Son ex. Voilà autre chose. Je ne peux pas totalement cacher mon sourire quand j'ai lu qu'elle ne fréquentait plus cette personne. Qu'elle était à nouveau libre. Cela voulait dire que, le jour où elle me pardonnera, je pourrais peut-être tenter quelque chose. Peut-être. Je ne perds pas espoir, en tout cas, maintenant que je sais ça. Mais également, alors que mon sourire s'effaçait, je me suis rendu compte d'à quel point elle pouvait être triste et perturbée par tout ça pour venir me demander l'asile. A moi. Pas à l'un de ses amis qui l'a aidée pendant son deuil, non. A moi, cause de ce deuil. Traumatisme de sa vie. Je ne peux pas ne rien faire à ce propos. La laisser seule dans son malheur, maintenant que je suis là. Je ne pouvais rien faire d'autre qu'espérer quand j'étais encore à New-York, mais là, c'est différent. Je suis là, je lui ai promis que je ne disparaîtrais pas, et je ne compte pas le faire de toute manière.

C'est bien la raison pour laquelle je lui ai demandé une heure. Une heure pour aller tout acheter et tout préparer. Elle a besoin de réconfort, de changer d'air. C'est bien ce que je compte faire pour elle. Et c'est au coeur de ma chambre, dans la colocation, que je vais lui faire changer d'air. Une demi-heure s'est écoulée et il m'en faut une autre pour tout préparer à l'intérieur de ma piaule. Réfléchir à comment positionner les choses, les faire tenir. Quand j'entends frapper à la porte, je sais que c'est elle. Enfin, je l'espère. Je me hâte de tout terminer avant de fermer la porte de ma chambre et d'accourir à la porte d'entrée pour lui ouvrir. Et voir son visage me réchauffe le coeur. Je lui souris largement tandis que je l'invite à entrer. « Salut... Hum, on va aller dans ma chambre. Je ne vis pas tout seul. » Je pince les lèvres. Je ne m'attendais pas à la voir aussi souriante que moi mais je ne peux pas m'en empêcher. Je suis simplement heureux de la voir.

Je prends ainsi sa main pour la mener jusqu'à ma chambre, discrètement. J'ouvre la porte, pénètre dans l'endroit en l'emmenant avec moi. « Chaussures à l'entrée de la pièce. Tu voulais changer d'air alors voilà, un endroit qui te rappellera un moment dans la vie où l'on est insouciants. » Et en effet, ça avait tout l'air d'être une chambre d'enfant. J'ai créé une cabane avec les draps, à la manière des enfants, tenant par les meubles. Elle est ouverte en évidence pour qu'elle puisse voir l'intérieur avant même d'y entrer. J'y ai mis tous les coussins que je possède et les couettes, aussi. Une lumière accrochée sur le dessus, une guirlande lumineuse qui fait le tour de la cabane de textile. Aussi, à l'intérieur, des saladiers remplis de bonbons et des sacs de fast food. Du sucré, du salé, il y en a pour tous les goûts. Sa boisson préférée également. « Permets-moi de tamponner ta main pour valider ton entrée ! » Un tampon nounours entre les doigts, je l'imbibe d'encre rose avant de la regarder, des étoiles dans les yeux et un petit sourire malicieux sur les lèvres.

Assise au beau milieu de sa chambre, elle contemplait la fresque murale qu'elle avait choisi de remplace, au dos de son lit parce que le coucher de soleil lui faisait trop penser à Quincy. Et aussi à Tad. A cette histoire qu'elle ne comprenait pas et qui l'avait complètement rendue triste. Comment son meilleur ami de tous les temps qu'elle aimait plus que tout et même au delà des étoiles avait pu lui faire ça ? Elle s'était terrée dans sa chambre pendant plusieurs jours, penchée sur des projets personnels ou encore à regarder des séries et des films en grignotant de la glace et des chips. Quand l'envie de manger lui revenait. Parce qu'en dehors de ça, elle ne mangeait pas grand chose. Et alors qu'elle était assise à ce demander ce qu'elle faisait, enfermée et loin de tout, elle avait fini par envoyer un message à Basil. Un message un peu désespéré. Elle avait besoin de ses bras. Elle avait besoin de se sentir en sécurité. Soutenue et aimée. Comme avant. Alors elle avait demandé si elle pouvait passer chez lui. Elle avait expliqué en quelques mots la situation et les images de Tad face à elle lui revenaient, lui arrachant quelques larmes. Il fallait qu'elle pense à autre chose. Il fallait qu'elle tourne la page comme elle avait du se résoudre à la tourner pour Basil quand il l'avait quittée.

Il lui avait donné rendez-vous dans une heure, délai qu'elle respecta. Elle finit par arriver à l'adresse indiquée dans le sms qu'il lui avait envoyé. Elle ressemblait à ces filles qu'on voit dans les films lorsqu'elles font fasse à une rupture. Cheveux mal attachés. Un short rose de pyjama. Un tee-shirt violet, pastel par-dessus lequel elle portait une veste en jean où figurait un badge Everlasting Syndrome. Avec tout ça, elle ignorait si elle resterait dans ce groupe. Mais elle se laisserait du temps. Parce qu'il n'y avait rien jusqu'ici qu'ils n'avaient pas surmonté, tous les deux. Tad et Nova. Elle ne s'était pas changée pour sortir. Elle était bien comme ça. Après tout, Basil avait déjà vu Nova bien moins apprêtée encore. Nova frappe à la porte et elle s'ouvre aussitôt sur un Basil souriant. Ce qui a le dont de lui en arracher un aussi. Elle avait l'impression de ne plus avoir sourit depuis des années. De n'avoir fait que pleurer à tel point que le contour de ses yeux la piquait.

Elle le suit alors dans sa chambre. Et elle préférait sans doute que ce soit ainsi puisqu'elle s'était rendue compte que la sœur de Tad vivait là en voyant l'adresse. Elle suivait le mouvement. Et alors qu'il ouvrit la porte, elle ne pouvait s'empêcher de tout analyser. Tout était parfait. Elle retira distraitement ses chaussures, comme lui et l'écouta lui dire que cette cabane qu'il avait créé lui permettrait le temps d'un moment, de retomber en enfance. Son regard était illuminé par tout ce qu'elle voyait. Elle en perdait ses mots. Elle le laisse tamponner le dessin d'un ourson rose sur la main avant de finalement laisser échapper une larme le long de sa joue. Cette fois, ce n'était pas une larme de tristesse. « Merci Bazz ! » Elle était heureuse de cette attention. Elle essuya délicatement le coin de son œil avant de faire la grimace. Peut-être qu'elle aurait du venir se réfugier ici plus tôt. Ses yeux la piqueraient peut-être moins. Mais ce qui attira son œil en entrant dans la cabane, c'étaient les sacs de fast-food. Elle n'avait plus rien mangé de convenable depuis quelques jours et l'idée d'un repas lui donnait l'eau à la bouche. C'était parfait. il n'y avait pas d'autre mot. Nova avait l'air d'un enfant qui découvre pour la première fois ce que c'est que d'être dans une cabane et alors qu'elle est assise, les genoux repliés vers elle, la chanteuse plonge son regard dans celui de son amour de toujours. « C'était donc ça que tu mijotais en me demandant de venir ici dans une heure ?! » Bien joué. Bazz la connaissait bien. Presque aussi bien que Tad, d'ailleurs ... Elle jeta un nouveau coup d'oeil à la cabane avant de lâcher un « C'est parfait. » à peine audible. Elle-même n'est pas certaine de l'avoir prononcé. Peut-être l'a-t-elle juste pensé suffisamment fort dans sa tête.

@Basil Allen

Il m'a fallu une heure pour tout préparer. Quelque chose qui m'était venu soudainement en tête, comme si je cherchais à la reconquérir. En réalité, c'était un peu ça. Mais en premier lieu, je voulais surtout lui remonter le moral. Elle m'avait appelé à l'aide et je lui ai promis d'être là, de ne plus jamais disparaître. Et j'allais tenir ma promesse, quoi qu'il arrive. Je me suis souvenu de ses goûts. En même temps, ce n'était pas bien difficile. J'ai vécu avec elle pendant plusieurs années, j'ai appris à la connaître presque sur le bout des doigts. Il n'y a jamais eu qu'elle dans ma vie, qu'elle que j'ai aimé aussi fort, qu'elle dont je ne me suis jamais lassé. Y penser me fait me dire que j'ai vraiment besoin d'elle dans ma vie. Que sans elle, je ne suis rien. Pour l'avoir essayé, je peux fermement affirmer qu'il s'agit de la vérité pure et simple. Évidemment, je ne la retrouve pas sur son trente-et-un. Elle a l'air si triste, si dévastée que j'ai envie de la prendre dans mes bras. Mais je lui tamponne la main à la place, lui présentant l'endroit.

Je la regarde prendre place dans cette cabane et je la rejoins ensuite, la porte de ma chambre fermée. Elle me remercie et je souris en hochant la tête. Ce n'est pas grand chose, sincèrement. Je m'en veux même un peu de ne pas avoir fait plus, mais je n'ai que peu de moyens et en plus de ça, peu de temps. « Oui... Je voulais que tu trouves un endroit réconfortant. Oh, et j'ai mon ordi si tu veux qu'on regarde des films. » J'espérais qu'elle veuille bien rester ici cette nuit. L'idée de dormir avec elle à nouveau me fait frissonner. Combien de temps ai-je passé à espérer que ça arrive une nouvelle fois ? De juste la tenir dans mes bras, ou au moins de la sentir combler ce vide trop longtemps laissé à l'abandon, à la place à côté de la mienne dans le lit. De sentir sa chaleur réchauffer les draps, me réconfortant à mon tour.

J'attrape un gobelet pour en verser sa boisson préférée dedans. Je lui tends ainsi le verre en plastique avant d'attraper l'un des sacs de fast food contenant ce qui était autrefois son repas préféré quand on allait commander là-bas. « J'ai pris tout ce que tu aimes mais tu peux aussi picorer dans mon menu si tu veux. » Un peu stressé, je grignote une frite. Oui, stressé. Parce que même si ça n'en est pas un, l'ambiance, l'endroit, tout me fait penser que je suis à un rencard avec elle. Et j'ai envie d'être parfaitement parfait, pour qu'elle ait envie de rester avec moi. Je suis bien égoïste ce soir, moi qui n'avais pourtant juste envie de l'écouter.

Généralement, quand quelque chose ne va pas, c'est dans les bras de son frère ou dans ceux de Tad qu'elle se réfugiait. Du moins, c'est l'habitude qu'elle avait prise depuis l'absence de Basil qui faisait également partie des personnes sur qui elle comptait. Elle avait déjà assez abusé de son frère ses derniers jours et Tad ... C'était justement la personne qu'elle refusait de voir en ce moment. Alors, c'est sur Basil qu'elle comptait. En fait, depuis qu'il était revenu, elle ne savait pas exactement ce qu'elle devait penser ou ce qu'elle devait faire, mais elle avait l'impression que tout l'univers la poussait vers lui. Et toutes les cellules de son corps la poussaient aussi à l'appeler et à le retrouver. C'était plus fort qu'elle. Pourtant, elle lui avait dit qu'elle aurait besoin de temps pour digérer toutes les informations. Elle lui avait aussi dit ne pas réellement savoir si elle arriverait à le pardonner. Mais au fond d'elle-même, elle savait qu'elle se mentait à elle-même. Bien-sûr qu'elle le pardonnerait.

Tout ce qu'il avait préparé était parfait. Elle en avait fait énormément, des cabanes. Elle adorait se dire qu'elle pouvait se réfugier dans un endroit doux et chaleureux pour se couper du reste du monde le temps d'une soirée. Il y avait des saladiers remplis de bonbons, de pop-corn et de chips. Basil connaissait bien Nova. Aussitôt avait-elle prit place qu'elle prit quelques bonbons dans le creux de sa main pour les mettre directement en bouche et répondre à Basil alors qu'il lui en restait encore. « Tu as pensé à tout, dis donc ! Mh ... Peut-être plus tard pour le film ?! » En fait, elle n'avait pas vraiment envie de ça en ce moment. Ce qu'elle voulait, c'était manger et surtout passer un moment avec Bazz.

Il verse du coca dans un gobelet pour elle. Et dans sa tête elle ne pouvait que se dire une chose : il marquait des points. Ils se souvenait de ce qu'elle prenait toujours. Un burger avec du bacon, des mozzarella sticks et des frites. Oui, elle arrivait à avaler tout ça et parfois même à piquer dans le menu des autres. Il se souvenait sans doute encore de ce détail aussi. En fait, Novaleen se rendait compte qu'il n'avait peut-être pas emprunté le même chemin qu'elle durant cette séparation forcée. Elle avait eu le temps de faire son deuil, de tourner la page. Mais ... Et lui alors ? Elle prit une frite qu'elle trempa dans la sauce avant de la porter à sa bouche. « Tu sais Bazz ... Je m'en veux un peu de la manière dont j'ai agis quand tu es revenu ... » Elle s'en voulait parce qu'elle était fâchée de la manière dont ils avaient été séparés. Du temps de son absence aussi. « J'suis plutôt contente que tu sois encore là ... Que tu sois revenu. » Elle afficha un sourire et picora d'autres frites en silence. Et puis sans lui, elle serait sans doute encore seule dans sa chambre à fondre en larmes pour cette dispute. Au moins là, elle se sentait plus apaisée. Mais malgré cela, cette histoire lui revenait toujours à l'esprit. Son meilleur ami l'avait trahie. Elle tentait de retenir tant bien que mal ses larmes, mais elle savait qu'elle n'y arriverait pas longtemps et c'est sans réfléchir qu'elle plongea presque dans les bras de Basil. Quelques larmes vinrent s'écraser sur le tee-shirt de ce dernier et dans un sanglot, elle se prononça sur cette histoire qui la chamboulait. « Tad ... Il ... S'est moqué de moi. Il m'a trahie ... » Et puis après quelques secondes à tenter de reprendre son souffle tout en continuant de pleurer, elle continua. « Je lui ai lancé des cookies à la figure ... »

@Basil Allen

J'ai pensé à tout, oui. Ce n'est pas bien compliqué quand on a passé plus d'un an à penser à soi-même. Enfin, à ruminer, plutôt. D'avoir tout perdu, d'être malade, d'attendre sa fin dans l'ombre, seul. Pas vraiment, mais je me sentais si seul. Entouré de ma famille, sans ma famille de coeur. Sans l'amour de ma vie, sans mes amis. Ainsi, ce n'est pas dur de penser à ce dont elle a envie. Au contraire, j'en ai envie. J'ai envie de lui faire plaisir, de provoquer son sourire, d'être un bon ami, tout simplement. Puisque j'ai été absent pendant certains temps, j'imagine que je me dois de me rattraper. Et c'est avec plaisir que je le fais. Parce qu'au moins, elle est près de moi. Je n'ai pas forcé la discussion. J'ai préféré lui laisser le temps, parce que j'ai bien vu dans son regard quand je suis revenu qu'elle tient toujours à moi. Qu'elle avait besoin que je lui laisse l'espace nécessaire. Le plus sincèrement du monde, je pensais que ça allait prendre plus de temps que ça. Tad m'a facilité le travail... Mais ça, ce n'est pas un plaisir.

Plus tard, pour le film. Je hoche la tête et j'attrape un plateau vide pour le lui donner. Plus pratique pour manger. Je sens mon coeur battre plus fort depuis qu'elle est là. Son odeur a envahi mes narines et fait palpiter mon organe vital. Elle m'a toujours fait cet effet là. Je pensais qu'on ne pouvait pas avoir la stabilité d'un couple avec de la passion avant de la rencontrer. J'ai changé d'avis, depuis. Évidemment. Elle a chamboulé ma vie. Elle la chamboule encore aujourd'hui. Quand elle s'excuse, je l'écoute sans rien dire. Ses paroles m'apaisent et me rendent heureux mais je n'aime pas le fait qu'elle s'en veuille. Alors après un petit silence, je secoue la tête. « Non, t'en veux pas. Moi je t'en veux pas du tout. Au contraire. » Elle n'a pas à s'en vouloir. C'était plutôt doux comme retrouvailles. Moi qui pensais qu'elle me jetterait quelque chose à la figure.

En parlant de ça, elle ne tarde pas à s'effondrer dans mes bras. J'en passe un autour d'elle, caressant son dos dans un geste réconfortant. Si elle a besoin de pleurer, je serais son épaule. Je la garde contre moi, fermement, comme pour lui offrir un nouvel espace de sécurité. Et quand elle finit par m'avouer que Tad l'avait trahie, je fronce les sourcils. « Comment ça ? Qu'est-ce qu'il a fait ? » D'une voix douce, je cherche à comprendre un peu mieux. J'ai du mal à imaginer ces deux là se faire la gueule pour toujours mais comme on dit, ce sont toujours nos proches qui nous font le plus mal. « Je suis désolé trésor. » Je n'en dis pas plus, préférant d'abord en savoir davantage sur la situation avant de me prononcer. Je serais forcément de son côté, peu importe ce qu'elle peut me raconter et je suis certain qu'elle le sait déjà. Mais je ne veux pas dire n'importe quoi. Je veux être là pour elle, correctement.

Tout était parfait. Mais Nova était encore triste. Nova était encore en train de repenser aux événements qui l'avaient poussée à s'enfermer dans sa chambre pendant un certain temps. Etre loin de Tad, c'était quelque chose qu'elle imaginait impossible et pourtant, c'est ce qu'il se passait actuellement. Nova n'avait pas pu se retenir bien longtemps de craquer et de finir dans les bras de Basil. C'était un peu comme avant. Elle se sentait en sécurité. Elle se sentait protégée. Elle y serait bien restée pour toujours. Son odeur envahissait ses narines et elle se rendait compte à quel point être près de Basil lui avait manqué. A quel point Basil faisait partie de sa vie quoi qu'il advienne. Et bien sur, quand elle annonça que Tad l'avait trahie, elle ne tarda pas à l'entendre lui demander des explications. Qu'est ce qu'elle pourrait lui dire ? Que sa disparition lui avait fait vraiment mal et qu'elle avait mis du temps à s'en remettre ? Et que quand elle avait fini par tourner la page, elle avait enfin réussi à s'ouvrir à quelqu'un d'autre. A Quincy. Et que forcément, son meilleur ami avait fini par tomber amoureux de cette même personne. Nova ne se contenta que de quelques paroles bien trop vagues pour que Basil ne comprenne quoi que ce soit à la situation. « Il est nul, il attendait juste que je dégage de son chemin. » Elle ne pouvait s'empêcher de se remémorer chaque moment de cette dispute. Chaque parole. Chaque geste. « Je lui ai raconté tout ce que je vivais avec elle et en fait, j'imagine qu'il ne voulait qu'une chose, c'est que je m'écarte pour qu'il puisse se la faire ! » Chaque caresse de Basil dans le dos de la jeune femme l'apaisait. Et elle avait plus de facilité à parler sans que des sanglots viennent saccader ses paroles.

Soudain, elle se rendit compte que ce qu'elle venait de dire pouvait blesser celui qu'elle aimait et qu'elle aime toujours. Elle le sait. Nova relève la tête et s'essuie les yeux délicatement pour ne pas se faire trop mal. Ses yeux plongent dans ceux de Bazz. « J'suis désolée ... T'as sans doute pas envie d'entendre ça. » Le souffle de la jeune femme se fait court. Et alors qu'elle a encore les mains autours de son cou, elle approche son visage du sien. Moment de détresse. Moment de fragilité. Mais surtout, elle n'avait plus la force de contenir ses émotions vu tout ce qu'il venait de se passer ces derniers jours. Les lèvres de la jeune femme s'approchèrent de la joue de Basil. Elle y déposa un léger baiser. Et puis, sans qu'elle n'y comprenne rien, ses lèvres rencontrèrent celles de Basil. C'était doux. C'était tout aussi parfait que cette cabane. Sans doute même plus. Ca lui avait manqué. Elle ne voulait plus s'en défaire et pourtant, elle le fit avant de reprendre la parole. « J'sais pas ce qui m'a pris, j'aurais pas du, pardon. » Elle hésitait. Devait-elle partir parce qu'elle se sentait honteuse ? Elle n'avait pas fait exprès d'être triste, mais ça ne justifiait pas son dernier geste. Et d'un autre côté, elle avait envie de rester là.

@Basil Allen

J'essaie de comprendre ce qu'elle me dit mais c'est compliqué sans le contexte. Dégager de son chemin, ça peut vouloir dire plein de choses. Puis quand elle me parle d'"elle", les pièces du puzzle se mettent peu à peu en place. Elle m'a parlé de quelqu'un qu'elle avait dans sa vie, elle ne m'a pas précisé le genre. Je la connais hétéro mais peut-être... peut-être qu'elle aime aussi les filles. Probablement. En tout cas, c'est ce que ça me laisse penser. Et pendant qu'elle déverse sa haine et sa tristesse dans mes bras, je ne cesse de caresser son dos pour l'apaiser. De ce que je comprends, Tad aurait juste attendu le bon moment pour saisir sa chance, il attendait que Nova lui ouvre la voie. C'est ça ? Peut-être. J'imagine qu'elle ne veut pas m'en dire plus et je suis OK avec ça. Parce que ça me fait quand même un peu mal de l'imaginer avec quelqu'un d'autre, encore plus maintenant que je sais qu'on a profité d'elle de cette manière. Enfin, si je comprends bien la situation. Mais quand même, de la voir dans cet état ne me fait pas du bien.

Je reste silencieux quant à sa situation, préférant la laisser se confier plutôt que de donner mon avis. Et puis, je n'ai pas d'avis de toute manière. J'ai encore du mal à tout comprendre. Elle s'excuse et je secoue la tête. « Non, c'est rien. Je peux tout entendre, tu le sais. » Je lui souris de manière réconfortante tandis que mes doigts viennent caresser sa joue pour essuyer ses larmes. D'ailleurs, ses yeux plantés dans les miens ne me laissent pas indifférent. Elle ne m'a jamais laissé indifférent de toute manière. Et je crois que je ne la laisse pas indifférente non plus. Elle a beau être triste, je sais à quel point elle est vulnérable. Elle embrasse ma joue et ensuite... elle dérive sur mes lèvres. Je profite de ce bref baiser comme d'un nouveau souffle. Une nouvelle bouffée d'air. Enfin ! Je respire à nouveau. Mais je m'en veux. Je ne peux pas profiter d'elle comme ça... si ? C'est elle qui m'a embrassé après tout. C'est elle qui a commencé. Alors quoi... Je devrais l'arrêter ? Oui. Probablement. Je m'en veux davantage quand j'entends ses excuses. Qu'elle dise qu'elle n'aurait pas dû... « Non, en effet... Parce que maintenant, j'ai encore plus envie de t'embrasser. Et si je le fais, j'aurais envie de te faire l'amour. » Et mon visage s'est à nouveau rapproché  du sien pendant que je prononçais ces mots à voix basse. Mon regard toujours planté dans le sien, il ne me suffit plus que d'un seul geste de sa part, n'importe lequel, pour me donner le feu vert. Je ne devrais pas. Pas maintenant. Mais putain, Nova, qu'est-ce que je te veux.

« Non, en effet... Parce que maintenant, j'ai encore plus envie de t'embrasser. Et si je le fais, j'aurais envie de te faire l'amour. » Ce sont les mots exactes que Basil avait répondu à Novaleen alors qu'elle venait de s'excuser de son geste. Elle l'avait embrassé. Parce que ça lui manquait. Ses lèvres. Le gout sucré qu'elles avaient. La chaleur de leurs étreintes. Ses bras autours d'elle. Ses mains dans ses cheveux blonds. Son souffle chaud contre sa peau. Tout ça lui manquait terriblement. Et de pouvoir à nouveau gouter à tout ça lui donnait la sensation de retrouver quelque chose qu'elle avait cherché pendant tant de temps. En vain. En compagnie de Basil, elle se sentait respirer un air si pur qu'il en était enivrant. Et pourtant, les mots qu'ils venait de laisser échapper de ses lèvres jusqu'aux oreilles de la chanteuse venaient de lui couper le souffle. Parce que c'est à la fois ce qu'elle espérait entendre et en même temps, est-ce qu'elle était réellement prête ? son questionnement la fit froncer légèrement les sourcils. Quelques secondes à peine. Qu'est-ce qu'elle devait faire au juste ?

Avant qu'il ne dise ça, elle s'était laissée entrainer par ses propres sentiments et puis, elle ne savait même plus si sa place était encore dans cette cabane. Si sa place était encore auprès de Basil. Partir ? Rester ? Tant de questions passaient à son esprit en moins de temps qu'il ne faut pour dire Basil. Est-ce qu'elle ne venait pas de faire une bêtise et de chercher du réconfort parce que tout semblait bizarre dans sa vie et qu'elle se sentait perdue ? Tout était entre les mains de la demoiselle. Le regard planté dans le sien, le visage de plus en plus proche de celui qui lui avait tant manqué. Peut-être qu'il n'aurait pas du dire ça. Peut-être qu'elle n'aurait pas du l'embrasser. Peut-être qu'il n'aurait pas du faire cette cabane pour elle. Peut-être qu'elle n'aurait pas du lui envoyer un SMS. Mais ce dont elle était certaine à ce moment précis, c'est que ses sentiments pour lui ne s'étaient pas éteints. Ils étaient toujours là et faisaient battre son cœurs bien plus rapidement.



@Basil Allen

Je n'ai jamais rien pu faire contre ça. Contre l'amour que j'éprouve pour elle. Personne ne peut rien y faire de toute façon. Et personne ne pourra jamais rien y faire. Je ne sais même pas ce qui me retient de l'embrasser encore, à vrai dire. La décence, le fait que je lui ai fait beaucoup de mal en... mourant. Le souvenir de ses larmes quand je l'ai retrouvée. Je ne veux pas la faire souffrir à nouveau. Mais je suis là, maintenant. Vivant, en bonne santé. Sans cancer, sans problème. Je sais que je peux la rendre heureuse, comme avant. Et puis elle a l'air seule, maintenant. Je veux dire, elle ne tromperait personne si je l'embrasse encore. A vrai dire, je n'attends plus qu'un signe de sa part et... elle m'en donne plus qu'il ne m'en faut.