coiffures plus ou moins loufoques selon son humeur. Quand elle était en retard et pressée, elle se contentait simplement d'une queue de cheval nouée en dessous de la tête, au niveau de la nuque, parfois même encore plus bas que ça. Ses cheveux étaient peut être banals, mais elle les aimait quand même beaucoup, ils lui permettaient d'exprimer un côté créatif qu'elle adorait exercer. Elle adorait aussi coiffer les autres, bien qu'elle évitait les coupes depuis le cauchemar qu'elle avait fait vivre à Lycia quand elles étaient petite et qu'elle avait tenté une "coupe maison" totalement ratée et qui avait valu à la pauvre Alycia une visite express chez un véritable coiffeur professionnel, qui s'était démené pour rattraper la catastrophe. Elle s'était tellement culpabilisée à l'époque qu'elle avait proposé de donner ses propres cheveux pour en faire une perruque et l'offrir à Alycia. Enfin... cela faisait partie à la fois de ses pires comme meilleurs souvenirs d'enfance.

Elle ne pu retenir le mini fou rire qui lui avait sauté à la gorge lorsqu'il assura qu'Augustin - c'était le prénom de son patron - et lui s'assurait du bien être des employés de cet hôtel. La main devant la bouche pour ne pas montrer explicitement son hilarité, elle essaya de ne pas trop se focaliser sur ses paroles pour ne pas devoir sortir et rire un bon coup, comme à chaque gros fou rire qui lui prenait. Cela dit, elle voulait bien lui accorder le point pour ce coup là. L'idée même qu'elle ne soit pas la seule à recevoir ce genre de discussion, à ses yeux, privilégiée, avec lui la rendait tout de même jalouse, bien qu'au final, elle ne lui avait jamais posé la question.

"Je ris, mais en vérité, tu t'y prends plutôt bien. Enfin, avec moi, en tout cas." assura-t-elle, complètement confiante, après avoir accepté d'affronter à nouveau son terrible regard. Assez étrange d'ailleurs, puisqu'en général, c'était elle qui faisait en sorte de perturber l'autre et non pas l'inverse. Soutenir son regard était une véritable épreuve, mais elle refusait de se démonter. Elle se demandait d'ailleurs réellement pourquoi parce que même devant des juges, elle avait tendance à être celle qui prenait le dessus. Même devant son propre père. Surtout lui, d'ailleurs. Il était même la cause de toute cette détermination avec de jeu de regard qu'elle s'imposait avec les gens.

Il avait vidé l'intégralité de son sac sur le comptoir et malgré les efforts de Prim pour retenir la pauvre cannette dont le destin funeste avait été annulé à la dernière seconde, ce ne fut pas le cas pour deux trois barres chocolatées qui avaient finies leur course au sol. De nouveau, elle eut envie de rire mais elle se contenta de sourire, amusée par la situation. C'était qui ce mec au juste, d'où il sortait? Deux questions qui ne cessaient de tourner dans la tête de Primrose au fur et à mesure qu'il lui démontrait ses capacités à la perturber avec...  Eh bien, par sa simple manière d'être, tout simplement. Elle était à peu près certaine qu'il devait être LE pote parfait pour s'amuser, celui qui, quand on avait besoin de se changer les idées, trouvait toujours le moyen de le faire. Peut être même sans le savoir forcément. Des qualités qui ne pouvaient que lui plaire personnellement, bien que leur rapport ne restait, pour le moment, que dans le cadre professionnel. Elle ne l'avait encore jamais vu en dehors de son travail et elle se demandait bien pourquoi d'ailleurs.

Le summum, la cerise sur le gâteau, arriva lorsqu'il lui proposa de passer la nuit avec lui, se rendant compte du double sens de sa proposition. Alors oui, Prim se doutait bien qu'il ne lui proposait pas de coucher avec lui, mais le voir galérer à s'expliquer était vraiment une scène à vivre dans sa vie. Ce genre de situation qui faisait illuminer ses nuits quand il venait vers elle. Pour rien au monde elle n'aurait voulu manquer cela ou échanger sa place avec un.e collègue du jour. Et alors qu'elle le fixait attentivement, faisant semblant d'être naïve pour le coup - elle n'avait même pas à dire quoique ce soit d'ailleurs, il s'enfonçait tout seul - à attendre qu'il s'explique comme pour effacer un quelconque malaise, elle finit par lui dire qu'elle adorait ça, le voir baigner dans sa propre gêne. Ce n'était pas tant pour se moquer, enfin si, mais pas d'une mauvaise intention, plus par taquinerie pour le coup. Elle se montrait peut être sérieuse, mais au fond, dans sa manière de le lui avoir dit, elle tenait à faire comprendre qu'elle ne lui en voulait pas le moins du monde et qu'il n'y avait aucun problème avec ça en réalité. Il était évident que s'il ne s'était pas lancé tout seul dans des explications, elle l'aurait vanné, mais elle n'eut même pas besoin de le faire au final.
Cependant, Sasha n'était pas en reste. Lorsqu'elle évoqua son intérêt pour le twix, il eut à nouveau un questionnement avec lui même qui amusa, une fois de plus, la sorcière. Elle traça un nouveau sourire sur son visage et fit semblant de l'interroger du regard, comme si elle était intriguée par la question qu'il se posait à lui même tout en ayant compris à quoi il songeait.
"Mais oui, quoi d'autre?" demanda-t-elle le plus naturellement possible, tout en sachant ce que cette question impliquait. Elle ne semblait pas être fatiguée par le spectacle qu'il lui offrait, loin de là. Mais elle termina par une expression amusée cette fois ci, qui lui faisait comprendre qu'elle le charriait.  Ca avait été plus fort qu'elle sur le moment, et l'ambiance actuelle lui donnait tellement d'ondes positives qu'elle se sentait incroyablement reconnaissante envers lui à ce sujet.
Cela dit, il finit par lui montrer ce qu'était un Twix, en déployant l'emballage sous les yeux. Il lui expliqua ce que c'était et proposa une barre chacun, vu qu'il y en avait deux à l'intérieur. Il en proposa une chacun et assura qu'il pourra terminer la sienne si elle n'aimait pas cela. Elle haussa les épaules, puis :
"Ok, j'suis partante!"
A ces mots, il ouvrit le paquet et lui tendit l'une des barres qu'elle attrapa avant de croquer un premier morceau. La barre fit un bruit de craquement lorsqu'elle se divisa par la force des dents de Prim puis elle dégusta le morceau dans sa bouche. Elle prit l'air d'un critique culinaire qui découvrait pour la première fois un grand plat et qui devait émettre son verdict. Une fois le goût passé et le morceau avalé, elle finit par secouer la tête d'approbation.

"Mhhhh, c'est plutôt bon" déclara-t-elle, convaincue. Elle savait que ce genre de cochonnerie se vendait facilement en supermarché, mais n'avait effectivement jamais eu l'occasion d'en goûter jusqu'à présent. Elle avait été rapidement habituée aux Twinkies, même si en général, ses parents avaient toujours pris soin à ne pas nourrir leur progéniture de conneries pleines de sucre.

Elle termina par accorder le fait qu'il pouvait rester. Enfin, accorder... lui dire qu'en tout cas, sa présence ne la gênait aucunement. Bien au contraire d'ailleurs. Et puis, à la prendre par les sentiments avec la nourriture, comment pouvait elle refuser une occasion pareille? Ni une, ni deux, il se retrouva à côté d'elle après avoir franchi le comptoir avec une facilité déconcertante. Cette soudaine proximité ne la laissa absolument pas indifférente, et elle s'efforça de ne pas perdre ses moyens. La présence proche d'un homme qu'elle ne connaissait pas "intimement" avait tendance à la faire reculer ou se mettre en position défensive au cas où ça devrait mal se passer - les conflits pouvaient arriver rapidement -, mais pour le coup, Sasha produisit l'effet inverse. Un peu trop inverse d'ailleurs, elle s'en rendait bien compte sur le moment. Mais elle décida de faire son maximum pour ne pas le laisser transparaître. D'ailleurs, que devait-elle ne faire transparaître au juste? Elle ne le connaissait que là, n'est ce pas?
Seulement, il avait cette animosité, cette énergie positive qu'il transmettait et qui était incroyablement contagieuse qui lui faisait plaisir. Le monde en général était tellement la merde que cette petite bouffée d'air frais que son aura dégageait n'était pas de refus.
Dès lors, il proposa de partir en mission dans les cuisines pour pouvoir préparer des trucs, et se proposa même de lui faire des pâtes. Elle ouvrit grands les yeux, séduite par cette perspective.

"Il ne faut pas me dire ça à moi, tu sais. Je veux, maintenant."

Il y avait un hic, un petit hic. Si Jean Michel Relou se pointait parce qu'il y avait un problème avec son téléviseur pendant qu'il mattait son énième film de cul en pleine branlette et qu'elle ne se trouvait pas là, ça pouvait mal se passer pour elle. Elle en était consciente, parce que c'était déjà arrivé avec des prédécesseurs que lors de ses premières nuits, la personne qui l'avait formée avait été bien insistante là dessus.
Pourtant, l'idée de s'absenter au moins une bonne demie heure en escapade aux cuisines était terriblement tentante. Elle n'y avait été qu'une fois, et c'était uniquement pour la traverser, pas pour y passer du temps. Elle pencha sa tête sur le côté avant de réagir enfin.

"Mmmh, dis moi Sasha, comment suis-je censée te désigner véritablement? Satan? Parce que c'est ce que tu es actuellement, espèce de vil petit tentateur!" l'accusa-t-elle de manière amusée, après avoir doucement penché sa tête vers sa direction et la secouer légèrement de gauche à droite.

Après quoi, il entreprit d'ouvrir une bouteille d'alcool, mais Primrose lui rappela qu'elle était actuellement en poste et qu'elle ne pouvait donc pas se permettre de le suivre dans cette idée, malgré elle. C'était même bien dommage, parce qu'en toute autre circonstance, elle n'aurait absolument pas balayé l'invitation. Mais l'enjeu était trop important, le salaire qu'on lui versait toutes les semaines était bien trop important à ses yeux pour pouvoir s'en passer juste par relâchement. Toutefois, Sasha décida de ne finalement pas s'en servir aussi, et sa raison provoqua à nouveau de l'amusement chez Primrose. Elle haussa les sourcils à sa justification, prenant un air faussement innocent et outré à la fois, faisant mine d'être très sérieuse alors qu'elle ne l'était pas du tout.

"Quoi, Moi, abuser de toi pendant que tu es ivre? Mais voyons, ce n'est pas DU TOUT mon genre pourtant!" fit-elle mine de se défendre, bien qu'ils savaient tous les deux que c'était en réalité totalement son genre de le faire.
Alors qu'il ouvrit un cola, elle entreprit de faire la même chose et dont le choix s'était porté sur un 7 up. Alors qu'elle en but une première gorgée, il lui demanda quand allait se dérouler 'leur' prochaine pièce, faisant mention de sa troupe de théâtre. Elle manqua de s'étouffer, en particulier lorsqu'il lui dit qu'il avait hâte de la voir sur scène. Elle avala tant bien que mal la gorgée entrée dans sa bouche avant de sortir une petite quinte de toux et lui répondre.

"Ah, parce que tu comptes venir me voir sur scène?" s'étonna-t-elle qu'à moitié. En fait, c'est surtout l'idée qu'il puisse la voir dans son élément qui lui faisait tout drôle. Primrose, quand elle n'était pas à l'hôtel, n'était pas la même personne. Et elle l'était encore moins quand elle enfilait un rôle et qu'elle montrait son talent indéniable devant des centaines paires d'yeux. L'idée que Sasha puisse la voir jouer lui donnait la sensation de lui permettre d'entrer son monde, son véritable monde. Ca lui donnait la sensation aussi de lui montrer une autre facette d'elle et évidemment, une fois de plus, cette idée la perturbait énormément. Mais... Une part d'elle avait terriblement envie que ça se fasse. Qu'il la voit s'exprimer par ce qu'elle savait faire de mieux : jouer la comédie.

"Dimanche prochain, en fin d'après midi" répondit-elle machinalement.

Elle l'observa intensément, attentive à la moindre de ses réactions et avec une certaine attente dans sa décision. Enfin, elle ne lui en voudrait évidemment pas s'il était pris ce jour là, mais heureusement, ce n'était pas une représentation annuelle mais plutôt hebdomadaire, parfois mensuelle selon la période de l'année.

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MessageSujet: Re: La nuit à l'hôtel (Prim)   La nuit à l'hôtel (Prim) EmptyLun 4 Juil - 15:42



Il y a ce rire, si naturel, si spontané, qui s’échappe de la gorge tendre de Prim quand il lui dit que lui et Augustin se soucient réellement du bien-être des employés de cet hôtel. Il le prend un peu au dépourvu, ce rire qui fait naître des frissons dans sa nuque. Sasha se retrouve à lui sourire, un peu hébété, alors qu’il la regarde, presque coupable, comme s’il venait de l’apercevoir nue à travers des stores. Parce que c’est la vraie Prim, ce rire, pas vrai ? Et la vraie, Prim, elle est magnifique et le chamboule totalement. Il se ressaisit assez vite, mais en tout cas une chose est sûre : il a envie d’en voir plus. Qu’elle ne se retienne pas comme elle le fait maintenant, il veut la voir toute entière. Peut-être qu’un jour, il aura cette chance. Il rit aussi un peu, à sa propre connerie, en espérant que son errance ne se remarque pas.

Pas une seule seconde la possibilité qu’elle soit en train de se moquer de lui ne lui effleure l’esprit. Ce qui n’empêche pas ce shot de fierté qu’il ressent quand elle lui avoue : « Je ris, mais en vérité, tu t’y prends plutôt bien. Enfin, avec moi, en tout cas. » Il sourit à nouveau alors qu’il soutient son regard ensorcelant. « Bon ben, tant mieux, ça fait 100% de satisfaction alors. », il avoue à son tour,  parlant plus doucement et répondant à la question qu’elle ne pose pas explicitement, mais qu’il devine. Non, il ne parle pas comme ça à d’autres employés de cet hôtel. D’ailleurs, il ne parle comme ça à personne d’autre à Monterey. Vérité qu’il ne réalise pas encore tout à fait, lui qui a plus tendance à se laisser porter dans ses relations plutôt qu’à essayer de tout comprendre ou se poser trop de questions. Même si, se poser plus de questions lui aurait peut-être évité de prendre son petit-déjeuner chez Starbucks pour rien pendant un an, c’est vrai.

Quoi qu’il en soit, il n’est manifestement pas indifférent à ses charmes au vu de la façon dont il se prend ensuite les pieds dans le tapis, essayant de se justifier par rapport à sa proposition de passer la nuit avec lui puis avec ce questionnement sur ce qui pourrait bien l’intriguer, lui ou le Twix ? Le Twix, bien sûr. N’empêche, elle ne le laisse pas s’en sortir aussi facilement que ça : « Mais oui, quoi d’autre ? » Il ouvre des yeux effrayés alors que sa bouche s’entre-ouvre aussi, mais qu’aucun mot n’en sort parce qu’il ne sait absolument pas quoi répondre. Il a peur de passer pour le plus gros des pervers, pour un mec qui ne viendrait lui parler que pour essayer de la mettre dans son lit, s’il lui répond exactement ce à quoi il a pensé. Il ne veut pas la réduire à ça. Et, en même temps, s’il ne sait pas répondre ça naturellement, c’est bien parce qu’il y a réellement pensé et qu’elle ne le laisse pas indifférent du tout. Trop honnête pour savoir mentir facilement, le Sasha. « Ben euh… », il commence, toujours à la recherche d’une porte de sortie impossible. Jusqu’à ce qu’elle le délivre d’un sourire qui signifie qu’elle fait exprès de le mettre dans cette situation. « Ok, arrête ça. », il ajoute, amusé et soulagé, mais plissant un peu les yeux comme pour se faire (faussement) menaçant. Bien sûr, elle recommence quand elle veut et une partie de lui adore l’idée qu’elle l’apprécie assez pour avoir envie de le faire tourner en bourrique.

Il lui montre ensuite ce qu’est un Twix, puisque c’est par ça qu’elle était intriguée, et lui propose de terminer sa barre si elle n’aime pas ça. « Ok, j’suis partante ! » Il ouvre donc le paquet et lui tend le chocolat. Avant de croquer dans le sien, il observe son visage pour tenter d’y déceler ce qu’elle pense des Twix. Il rit un peu quand elle joue les critiques culinaires en train de goûter de la gastronomie. « Mhhhh, c’est plutôt bon. » Il acquiesce et c’est le retour du sourire fier sur ses lèvres, alors qu’il est heureux de lui avoir fait découvrir quelque chose qui lui plaît. « Nice, je sais que je pourrai t’en ramener de temps en temps, alors. » Ça le fait penser à son propre père qui avait tendance à acheter des tonnes de tout ce que lui ou ses sœurs avaient fait mine d’apprécier ne fut-ce qu’un peu. Comme cette année où il fourrait systématique un Léo dans leur cartable pour aller à l’époque. Tous les putains de jour pendant toute une année. De quoi en avoir la nausée rien qu’à penser aux Léo par la suite. Il ne tombera pas dans cette dérive, bien sûr.

L’instant d’après, il se retrouve de l’autre côté du comptoir, escaladé à la seconde même où elle accepte qu’il reste avec elle ce soir. Quand elle lui dit qu’elle a faim, il propose de partir en mission secrète avec elle dans les cuisines pour lui faire des pâtes. Ça lui fait penser à ses sœurs, encore une fois, puisqu’il a beaucoup cuisiné pour elles. Bêtement, il n’avait pas réalisé qu’elles lui manqueraient à ce point alors qu’il serait sur un autre continent. C’est sûrement parce qu’il y a quelque chose en Primrose qui lui fait penser à elle. Ça vient peut-être de l’élan qu’il ressent vers elle, de son envie de la faire sourire, même rire, et pourtant c’est totalement différent parce que la façon dont elle lui fait tourner la tête n’a rien de fraternel.

Ce qu’il réalise une nouvelle fois alors qu’elle lui dit « Il ne faut pas me dire ça à moi, tu sais. Je veux, maintenant. » et qu’il a presque l’impression d’entendre ‘je te veux, maintenant’. N’empêche que, quels qu’ils soient, il a bien envie de faire de ses désirs, des ordres. « Mmmh, dis-moi Sasha, comment suis-je censée te désigner véritablement ? Satan ? Parce que c’est ce que tu es actuellement, espèce de vil petit tentateur ! » Il rit légèrement, séduit à l’idée qu’il puisse avoir le moindre rôle dans sa vie, et celui de tentateur lui plaît particulièrement. Passant une main dans ses cheveux, comme s’il singeait un acteur ou mannequin en train de faire le beau gosse, il répond après un faux soupire : « C’est bien l’un de mes noms, mais je l’aime pas trop, je préfère Dark Lord. » Il laisse ensuite échapper un nouveau rire alors que l’espace d’un instant, il a l’impression d’être un personnage dans ces Fantasy dont sa plus jeune sœur raffole : brun ténébreux dont l’héroïne tombe amoureuse et qui, plot twist, s’avère être réellement le diable incarné.

Quelques secondes plus tard, il lui tire un air outré alors qu’il l’accuse de n’attendre qu’une chose : pouvoir profiter de lui quand il sera bourré. « Quoi, Moi, abuser de toi pendant que tu es ivre ? Mais voyons, ce n’est pas DU TOUT mon genre pourtant ! » Il lève les yeux, l’air de dire ‘ouais c’est ça’ alors qu’un grand sourire gagne à nouveau ses lèvres. Il aime particulièrement cette ambiance complice qui s’est installée entre eux et qui leur permet d’échanger ce genre de sous-entendus. Et, bien sûr, même si c’est pour du faux, ça lui plaît d’imaginer qu’elle pourrait vraiment être tentée ‘d’abuser’ de lui.

Il voudrait venir la voir sur scène. Parce qu’il voudrait la voir hors de ce lobby d’hôtel et parce qu’il est persuadé qu’elle est encore plus charismatique sur scène. Qui voudrait manquer ça ? Pourtant, elle s’étouffe presque et il a un peu peur d’avoir dépassé les bornes. Après tout, c’est vrai qu’il ne sait pas trop où il se situe dans sa vie et ça se peut qu’elle ne le prenne que pour une distraction bienvenue quand elle doit faire les nuits. Rien de plus. Ça le blesse, mais, ainsi soit-il. « Ah, parce que tu comptes venir me voir sur scène ? » Fronçant légèrement les sourcils, il hausse les épaules, l’air de dire que c’est pas si important que ça. Il ne veut pas s’imposer et, pour dire vrai, être celui qui ne comprend pas les limites et qui en demande trop à une femme, ce serait vraiment son pire cauchemar. Il s’apprête à présenter ses excuses quand elle ajoute : « Dimanche prochain, en fin d’après-midi » et qu’il comprend ensuite, à son regard si intense posé sur lui, que c’est autre chose qu’elle ressent. Il ne sait pas quoi, mais ce n’est pas du rejet, en tout cas, pas quand son regard semble lui lancer le défi de venir, de prouver qu’il n’a pas dit ça en l’air. « Ben ok, deal. On se voit dimanche en fin d’après-midi, alors. Enfin, moi, je te verrai, en tout cas. » Parce qu’après tout, il ne sait pas si elle, elle aura envie de venir lui parler avant ou après sa performance sur scène.

Il se lève ensuite d’un bond et s’exclame « Bon ! » en tapant une fois dans ses mains. « T’as des pâtes à déguster, il me semble. » Il n’a aucune intention de la laisser se nourrir uniquement de crasses ce soir, c’est trop triste. Évidemment, il réalise qu’elle ne peut pas quitter son poste et se balader où elle veut dans cet hôtel comme si elle n’y était pas pour travailler. Mais il a une idée. Il se penche sur le téléphone de la réception qui se trouve devant elle et l’inspecte une seconde. Par chance, c’est un modèle qu’il connaît d’une époque où il travaillait encore dans la sécurité. « Avant de protester, regarde, je vais t’enseigner un de mes meilleurs life hack. » Il clique sur quelques boutons du téléphone. Son intention est de dévier la ligne sur le téléphone portable de Prim pour qu’elle puisse décrocher même depuis la cuisine et faire semblant qu’elle n’a jamais quitté la réception. « C’est quoi ton numéro de portable ? », il demande en tournant la tête vers elle, sourire malicieux sur les lèvres parce qu’il est bien conscient qu’il vient de trouver une excuse parfaite pour le connaître. « C’est uniquement pour savoir vers où dévier la ligne, bien sûr, je vais pas du tout l’enregistrer dans mon répertoire tout de suite après. », il ajoute, souriant toujours alors qu’il se demande comment elle va réagir, le cœur battant d’espoir.


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MessageSujet: Re: La nuit à l'hôtel (Prim)   La nuit à l'hôtel (Prim) EmptyLun 4 Juil - 22:01

C'était assez amusant ce qu'il se passait. Sasha avait le don d'embarquer Primrose dans ses aventures alors qu'en temps normal, c'était l'inverse qui se passait. Il était tellement vif, expressif et surtout, en forme, que ça la déstabilisait et pas qu'un peu. Elle adorait et détestait à la fois ce qui se passait, parce qu'en temps normal, elle aimait que ce soit elle qui ait le contrôle de la situation. Mais d'un autre, être surprise avait aussi du bon, du très bon, surtout quand ça venait de quelqu'un qui s'appelait Sasha et qui venait lui rendre visite presque tous les soirs. D'ailleurs, les fois où il ne le faisait pas commençait à lui manquait tout doucement. Stop, stop petit coeur, tu t'emballes un peu beaucoup trop là. Non, Primrose, pas cette fois. La fois où elle avait ressenti quelque chose de similaire, c'était lorsqu'elle avait rencontré Caron et que la jeune femme lui avait mis les même paillettes dans sa vie. Ce même regard pétillant qu'elle lui avait adressé lorsqu'elles s'étaient fréquentées, elle le faisait désormais pour Sasha, en un peu plus intense et plus fort. Et elle savait aussi que ça signifiait que l'autre lui plaisait un peu trop dangereusement. Et certes, ce n'était que le début. Ils ne se connaissaient pas des masses tous les deux, ils n'avaient pas échangés comme ils auraient échangés s'ils se connaissaient depuis des années. Mais les quelques fois où ça c'était fait depuis qu'il avait commencé à le faire avait suffit à lui faire comprendre que si ça continuait, elle allait réellement succomber pour de bon. Dès la première fois, ce jeune homme avait attisé sa curiosité, par sa manière de lui adresser la parole de façon si... familière, si amicale. Elle ne se souvenait plus quand était la dernière fois que quelqu'un l'avait abordée de la façon. Ca lui arrivait à elle, de le faire, en particulier depuis qu'elle s'était émancipée de ses parents et qu'elle vivait seule désormais. C'était comme si elle revivait. Et donc, elle avait commencé à parler aux gens comme ça, de façon très naturelle. Ca pouvait braquer comme ça pouvait faire emmener l'autre dans la conversation. Elle savait que les deux réactions étaient envisageable selon la personnalité de l'autre. Et puis, il y avait eu le théâtre aussi, qui l'avait poussée à aller au delà de ses limites.
Sasha avait une telle puissance dans ses yeux que c'en était désarmant. Les yeux révolvers. Elle connaissait cette chanson, elle savait la signification et pour le coup, il trouvait qu'elle collait bien avec Sasha. Même si, pour elle aussi, ça s'appliquait, elle le savait et jouait souvent de ça, bien que là, elle ne le faisait pas exprès. Elle était (presque) totalement naturelle, si on omettait le fait qu'elle se trouvait sur son lieu de travail et d'un travail dont elle se débarrassera à la première occasion. Enfin.. c'était bête mais à présent, cette perspective ne la pressait plus autant depuis Sasha. Certes, elle avait des rêves à réaliser, surtout un en particulier, mais... si ça pouvait attendre encore un petit peu? Non, en vrai, lorsqu'elle démissionnera, ça lui manquera. Enormément. Mais, dans tous les cas, ça signifiait pas forcément qu'ils ne se reverraient pas? enfin, ne t'emballe pas primrose, on n'y est pas encore, se disait elle. De toute manière, même si elle voudrait aller plus loin, il avait sans doute quelqu'un dans sa vie. Son boss peut être? Haha, rien que cette perspective l'amusait, bien qu'elle soit réaliste.

Une nouvelle fois désarmée, elle manqua de peu de baisser le regard, vaincue par celui de son interlocuteur, lorsque ce dernier lui répondit que ça faisait 100% de satisfaction au fait qu'ils soient tous les deux contents de se parler. Chaque mot qu'il prononçait, sa voix, tout faisait naitre en elle du trouble. Elle se sentait tellement ridicule qu'elle avait envie d'appeler au secours. Tenter quelque chose du style qu'elle se sentait soudainement pas bien (c'était presque le cas, sauf que c'était l'effet un peu trop inverse) pour pouvoir se tirer de là. Elle faisait la fière parce que c'était dans sa nature de tenir tête, mais c'était un effort surhumain qu'elle faisait là. Une sorte de défi sur elle-même également. Elle ne s'avouait pas non plus totalement vaincue, elle avait même envie de lui renvoyer l'ascenseur.
Elle eut cette occasion lorsque Sasha se mit lui même les pieds dans la panade et qu'elle voyait qu'il ne parvenait pas à s'en sortir. Elle avait tellement envie de rire qu'elle était persuadée que si elle démarrait, elle ne s'arrêterait plus avant un bon moment. Son expression faciale à ce moment là valait de l'or, elle aurait aimé éternaliser ce moment, mais après tout, il l'était déjà, dans sa tête. Elle finit par se pincer les lèvres pour s'empêcher d'entrer dans le fou rire coincé dans sa gorge et afficha à la place un air hautement amusé. Il le remarqua aussitôt et lui demanda d'arrêter et elle dut cette fois porter la main sur sa bouche pour réellement empêcher le rire en question de sortir tandis qu'il faisait semblant de lui adresser un air strict.
"Désolée, c'était vraiment trop facile mais surtout incroyable" se justifia-t-elle en ayant conscience qu'il aurait aussi le pouvoir de faire pareil si elle se laissait un peu trop distraire.
Peu après, elle se mit à la dégustation des cochonneries, et en particulier du fameux Twix qui ne signifiait pas du tout qu'en échange "..." mais simplement pour, elle le savait, passer un bon moment tous les deux. Peut être était-ce parce que ce que c'était Sasha qui le lui avait donné, mais la barre de chocolat avait eu un goût meilleur qu'elle ne l'aurait imaginé. Elle jugea cela plutôt bon et Sasha lui promit de lui en ramener d'autre. L'idée qu'il revienne, même si au fond, elle ne doutait pas de la chose simplement que c'était affirmé là, l'enchantait. Elle mourrait d'envie de le souligner, mais se l'interdit de peur de se trahir ou de lui faire interpréter... Quoi donc, au juste? Au final, le premier n'allait pas avec le second? En tout cas, une chose était sûre, elle craignait qu'il comprenne qu'elle avait déjà hâte de le revoir. Et finalement, comprendre aussi que peut être était-elle déjà un peu trop attachée à lui. Peut être que ce soir, osera-t-elle enfin de se voir en dehors de l'hôtel? Pour faire quoi au juste? Lui qui venait de France, il avait certainement des choses à découvrir, mais la France, et l'Europe plus globalement, n'était elle pas déjà suffisamment incroyable? Qu'est ce qui pourrait étonner cet homme désormais? Bien qu'elle ne connaissait pas des masses son parcours, elle l'imaginait déjà avoir traversé des tas d'expérience. Il suffisait de repenser à son patron pour pouvoir en avoir une idée. Elle ne le connaissait pas non plus, mais elle connaissait sa réputation et elle se doutait que ses journées soient toutes les même.
"Même à chaque fois" l'encouragea-t-elle en se montrant soudainement entreprenante. "Et peut être qu'à mon tour, je pourrais ramener quelque chose". Elle songeait un peu trop peut être, d'ailleurs, elle se demandait ce qu'elle pourrait lui ramener. "Est ce que tu aimes les fraises?" se lança-t-elle finalement dès que l'idée lui sauta à la tête. Elle avait elle même entreprit de faire un tout petit potager où elle cultivait, entre autre et obligatoirement, des fraises. Son fruit préféré depuis toujours.

Lorsque Sasha enjamba le comptoir et qu'il se mit juste à côté d'elle, elle fut d'autant plus perturbée. C'était comme s'il était encore plus atteignable désormais, plus proche, plus... réaliste. Comme si le comptoir avait été une sorte de bouclier ou de vitrine qui l'avait empêché d'accéder totalement à sa personne, littéralement. Et puis, à présent, il était bel et bien là, bien réel, à quelques centimètres d'elle. Elle reprit très vite ses esprits pour ne pas laisser entrevoir la vague d'émotion qui l'envahit à cet instant.
Assise sur son siège, elle se pencha doucement sur le côté comme pour le dévisager. Elle était simplement émerveillée, encore plus à l'idée qu'elle n'était plus seule derrière l'accueil, même si Sasha n'effectuait en rien son travail mais ne faisait que l'accompagner. Dès qu'il lui fit la proposition de cuisiner pour elle, elle lui montra son enthousiasme, puis lui demanda comment elle devait l'appeler désormais étant donné qu'il lui proposait une multitude de tentation, et sur la nourriture, évidemment. Primrose était facilement atteignable par cela, il avait encore visé juste. En revanche, sa réaction, notamment celle d'imiter des hommes célèbres sur des podiums en train de crâner sous le feux des appareils photos, puis lui dire qu'il préférait le surnom de Dark Lord, n'empêcha cette fois ci pas Primrose d'éclater de rire. Elle s'était tout d'abord figée par la surprise avant de laisser le rire coincé dans la gorge s'exprimer.

"Mais j'en ai marre, tu es tellement... plein de surprises! Mais ainsi soit-il, dark lord, j'espère que tu as conscience que ce surnom va te poursuivre longtemps."

Manifestement, ses talents de comédienne ne suffirent pas à le convaincre quand elle lui assura qu'elle n'abuserait pas de sa personne sous influence de l'alcool. Certes, et heureusement, elle l'avait fait exprès pour faire aussi comprendre expressément que c'était faux et il joua le jeu en levant les yeux au ciel, ce qui ne fit que l'amuser davantage. Elle était tellement heureuse de connaitre soudainement quelqu'un comme lui que c'était un peu comme si tous ses soucis s'étaient évaporés quand il était présent. Comme s'il n'y avait que lui et elle, finalement. Un certain élan d'enthousiasme mêlé à de la bonne chaleur qui lui avait un peu trop manqué, en particulier ces derniers temps.

Finalement, il s'était proposé pour aller la voir sur scène. Ca avait tellement surpris Primrose qu'il souhaitait la voir qu'elle n'avait pas pu s'empêcher de lui demander, histoire d'avoir confirmation. Parce que évidemment, cette idée l'avait déjà effleuré, mais elle n'avait pas voulu non plus trop lui faire du rentre dedans ou lui faire se sentir obligé. Le fait que ce soit lui qui propose emballait son petit coeur davantage qu'il ne l'était déjà. Bien qu'une pression supplémentaire s'était ajouté parce qu'elle allait devoir redoubler d'attention lorsqu'elle se produira avec le reste de sa troupe. L'envie de le surprendre, de l'éblouir, de lui montrer une autre facette d'elle était fortement tentante. Elle savait qu'elle devait rester naturelle, même lorsqu'elle jouait, elle connaissait ses compétences, ses points forts, son talent... mais avec la pensée que Sasha se trouverait dans la salle à la regarder, c'était comme si elle lui permettait d'entrer dans son monde. Comme si une barrière s'effondrait soudainement et qu'elle allait se montrer davantage fragilisée. C'était ridicule comme façon de penser et pourtant, elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver cette sensation.
Mais elle accepta. Avec plaisir, même. Elle voulait aussi lui convaincre de son talent, parce que justement, il entrait un peu trop dans sa vie et qu'elle devait ainsi faire ses preuves. Il confirma alors sa présence lorsqu'elle lui indiqua le jour et elle voulut se cacher pour éviter qu'à nouveau, la nouvelle vague d'émotion qui l'envahissait à cet instant ne soit un peu trop visible et qu'elle inonde tout au passage. Sincèrement touchée, elle avait ouvert la bouche pour la refermer aussitôt. Elle se sentait comme une petite fille à qui on avait promis le cadeau de sa vie. Comme si au final, c'était son idole qui viendrait la voir.
"Oh si, je te verrais Sasha. Je veux absolument connaitre ce que tu en auras pensé, une fois que tu m'auras vue. Et pas quelques jours après, quand ta tête aura trop penser, non, je veux connaitre tes impressions à chaud."
Elle baissa le regard l'espace d'un instant et haussa les épaules suite à la proposition qu'elle comptait lui faire.
"Peut être qu'après on pourra... discuter de tout ça autour d'une limonade. Et si tu n'aimes pas ça, peut être simplement autour d'un thé ou n'importe quoi d'autre qui te ferait plaisir."
Elle releva les yeux avant d'ajouter : "Ma manière de te remercier pour être venu me voir." se justifia-t-elle vaguement, bien qu'en réalité, ses intentions étaient beaucoup plus élaborées.

La discussion revint sur les pâtes et Sasha lui rappela qu'il devait lui en préparer. Elle se redressa aussitôt, intriguée par ce qu'il avait en tête. Il s'intéressa alors au téléphone de l'accueil et l'invita à lui apprendre l'un de ses meilleurs "life-hacks". Silencieuse mais très curieuse, Prim arqua un sourcil, attentive à ce qu'il comptait lui montrer. Il lui demanda ouvertement son numéro de téléphone 'portable', comme si la précision devait se faire, en lui assurant que c'était pour pouvoir dévier la ligne dessus et qu'il ne l'enregistrera absolument pas dans son propre répertoire après. Un sourire malicieux naquit à nouveau sur le visage de Primrose, elle cligna plusieurs fois des yeux en se rendant compte de l'invitation, avant d'ajouter :

"Vraiment? C'est bien dommage."

Puis elle se pencha sur le bureau, joueuse, avant de lui donner cash son numéro. Elle conclut par :

"Tu peux aussi l'ajouter dans tes contacts, ce n'est pas comme si ça allait me déranger"

Elle ouvrit davantage les yeux avant de retrouver un aspect naturel, mais un peu amusé quand même.

"On va dire que la proposition vient de moi, mmh?" le taquina-t-elle. Evidemment, pas celle de dévier la ligne sur son numéro, mais celle d'enregistrer son numéro dans son propre téléphone.
"Pour le life hack, je dois admettre que c'est une excellente idée!" poursuivit-elle de manière à la fois très sérieuse et à la fois "ailleurs". "Comme ça je pourrais venir avec toi." conclut-elle.

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MessageSujet: Re: La nuit à l'hôtel (Prim)   La nuit à l'hôtel (Prim) EmptyMer 6 Juil - 16:26



Face à Primrose, Sasha est bien trop rapidement désarmé. Il y a ses yeux, ses sourires, ses rires, tout ça bien sûr, mais aussi quelque chose qu’il n’identifie pas très bien, sur lequel il ne saurait pas mettre de mots, mais qu’il ressent comme une évidence : ce qui se joue quand elle est là est très important. Comme s’il n’avait pas droit à l’erreur, sous peine de passer à côté de quelque chose de dingue. Il se laisse griser par ses réactions, sa façon de se moquer gentiment de lui, et il réalise qu’il pourrait continuer à faire le mariole longtemps, si seulement ça pouvait la rendre heureuse. Un peu comme avec ses deux petites sœurs, elle tape directement dans son cœur quand elle lui parle. Pourtant, c’est également totalement différent. Il y a cette attraction physique qui vient se mélanger au reste. Tout à l’heure, quand elle a ri, — quand il l’a fait rire —, il a voulu l’enfermer dans ses bras et embrasser sa gorge.

C’est bien à cause de ce genre de pensées qu’il se met tout seul dans la panade, comme si elle pouvait lire dans ses pensées avec ses yeux bleus perçants, et qu’il devait se justifier. Il galère, panique, se sent pris en flagrant délit. Avant qu’elle ne lui prouve, par un nouveau sourire, qu’elle sait très bien ce qu’elle fait. Aussi soulagé qu’amusé, il fronce les sourcils et lui demande d’arrêter. Ça lui plaît, pourtant, qu’elle se permette de se moquer gentiment de lui comme ça ; il y a quelque chose de très familier là-dedans, non ? « Désolée, c'était vraiment trop facile, mais surtout incroyable. » Il lève les yeux au ciel en souriant, pour souligner qu’il ne lui en veut pas. Il voudrait souligner que ça s’appelle de l’abus de pouvoir, ce qu’elle fait. Mais il s’en empêche juste à temps parce qu’il réalise que ça signifierait qu’elle a du pouvoir sur lui. Est-ce que c’est vrai ?

Il n’y pense pas maintenant et, de toute façon, la discussion suit son cours. Prim goûte le Twix et elle a l’air d’apprécier. Sasha sourit, content, et lui dit qu’il saura quoi lui ramener de temps en temps, quand il reviendra. Bien sûr qu’il a l’intention de revenir. En vérité, c’est sûrement à cause de ces visites nocturnes qu’il n’arrive pas à se remettre du jet-lag, mais ça en vaut largement la peine. Ne fut-ce que parce que Sasha est un animal social et que, depuis qu’ils sont arrivés, il réalise qu’il n’a pas autant de facilités à se faire des amis parmi les Américains qu’il n’en avait eu avec les Français. Quand il est avec Prim, il se sent apaisé et ne s’inquiète plus de ça. Rien que pour ça, elle est infiniment précieuse. Alors, oui, il reviendra et apportera des offrandes sous forme de Twix, de temps en temps. « Même à chaque fois », elle le corrige. Il la regarde en arquant un sourcil, agréablement surpris. Ce n’est pas ce qu’elle dit, mais il entend clairement : reviens, souvent. « Et peut être qu'à mon tour, je pourrais ramener quelque chose. Est-ce que tu aimes les fraises ? » Il acquiesce, souriant. Bien sûr qu’il aime les fraises, ces fruits délicats qui caressent ses lèvres quand il mord dedans. « Qui n’aime pas ? En plus, ça se marie très bien avec les Twix. Je pense. Faudra tester. » Ça commence doucement à ressembler à un date, cette histoire, non ? N’empêche que ça lui plaît totalement, cette idée qu’ils pourraient continuer leurs petits pique-niques secrets derrière le comptoir de la réception de l’hôtel. « Ceci dit, je voudrais pas te forcer à en acheter pour moi, tu m’dois rien tu sais. » Il sourit doucement. Sasha n’est pas du genre à attendre qu’on lui renvoie l’ascenseur quand il offre quelque chose ou rend un service. Et puis, en plus, les crasses qu’il lui ramène viennent du minibar de sa chambre du coup, en gros, ça veut dire que c’est gratuit. Même si techniquement la chambre et les services qui y sont liés font partie de son salaire.

Quand il lui propose de l’emmener en mission secrète dans les cuisines pour lui faire un vrai truc à manger, et pas que des crasses sucrées, elle lui demande si elle ne devrait pas l’appeler Satan avec toutes ces tentations. Prenant des airs de beau gosse, il la corrige et souligne qu’il préfère qu’on l’appelle Dark Lord. Après un temps de surprise, elle éclate de rire. Bingo. Il sourit en la dévorant du regard, toujours aussi fier d’être celui capable de déclencher cette magnifique scène.  « Mais j'en ai marre, tu es tellement... plein de surprises! Mais ainsi soit-il, dark lord, j'espère que tu as conscience que ce surnom va te poursuivre longtemps. » Son sourire s’agrandit. Ce surnom lui plaît, surtout si : « S’il est toujours précédé de ‘ainsi soit-il’, ça me va parfaitement. » Son sourire en coin, amusé, signifie qu’il est en train de jouer, de la taquiner. Bien sûr qu’il ne s’attend pas à ce qu’elle dise amen à tout ce qu’il propose. Il ne souhaite ça dans aucune relation, d’ailleurs, ça ne l’intéresse pas.

Ce qu’il souhaite, en revanche, c’est venir la voir sur scène. Il propose ça en toute ingénuité, du moins il en a l’impression, sur le moment. Il sait qu’elle est actrice et il voudrait pouvoir le voir de ses propres yeux. Parce qu’elle doit être encore plus belle, encore plus impressionnante, quand elle est dans son élément. Il ne se rend pas compte qu’il pourrait être envahissant avant de voir sa réaction. Elle semble douter, lui demande de confirmer, son regard, si vif jusque là, semble se dissiper. Il est prêt à se confondre en excuse quand, finalement, elle lui donne rendez-vous. Dimanche, en fin d’après-midi. Deal. Il viendra la voir, même si elle ne le verra peut-être pas, elle. « Oh si, je te verrais Sasha. Je veux absolument connaître ce que tu en auras pensé, une fois que tu m'auras vue. Et pas quelques jours après, quand ta tête aura trop pensé, non, je veux connaître tes impressions à chaud. » À nouveau, il la dévore des yeux alors qu’elle baisse les siens, se demandant ce qui peut bien la troubler comme ça. « Peut-être qu'après on pourra... discuter de tout ça autour d'une limonade. Et si tu n'aimes pas ça, peut être simplement autour d'un thé ou n'importe quoi d'autre qui te ferait plaisir. » Oh. Là, il reconnaît, c’est un date. « Ma manière de te remercier pour être venu me voir. » Quoi que ? Bon, dans tous les cas, ce qui compte c’est qu’il est totalement partant pour passer du temps avec elle, que ce soit à l’hôtel ou en dehors. Peut-être même plus en dehors, d’ailleurs, histoire de pouvoir apprendre à la connaître pour de vrai. « Bien sûr, j’suis chaud. Bon j’aurai peut-être besoin de quelque chose de plus fort qu’une limonade pour tenir le coup face à une actrice, mais c’est une bonne idée. Il serait temps qu’on se voie en dehors de cet hôtel. » Il lui fait un clin d’œil complice. Quoi que ce soit qui se crée entre eux, une belle amitié ou plus que ça, il est temps de le rendre réel en le sortant de ce lobby d’hôtel. Aussi agréable que soit l’ambiance ici, à eux deux pendant la nuit.

D’ailleurs, en parlant de ça, il est temps d’aller utiliser illégalement les cuisines pour faire à manger à Primrose. Il se lève d'un bond, claque dans ses mains pour se redynamiser et s’intéresse au téléphone de la réception. Il a une idée, un Life hack, pour qu’elle puisse s’absenter relativement discrètement. Il lui faut son numéro de téléphone. Pour détourner la ligne, bien sûr, quoi d’autre ? Il n’a absolument aucune intention de l’enregistrer aussi dans son téléphone à lui. « Vraiment ? C'est bien dommage. » Elle se penche à son tour sur le comptoir, se rapprochement dangereusement de lui et Sasha sent son cœur accélérer, pour lui donner son numéro. Il le tape sur le clavier du téléphone, essayant de rester concentré. « Tu peux aussi l'ajouter dans tes contacts, ce n'est pas comme si ça allait me déranger. » À ce moment-là, il reporte son regard sur elle, un peu surpris, interrogatif. Mais après tout, ils viennent de décider qu’ils allaient se voir après son spectacle alors, il faut bien qu’il puisse la contacter s’il ne la retrouve pas, non ? « On va dire que la proposition vient de moi, mmh ? » Elle le taquine clairement, lui et sa maladresse. « Ouais, l’histoire retiendra que c’est toi qui m’a dragué. », il répond en souriant alors qu’il se redresse et attrape son téléphone dans sa poche arrière. Encoder son numéro lui donne l’excuse parfaite pour fuir son regard, fixant son écran. Il en profite pour lui envoyer un SMS. « Comme ça t’as le mien aussi. », il explique quand on entend le téléphone de Primrose vibrer.

« Pour le life hack, je dois admettre que c'est une excellente idée ! Comme ça je pourrais venir avec toi. » Il acquiesce, c’est bien le but. Il n’est même pas sûr qu’il serait parti dans les cuisines sans elle. Enfin, pour lui faire plaisir, oui, mais c’est beaucoup moins fun de partir en mission secrète tout seul. « De toute façon, tous les agents secrets ont des partenaires, non ? La mission a trop de risques d’échouer si tu ne viens pas. » Il sort de derrière le comptoir, en utilisant le bon chemin cette fois-ci, et prend la direction des cuisines. « Tu me suis ? » Il faut traverser le restaurant vide. Cet endroit d’habitude si vivant — le restaurant de l’hôtel était renommé à travers la ville et même des gens ne séjournant pas à l’hôtel venaient y manger, surtout quand ils avaient quelqu’un à impressionner — est presque effrayant quand il est vide.

La porte des cuisines est verrouillée, mais le pass de Sasha ouvre presque tout dans ce bâtiment. Après tout, il faut qu’il puisse débarquer n’importe où si pour une raison X ou Y Augustin a besoin de lui quelque part. Alors, même s’il y a très peu de chances qu’il se passe quelque chose dans la cuisine, Sasha y a libre accès. Ce qui, du coup, lui sert beaucoup plus à venir voler des mousses au chocolat quand il a un petit creux qu’autre chose. Il allume la lumière de cette immense cuisine, mais ne s’y arrête pas encore et traverse jusqu’au garde mangé. Du regard, il scanne les ingrédients qui y sont rangés. « Tu manges de la viande ou pas ? Je voudrais faire des pâtes aux légumes, mais je peux rajouter des lardons dedans, si jamais. » Lui-même évite la viande au maximum, mais il n’est pas là pour imposer son régime. Il est là pour lui faire plaisir, à elle. Alors, c’est elle qui décide. « Oh sinon, y a du saumon je vois. », il ajoute après avoir ouvert un frigo. « Les pâtes au saumon c’est le plat préféré de ma plus jeune sœur, alors je maîtrise. Même si c’est pas bien compliqué. » Il se rappelle qu’une année, pour l’un de ses anniversaires, il lui en a fait tous les soirs de la semaine. Leurs parents ne s’en étaient pas rendu compte.


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MessageSujet: Re: La nuit à l'hôtel (Prim)   La nuit à l'hôtel (Prim) EmptyJeu 14 Juil - 17:45

Il y a quelque chose de déconcertant chez Sasha et Primrose le réalisait au fur et à mesure qu'elle le voyait. C'était comme si elle mettait de côté ce qu'il y avait de plus négatif en elle et qu'elle se sentait démunie. Elle ignorait si elle aimait ou non ce qu'il se passait et bien qu'au fond, elle savait ce qui était en train de se produire, elle ne voulait pas l'admettre. Le déni total. EN tout cas, elle voulait bien croire qu'il y avait un petit truc et qu'elle se sentait impuissante face à cela. Comme si un piège s'était refermé sur elle et que si elle voudrait s'en sortir, elle aurait du mal. Mais, c'était bizarre non? Ils ne se connaissaient pas des masses, et ils ne s'étaient même pas encore vus en dehors du cadre du travail. C'était même étonnant. En vérité, Primrose avait déjà songé à lui proposes, sans vraiment oser franchir le pas. Peut être parce que justement, ils n'avaient pas été encore si intime que cela? Il faut dire, pour pénétrer le monde de Prim, ce n'était pas non plus évident et qu'elle ne s'ouvrait généralement pas à tout le monde aussi facilement.
Pourtant, elle laissait Sasha creuser la barrière qu'elle s'était mise, petit à petit et elle acceptait même d'en enlever quelques couches. Elle ne savait pas comment l'expliquer, mais elle avait décidé de lui faire confiance, chose qu'elle fait parfois sur un coup de tête mais qui reste toutefois très rare. Surtout vis à vis d'un homme. Mais il avait l'air... tellement cool, tellement gentil, tellement drôle, tellement... parfait. Peut être devrait-elle s'en méfier? C'est vrai, ce genre de personne n'étaient pas tout le temps fiable, elle le savait. Mais, peut être était-ce une erreur de le faire mais elle ressentait le besoin de le faire. Pas d'un coup certes, elle tâtait encore le terrain étant donné qu'il était nouveau en ville et que malgré quelques échanges rigolotes entre eux, elle ne connaissait pas toute sa vie non plus. Elle ne le connaissait pas comme elle connaissait Teo par exemple, ce qui était normal étant donné qu'elles avaient quasi grandi ensemble et qu'elles étaient liés comme les deux doigts de la main. De toute façon, aucune relation ne ressemblera et n'atteindra celle qu'elle partageait avec sa meilleure amie de toute la vie.

Son visage s'illumina à nouveau lorsqu'il accepta qu'elle ramène des fraises en contrepartie mais qu'il ne voulait pas la forcer à en acheter. Elle contracta un coin de ses lèvres en pleine réflexions.
"Je suis en train de réfléchir à quel moment quelqu'un a parlé de me forcer à le faire, mmmh?" lui demanda-t-elle sur une voix assurée. Un sourire accompagna dès lors ces paroles et elle ajouta : "Si j'en ramène, c'est aussi pour faire plaisir. Parce que ça m'en a donné l'idée. Mais à un moment donné, tu en aurais goûté, c'est évident. Et ne crois pas que je les 'achète', j'en cultive dans mon jardin."

L'idée d'appeler Sasha Dark Lord était vraiment très amusante. Il s'en amusait totalement d'ailleurs, et elle comptait bien profiter de ce petit jeu entre eux. Il était vrai que ce surnom était... classique, en quelques sortes, mais quand il s'agissait de Sasha, ça devenait rapidement unique.
- Ainsi soit-il, Dark Lord, exprima-t-elle avec une voix à la fois amusée et à la fois sérieuse.

Lorsqu'il lui avait dit qu'il viendrait la voir sur scène, tout de suite, elle s'était émerveillée. Certes, une certaine pression s'était soudainement ajoutée à toutes les émotions qu'elle venait de recevoir, mais l'idée de l'éblouir par ce qu'elle savait faire de mieux lui donnait vraiment envie. C'était comme lui montrer une autre facette d'elle, en espérant qu'il ne soit pas déçu. ENfin, elle analysait bien le personnage et elle doutait peu qu'il trouve du négatif lors de sa prestation, à moins qu'elle perde totalement les boulons mais il n'y avait pas de raison. Elle savait ce qu'elle faisait et même lors des imprévus, Primrose était une pro de l'improvisation. Il était hors de question de se laisser démonter aussi facilement par un garçon ou n'importe quelle autre distraction d'ailleurs.
Ainsi, il accepta sa proposition d'aller boire un verre après la séance. Lorsqu'il lui dit qu'il était temps de se voir en dehors de cet hotel, Primrose fit un sourire de l'extérieur ravie, mais au fond, elle paniquait. Non pas de le voir ailleurs, évidemment, ça elle le désirait plus que tout. Mais justement, elle était en train de se demander sur quel bateau elle embarquait. Elle avait le sentiment de laisser le cœur prendre le contrôle de sa vie et ce n'était pas son genre. Elle était plutôt du genre à maitriser la situation. Néanmoins, elle savait aussi que si ça se trouvait, elle se faisait simplement des films. Peut être parce que justement, il n'y avait pas "rien" entre Sasha et elle, et que ça l'importait plus qu'elle ne l'aurait imaginé.
- Je suis on ne peut plus d'accord, finit-elle par prononcer, ses yeux droit dans les siens, l'air un peu absent mais surtout très concentré.

Arriva le fameux moment du life hack où il lui demanda son numéro pour pouvoir transférer les éventuels appels sur son téléphone personnel. C'était une très bonne idée d'ailleurs, mais forcément, elle se saisit de l'occasion de lui dire qu'elle se demandait quand ils allaient se l'échanger, spécialement après qu'il se soit justifié. Et histoire d'en rajouter une couche, elle proposa de se tenir responsable de cet échange. Après tout, elle avait vu là l'opportunité de pouvoir enfin avoir un contact plus ample avec lui, même si elle ignorait ses intentions à lui, elle s'amusait à l'idée qu'il en ait profité aussi. Elle éclata encore de rire lorsqu'il approuva le fait que l'Histoire retiendra que c'était elle qui l'avait dragué. D'une certaine manière, c'était 'un peu' le cas. Enfin, il lui avait demandé en premier, mais elle s'était vendue toute seule. Et ça ne lui déplaisait pas. Elle ne fit que sourire de malice, puis lorsqu'il lui annonça qu'à présent, elle avait le siens, elle ne put s'empêcher de réagir par des mots.

"Vous êtes foutus, Dark Lord" déclara-t-elle en jouant déjà la comédie.

Sasha l'avait ainsi invitée à venir le suivre jusque dans les cuisine histoire de manger un morceau. Le but du hack, c'était cela après tout, n'est ce pas? Elle repensa aussitôt aux films de James Bond quand il parla de mission et d'agent avec des partenaires. Il n'y avait pas que les agents secrets d'ailleurs, mais elle appréciait l'idée qu'il se faisait de leur relation.

"Je n'ai jamais été aussi heureuse à l'idée d'être agent secret" exprima-t-elle toute amusée. Elle avait l'impression non pas d'être sur scène, mais de retomber en enfance et de jouer un rôle comme elle le faisait avec ses soeurs quand elles étaient petites et qu'elles venaient de voir un dessin animé ou un film inspirant. Ce genre d'émotion qui, finalement, l'avait inspiré pour sa voie professionnelle. Elle lui agrippa la main lorsqu'il l'invita à le suivre. C'était une lourde initiative, mais elle voulait jouer le jeu jusqu'au bout, exactement comme lorsqu'elle était enfant.

Son partenaire de mission d'agent très secret ouvrit les cuisines puisqu'il avait cette chance incroyable de posséder le pass. Il alluma la lumière et la grande pièce s'illumina dès lors, déserte. Primrose était impressionnée. Elle avait le vague sentiment qu'elle ne devrait pas être là, mais en même temps, ça l'émoustillait totalement. C'était comme découvrir les coulisses, parce que même si elle avait déjà vu la cuisine étant donné que, mine de rien, elle travaillait dans cet hôtel, elle n'avait jamais eu le loisir d'y aller quand il n'y avait personne. Enfin, personne hormis Sasha, évidemment. Elle prit un moment pour contempler la grande pièce avec tout le matériel de haute qualité, quand Sasha la tira de ses rêveries quand il lui demanda si elle mangeait de la viande. Elle se tourna brusquement vers lui et battit des paupières à plusieurs reprises. Il proposa de faire des pâtes aux légumes en ajoutant des lardons si elle le désirait, mais suggéra ensuite des pâtes au saumon. Elle fut d'autant plus touché quand il lui informa que ce plat était le préféré de sa soeur.

"C'est un de mes préférés aussi" admit-elle, émue et mélancolique à la fois. "Elle doit être tellement... sympa et cool, ta soeur!" dit-elle en tentant de se faire un vague profil  de la personne avec cette seule information. Enfin, celle ci, et celle d'être la soeur de Sasha, évidemment. "Le saumon est le seul être vivant faisant parti de l'espèce animale que je mange" informa-t-elle dès lors. "Et encore, ce n'st pas tous les jours non plus. Même pas trop souvent. Mais du coup je suis assez tentée d'en gouter préparé par toi. Genre, le grand, l'unique Dak Lord va me préparer des pates au saumon. J'ai l'impression que c'est déjà noël."
Elle était amusée, mais en vérité, elle était très sérieuse. D'habitude, c'était elle qui faisait la cuisine, elle adorait s'en charger, c'était toujours un kiff pour elle, sauf quand elle était trop fatiguée pour cela évidemment. Il arrivait que ça soit d'autres personnes qui lui fasse à manger, et elle se prêtait volontiers au jeu. Et il était certain qu'à un moment, ce sera son tour aussi de lui faire goûter quelque chose qu'elle aura préparer. Non pas parce qu'elle se sent redevable, mais vraiment parce que ça lui donnait envie de faire pareil, du coup.
Elle fit un rapide tour de la pièce pour pouvoir avoir le libre loisir de mieux la regarder. Puis elle le rejoignit et se positionna juste à côté. Elle se mit assise sur un plan valide à côté et après un instant de réflexion, se remit à parler.

"Tu as beaucoup de chance de pouvoir venir là quand bon te semble. Tu as l'air vraiment proche de... Enfin, tu sais."

Holmes. Qui d'autre?

@Sasha Fleury
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Sasha Fleury
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MessageSujet: Re: La nuit à l'hôtel (Prim)   La nuit à l'hôtel (Prim) EmptyJeu 28 Juil - 16:05


Avec cette histoire de fraises, ils sont doucement en train de se promettre des après. D’autres soirées, d’autres piqueniques clandestins derrière l’accueil de l’hôtel. Tout ça lui semble plus que naturel, mais pour l’instant, il ne réalise pas ce que ça pourrait vouloir dire. Après tout, Sasha a toujours lié des relations facilement avec les gens et il n’a pas tout à fait conscience, encore, de ce petit plus qu’il y a avec la jolie Prim : cette envie de la faire sourire, d’être près d’elle, de l’écouter parler, de partager des choses avec elle, le tout aussi naturel que si ça avait été écrit pour eux à l’avance. Ce qu’il trouve doux et évident, il ne comprend pas encore totalement qu’il s’agit de tendresse, réalisant seulement que c’est très proche de ce qu’il ressent pour ses deux petites sœurs. D’un autre côté, c’est aussi ça qui le rend maladroit : et s’il était forceur ? Et s’il se trompait et qu’elle ne ressentait pas du tout comme lui cette évidence ?

Chaque fois que son regard croise celui de Primrose, il y a cette petite peur qui lui tord le ventre : et si elle réalisait qu’il n’était pas aussi cool que ça ? Malgré lui, il craint le moment où la lueur dans les yeux de la blonde changera. C’est pour ça qu’il prend des pincettes, lui dit qu’il ne voudrait surtout pas la forcer. « Je suis en train de réfléchir à quel moment quelqu’un a parlé de me forcer à le faire, mmmh ? » Parce qu’elle sourit, lui aussi, sous le charme. « Si j’en ramène, c’est aussi pour faire plaisir. Parce que ça m’en a donné l’idée. Mais à un moment donné, tu en aurais goûté, c’est évident. Et ne crois pas que je les 'achète', j’en cultive dans mon jardin. »  À ce moment-là, son cerveau lui envoie une image qui lui va droit au cœur. Car sans savoir pourquoi, il imagine Prim en tenue légère, vêtements fins, cheveux relevés à la va-vite, qui arrose un plan de fraises, le soleil du petit matin caressant son visage. Il en a la gorge qui se serre tellement ça l’émeut. Tellement, l’espace d’une seconde, il aimerait pouvoir réellement observer cette scène, un peu à la dérobée, depuis la cuisine, une tasse de café à la main. Mais c’est sûrement encore son cœur d’artichaut qui lui joue des tours, son esprit bien trop romantique et ses attentes inappropriées, trop souvent déçues.

N’empêche qu’il est trop perturbé pour lui répondre, préférant repartir sur de l’humour en lui signifiant qu’elle peut l’appeler Dark Lord, surtout si le surnom est précédé de ainsi soit-il. Elle n’attend pas une seconde pour accepter : « Ainsi soit-il, Dark Lord », et un grand sourire étire les lèvres de Sasha. Il n’est pas du genre à souhaiter que tout aille tout le temps dans son sens, il ne veut pas d’un entourage qui ne ferait que dire amen à ses paroles, mais ce n’est pas ce qui se joue là, bien au contraire, là ils instaurent une petite blague rien qu’à eux d’eux, il l’autorise à se moquer un peu de lui, c’est pour elle et rien qu’elle.

Ensuite, un peu comme si de rien n’était, comme s’ils faisaient tous les deux semblant de ne pas comprendre ce qu’il se passait, ils prévoient de se voir en dehors de l’hôtel. Un véritable date  — c’est comme ça que disent les Américains, non ? — autour d’un verre après qu’il ait pu l’admirer sur scène. Il était temps, les mots sortent de sa bouche comme ça, révélant malgré lui qu’il n’attendait que ça, de faire prendre à leur relation un tournant plus concret, plus réels que ces moments volés dans la pénombre et le silence de l’hôtel la nuit. « Je suis on ne peut plus d’accord. » Pendant quelques secondes, l’air se charge alors de quelque chose de très sérieux. Sasha soutient son regard et il a comme l’impression qu’ils sont en train de se faire une promesse. Un truc énorme. Un truc magnifique. Un truc flippant. Un truc qui les dépasse tous les deux, inéluctable. Il faut qu’il se ressaisisse parce qu’il a la vague impression d’être à deux doigts de lui céder tous les droits sur son cœur, à cette Primrose qu’il ne connaît pourtant que depuis quelques jours.

Il arrache donc son regard au sien et s’affaire à détourner la ligne vers son numéro de portable pour qu’elle puisse l’accompagner en mission secrète dans la cuisine. De la légèreté, vite, avant qu’il ne soit trop tard. Il récupère son numéro parce qu’elle l’y encourage, l’Histoire retiendra que c’est elle qui l’aura dragué ; elle ne s’en défend pas. « Vous êtes foutus, Dark Lord. », elle lui dit quand il lui envoie un sms pour qu’elle ait son numéro, elle aussi. Le sérieux de tout à l’heure en profite pour revenir alors que Sasha la dévore du regard et ne peux s’empêcher de penser : Je t’en supplie fous-moi en l’air. « Qu’est-ce qui vous dit que ce n’est pas vous qui êtes foutue, Déesse de Lumière ? », il lui répond sur le ton d’un mauvais acteur coincé dans une mauvaise imitation d’un Shakespeare. Et puis, après tout, s’il est le Dark Lord, elle peut bien être une Déesse de Lumière. « Après tout, rien ne m’empêche de vous envoyer un sms d’une importance capitale tous les matins vous informant de ce que je mange au petit déjeuner. Souvent des céréales Trésors. » Ça le fait rire parce qu’il s’imagine bien la harceler de petits fun facts de ce goût-là. J’ai croisé un vieux aujourd’hui, il portait une chemise orange. Combien de temps lui faudrait-il pour pousser la jolie Prim à bout ? Quand en arriverait-elle à le supplier d’arrêter de lui envoyer des textos ? Bien sûr, il faudrait qu’elle lui promette quelque chose en échange, d’avantages de fraises sûrement, pour qu’il consente à ne plus lui envoyer ces informations primordiales. C’est le film qui se joue dans sa tête, mais il ne lui en dit rien, toujours cette peur d’en faire trop et d’être repoussé.

À la place, il choisit de faire vivre un autre film : celui dans lequel ils sont deux agents secrets en mission dans un hôtel abandonné, direction les cuisines. « Je n’ai jamais été aussi heureuse à l’idée d’être agent secret. » Juste après avoir dit ça elle lui prend la main pour le suivre et il la serre peut-être un peu plus fort qu’il ne l’aurait fait avec la main de quelqu’un d’autre. Le cœur battant plus fort que d’habitude, il sourit alors qu’il l’emmène vers le lieu du crime, son pass lui permettant d’entrer sans effraction. Il se sent léger et heureux quand il se dirige vers le garde mangé, laissant Prim derrière lui quelques secondes, alors qu’elle admire la cuisine. Il n’a rien à foutre là en pleine nuit et, pourtant, il ne s’est jamais autant senti à sa place. Au bon endroit, au bon moment. Grâce à la bonne personne. Essayant de trouver quoi lui faire à manger, il lui demande si elle mange de la viande, repérant les lardons, puis change d’avis en lui signifiant qu’il y a aussi du saumon. Les pâtes au saumon, ça fait partie de ces plats simples qu’il maîtrise pour l’avoir fait mille fois, puisque c’est le préféré de sa cadette. « C’est un de mes préférés aussi. Elle doit être tellement... sympa et cool, ta sœur ! » Fronçant légèrement les sourcils, il se demande si Juliette est sympa et cool. Il n’y a jamais pensé exactement comme ça parce que c’est sa petite sœur et qu’il l’aimerait même si elle était cruelle et sévère. « Maintenant que tu le dis, je pense que vous vous entendriez bien. T’as des frères et sœurs, toi ? Moi j’ai Juliette, celle qui aime les pâtes au saumon, et Alice. Quand t’y penses c’est presque vexant, mes parents ont donné des noms d’héroïne à mes petites sœurs alors que je connais pas de héros qui s’appelle Sasha…. À part moi-même bien sûr. » Il sourit, hausse légèrement les épaules. De toute façon, donner des prénoms d’héroïnes connues à ses sœurs n’a pas empêché ses parents de les délaisser autant que lui. Pas de jaloux, de ce côté-là.

« Le saumon est le seul être vivant faisant parti de l’espèce animale que je mange. Et encore, ce n’est pas tous les jours non plus. Même pas trop souvent. Mais du coup je suis assez tentée d’en goûter préparé par toi. Genre, le grand, l’unique Dak Lord va me préparer des pâtes au saumon. J’ai l’impression que c’est déjà Noël. » Il acquiesce en souriant, véritablement flatté par ses paroles. S’il peut être le grand et l’unique pour une seule personne et que cette personne c’est Primrose, ça lui va très bien. Il note aussi qu’elle a l’air encore plus convaincue que lui par la nécessité d’arrêter de manger des animaux et ça le soulage. Tout peut donc continuer à être naturel entre eux : il n’aura jamais à lui expliquer pourquoi il fait ça et pourquoi ce n’est pas bizarre de faire ça. Il y a encore tellement de gens qui ne comprennent pas. C’est bien simple, il a plutôt abandonné l’idée d’éduquer les gens qu’il croise sur la question. « C’est Noël tous les jours avec moi, bébé. », il répond en prenant à nouveau son faux air de beau gosse avant de rire un peu.

Il prend ensuite tous les ingrédients dans ses bras avant de les répandre sur un plan de travail à côté d’une gazinière. Prim choisit alors de venir s’asseoir juste à côté, comme de rien. D’ailleurs, ce ne serait réellement rien du tout si Sasha n’avait pas subitement envie de s’approcher d’elle, glisser ses mains sur ses cuisses et venir l’embrasser alors qu’elle est pile à la bonne hauteur. Il chasse ces envies totalement inappropriées et commence à découper un oignon, juste après avoir mis une casserole d’eau à bouillir. L’oignon, première étape pour tout repas digne de ce nom. Le couteau, bien aiguisé, glisse tout seul. Lui qui est habitué aux vieux couteaux totalement émoussés en a presque des frissons dans le dos. Voilà, mieux vaut se concentrer sur cette sensation-là que sur celles éveillées par la blonde assise à côté de lui. « Tu as beaucoup de chance de pouvoir venir là quand bon te semble. Tu as l’air vraiment proche de... Enfin, tu sais. » Ce n’est pas la première fois que quelqu’un a peur de prononcer le nom de son meilleur ami. Comme si ça suffisait à l’invoquer. Tu-sais-qui. Ça fait pouffer Sasha. « Augustin ? » Il ne relève pas encore les yeux vers Prim, versant les morceaux d’oignon dans une poêle avec un filet d’huile d’olive. « C’est mon meilleur ami. » Là, il relève les yeux vers elle, pour voir l’effet qu’aura eu cette révélation. « Je sais qu’il n’a pas l’air facile à aimer et je pense que c’est en partie pour ça que je me suis attaché si vite à lui. La vérité c’est que c’est vraiment un bon gars, même s’il n’a clairement pas grandi dans le même monde que toi et moi. J’espère qu’il n’est pas trop désagréable avec toi ? » Même s’il l’aime de tout son cœur, il sait comment Augustin peut être, surtout s’il a décidé que quelqu’un était incompétent. Mais il ne voit pas bien pourquoi il déciderait ça de Primrose, qu’il ne doit d’ailleurs même pas croiser souvent. Sait-il seulement qu’elle travaille pour lui ? Rien n’est moins sûr.

La casserole commence à gronder et il y verse du sel ainsi que des tagliatelles. « J’ai jamais utilisé une cuisine aussi efficace. Ça a vraiment des avantages d’habiter dans un hôtel de luxe, y a pas à dire… » Même si cet avantage-là, il n’est pas censé en jouir. « Sinon je te préviens, je vais aussi mettre du saumon fumé avec le saumon frais. Fais-moi confiance, je te jure que c’est beaucoup trop bon. Des fois, ma sœur me demande même de ne mettre QUE du saumon fumé. » S’il sait que c’est bizarre, d’ailleurs, c’est seulement parce que quelqu’un extérieur à sa famille le lui a dit un jour. Sinon, il aurait simplement continué à faire ça le plus naturellement du monde. C’est ce qui arrive quand on apprend à faire la cuisine tout seul.



@Primrose Caldwell
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