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FÊTE FORAINE • La fête foraine s'est installée à Sunrise Valley et ce, pour une durée limitée ! Ainsi, vous pourrez donc avaler des bonbons, churros, sandwiches et tout autre mets que l'on peut trouver à la fête foraine. Et puis, vous pourrez ensuite choisir d'attraper une peluche pour votre partenaire, ou alors aller tamponner les autres, ou encore faire un tour en grande roue pour constater la beauté de la ville. Have fun !
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  no one else can break my heart like you w/Caron

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Cam Russell
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Cam Russell
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MessageSujet: no one else can break my heart like you w/Caron    no one else can break my heart like you w/Caron EmptyJeu 21 Juil - 20:59



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Elle était partie. Elle avait fui. Encore une fois. Cette fois-ci, pour bien le laisser en plan. Pour le laisser miroiter dans sa voiture au bord de la mer, à attendre qu’un miracle se produise. Mais elle ne revenait pas. Il avait attendu. Un peu trop longtemps d’ailleurs. Ce bleu qui semblait s’assombrir dans le ciel, les vagues de la mer qui se déchaînaient contre les roches représentaient bien son état d’esprit. Il avait l’impression de ressentir chacun de ces rayons qui venaient assombrir doucement son cœur à son tour. Son for intérieur se déchainaient exactement comme les vagues contre les roches. Son volant en était témoin. Il n’y allait pas de main morte. Parce qu’il devait déverser cette rage qui le pesait et mieux valait le faire sur quelque chose que sur quelqu’un. Il ne pouvait concevoir, qu’encore une fois, son mécanisme de défense s’était enclenché. À croire que prendre la fuite face à lui était devenue quelque chose de commun lorsqu’il s’agissait de Caron. Parce que ce n’était pas la première fois qu’elle lui faisait le coup, non. Elle avait fui aussi, il y a de cela deux ans. Elle avait pris un ticket direction New York, sans adieu, sans même lui adresser un seul mot. Elle avait pris la fuite parce qu’elle n’avait plus envie de parler, de se battre, de se concilier... Parce que sa culpabilité était omniprésente et parce qu’elle ne savait pas comment dénouer ce lien douloureux qui s’était formé entre eux. Elle avait fui parce qu’elle avait peur. Peur de faire face à l’inévitable. Peur de se montrer vulnérable avec lui. Croyant fermement que ce réflexe de fuite serait celui qui la sauverait de toute cette galère. La même peur c’était déclenchée chez Cam. Cette peur qui s’était enclenchée car il s’était raconté une histoire dans sa tête. Une histoire terrifiante. Celle où après avoir échangé un tendre baisé avec sa personne favorite, celle-ci s’enfuyait. Supportant difficilement le mal-être qui s’était installé en eux, chaque cellule de son corps l’avait ramené dans un état où il serait en mesure de bouger, de s’éloigner d’elle. S’ensuit l’angoisse, la tristesse, la colère, la honte, la culpabilité... mélange d’émotions désagréables à supporter. Il avait eu envie de l’embrasser, car il était émotionnellement proche d’elle à cet instant. Son corps avait été parcouru de plusieurs frissons et de nombreuses pensées avaient franchi la limite de son imagination. S’imaginant dans ses bras pour le reste de la nuit. Et puis, l’ambiance magique et enchanteresse dans laquelle ils avaient échangé leur premier baiser ne lui avait donné que l’envie de le prolonger éternellement. Mais elle avait choisi d’emprunter le chemin facile. Celui de l’évitement émotionnel. De le repousser. Beaucoup plus facile que d’assumer. Beaucoup plus facile que de prendre le risque de se perdre à travers l’autre. Système qui est devenu normal pour elle. Vivre des émotions et prendre la fuite à répétition. Mais il ne pouvait se résoudre à accepter qu’une seconde fois elle le quitte, comme ça, brusquement. Alors, il avait pris la direction vers chez elle.

***

Route qu’il avait empruntée de trop nombreuses fois pour cesser de s’y rendre. Pour simplement accepter que ça se termine, de cette façon-là. Jeter l’éponge ne faisait pas partie de ses options. Il était pris d’un nouvel élan de courage. Parce qu’il ne pouvait simplement pas s’imaginer sans Caron. Parce que le baiser qu’ils avaient échangé dans la mer il y a de cela quelques heures valait la peine de se battre. Parce qu’il l’avait déjà perdu durant deux années entières. Deux années qui lui avaient parues être une éternité. Parce qu’il aurait dû la retenir. Il aurait dû l’empêcher de partir. Et deux fois plutôt qu’une. Il aurait dû lui dire de rentrer avec lui. Encore mieux. Il aurait dû lui déclarer son amour sur cette plage. Mais il en avait été incapable. Tétanisé par l’idée qu’il puisse gâcher cette formidable relation qui devenait si difficile à préserver avec le temps. Car ses sentiments se transformaient, se complexifiaient. Parce qu’il restait tellement de non-dits entre eux. Tellement de non-dits qui lui pesaient lourd sur la conscience. Qui l’empêchait de trouver le sommeil. Parce que ces non-dits, s’ils finissaient par être prononcés, pourraient provoquer un extrême sentiment de désarroi. Parce qu’il ne savait pas comment les exprimer. Parce qu’il était bon pour ne pas accepter ce qu’il ressentait, ne pas se donner le droit de souffrir à nouveau. Préserver son cœur de ce qu’il avait pu connaître. Parce que Caron commençait doucement à se glisser sous sa peau. Comme l’avait fait une certaine personne avant elle. Mais le plus effrayant, c’est qu’il n’avait jamais perçu Caron de cette façon. Elle avait toujours été pour lui la petite voisine, son double féminin, sa partenaire de classe. Elle avait occupé différents rôles au cours de sa vie, mais jamais celui d’être sa partenaire de vie. Parce qu’elle était plus que ça, elle était comme son âme sœur, celle qui lui procure un sentiment d’intégralité, d’être une personne à part entière, qu’il ne manque aucune pièce à son puzzle. Cette totale connexion spirituelle entre eux, cette façon unique de communiquer avec les ressentis plutôt qu’avec les mots. Parce qu’aucun mot ne peut rendre justice à cette fusion, ces liens profonds, tenaces et persistants qui existent entre eux. Ce sentiment que Caron avait toujours été la bonne pour lui, celle qui lui fallait. Une relation avec cette symbiose d’énergie qui le chamboule profondément, faisant resurgir des émotions en lui qu’il croyait avoir enfoui beaucoup plus profondément. Qu’il serait capable de les mettre à néant pour un bon bout de temps. Mais le moment était venu, celui où il n’était simplement plus possible de les éviter. Parce que le monde s’acharnait sur lui, sur eux. Parce qu’il devait, un jour ou l’autre, faire face. Même lorsque Caron était à 228 kilomètres de lui et non pas au coin de la rue, il continuait de faire le même chemin pour se rendre chez elle. Par habitude, mais surtout par envie. L’envie de la voir franchir la porte, de l’accueillir. De voir son sourire s’illuminer à sa vue. Par besoin aussi. Besoin de l’entendre rire, de la prendre dans ses bras, de savoir qu’elle allait bien. Ce besoin qui lui avait été arraché. Car il n’avait eu aucune nouvelle d’elle depuis ces deux années. Seulement ce soir... lorsqu’elle s’était pointée à son garage et qu’il avait laissé son cœur réagir plutôt que sa tête.  

La noirceur qui s’installe assombrit son esprit et l’empêche de voir clair. Les dix minutes qui séparaient le chemin de la mer à l’appartement de Caron ne lui avait pas suffi à se calmer. Il était toujours aussi remonté que lorsqu’elle avait décidé de prendre le bus plutôt que de rentrer avec lui. Elle avait décidé de partir une seconde fois. Elle avait pris la décision de couper net toute conversation qui aurait pu amener à un tout autre dénouement. Il se devait d’être celui des deux qui pileraient sur son égo de merde, même s’il ne l’avait pas fait, même s’il lui avait simplement dit de faire ce qu’elle voulait, indifféremment. Parce qu’il n’avait pas voulu la supplier de rentrer avec lui. Mais d’un autre côté, il ne pouvait se résigner à ce que cette soirée se finisse sur cette note. Parce qu’il ne pourrait pas aller dormir en ne sachant pas dans quel état Caron était rentrée. Alors, après quelques instants à réfléchir à ce qu’il devrait faire par la suite, il avait décidé de prendre ce fameux chemin vers son appartement. Celui qu’il connaissait par cœur. Qu’il pourrait faire les yeux fermés. Parce que le nombre de fois qu’il l’avait fait lui semblait maintenant déraisonnable. Parce que c’était l’itinéraire qu’il avait le plus emprunté au cours de sa vie. Celui qu’il avait fait dans tous les états possibles. Mais jamais il ne l’avait fait comme ce soir. Avec tout ce mélange de sentiments à la fois de colère, d’injustice, d’impuissance, de regret, d’inquiétude. Surtout d’inquiétude, car il avait peur d’avoir abimé à tout jamais cette précieuse connexion qui les unies. Et l’inquiétude, ce n’est pas un sentiment qui habite souvent Cam. Sentiment qui était réservé seulement aux personnes vraiment chères à ses yeux. Il devait alors s’assurer par lui-même qu’elle le pardonnerait d’avoir agi ainsi. De l’avoir mise au pied du mur. Mais il devrait aussi la confronter. Parce qu’il avait besoin de savoir. Même si au fond de lui, il savait déjà. Il avait besoin de savoir la signification de ce qui s’était passé entre eux quelques heures plus tôt sur la plage. Il avait besoin de savoir la signification sur son départ, sur son retour. Il avait besoin de savoir pourquoi elle était partie lorsque tout devenait clair entre eux. Il avait besoin de réponses. Et la seule personne qui pouvait lui fournir ces réponses était aussi la seule personne qui ferait tout pour les éviter au maximum. Il arrive enfin devant chez elle, se stationne et prend soin de regarder si quelques lumières sont perceptibles. Il hésite pendant un bref instant avant de sortir de la voiture. Sans vraiment réfléchir, il débarque en trombe dans son appartement sans même signaler sa présence. Il n’a aucune idée de comment il va retrouver Caron à l’intérieur. Peut-être n’est-elle-même pas rentrée chez elle après la soirée ? Peut-être est-elle dans sa douche ? Ou peut-être qu’elle s’est déjà endormie ? Aucune de ses réponses. Il la retrouve, assise sur son canapé regardant la télévision, ne levant même pas un sourcil vers lui. Comme si elle était obnubilée par ce qu’elle était en train de voir ou qu’elle était complètement perdue dans ses pensées. Il empoigne fermement ses deux bras pour la soulever et la secouer légèrement « Caron... tu m’entends ? » Car il savait que simplement le son de sa voix pourrait la ramener à lui. Même si sa voix se voulait ferme, elle pourrait facilement y déceler une pointe d’inquiétude peu commune chez lui. Il espérait qu’elle revienne rapidement à ses esprits, car il avait énormément de choses à lui dire. Et il avait besoin qu’elle soit très attentive et réceptive à ce qui suivrait. Il avait besoin qu’elle l’écoute, car ce qu’il s’apprêtait à lui dire ne serait probablement pas facile à entendre.  

Il se mit à faire les cents pas à travers la pièce. Toujours en revenant vers elle, posant fermement ses deux mains pour venir agripper une nouvelle partie de son corps à chaque fois. En commençant par ses bras pour remonter jusqu’à ses épaules. L’autre fois, ses mains se glissent sur ses joues pour divaguer jusqu’à ses tempes, ses cheveux... tout y passait. Tout, sauf son regard qui ne croisait jamais vraiment le sien. Regard baissé qu’il cherchait à éviter afin de ne pas y percevoir toutes les émotions susceptibles de déclencher un ouragan en lui. Il avait peur qu’elle lui glisse entre les doigts, qu’elle se faufile loin de lui. Alors, il la gardait prisonnière dans ce cocon qu’il avait créé autour d’eux. Il s’approche doucement de son visage pour souffler « Putain Care, c’est pas nous ça » dit-il en se reculant légèrement, enlevant une certaine proximité et en les pointant un à la suite de l’autre « On a toujours été honnête l’un envers l’autre... À moins que tu me dises que c’était que de la foutaise, que des mensonges ? » Son visage s’endurcit, ses traits se froncent légèrement. Simplement d’évoquer l’idée que tout ce qu’ils ont mis vingt-six ans à construire ne soit qu’un pur mensonge le détruit. Savoir qu’elle avait pu ne pas être honnête avec lui durant toutes ces années le perturbait « Tu sais comment je le sais ça Care, que t’as pas été honnête ? » Il s’arrête un bref instant avant de remonter son regard vers le sien, cette fois-ci, en accrochant littéralement ses pupilles aux siennes, sans ne jamais les décrocher. Posant ses deux mains sur son visage afin de le rapprocher légèrement du sien, suffisamment pour que leur souffle soit capable de s’entrecroiser « Parce que quand je t’ai embrassé, je l’ai senti... et que je sais que tu l’as senti aussi. » Sa respiration devient de plus en plus puissante, s’échappant difficilement de ses lèvres, se faufilant doucement dans la bouche entre ouverte de sa partenaire. Il est dangereusement près d’elle, il peut sentir son cœur s’accélérer alors qu’il lui demande « Pourquoi t’es partie à New York Care ? Et pourquoi t’es revenue ? » Questions qui le hantent maintenant depuis deux ans. Questions qu’il trouve très légitime de lui poser à ce moment. Parce qu’après tout, il ne lui demande que la vérité. Qu’un moment où elle pourrait enfin se mettre complètement à nue devant lui « Pourquoi t’as décidé de prendre le bus ce soir Care ? Pourquoi t’as fui ? Pourquoi tu m’as fui ? » Mais cette réponse, ils la connaissent tous les deux « Tu veux que je te dise pourquoi Care... C’est parce que ça te fait du bien de te fermer les putains de yeux sur la vérité, ça t’aide à mieux dormir la nuit. Mais on la connait tous les deux, la vérité » laisse-t-il planer. Parce que c’est à elle de la prononcer. Aucune chance qu’il ne la laisse se défiler cette fois. Elle lui devait au moins ça. D’être honnête avec lui et avec elle. Depuis quand leurs sentiments vis-à-vis l’un de l’autre étaient-ils devenus aussi complexes qu’ils n’étaient même plus capables de se dire la vérité ? Cette envie pressante de l’embrasser une seconde fois, comme un sentiment d’urgence, même sachant tous les dommages collatéraux que la première fois avait engendrés. Alors, il se retient et garde ses pulsions à l’intérieur de lui. Parce qu’il l’aime assez pour ne pas venir tout entacher une nouvelle fois.
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Caron Seabrook
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MessageSujet: Re: no one else can break my heart like you w/Caron    no one else can break my heart like you w/Caron EmptyJeu 21 Juil - 21:33



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Le cœur meurtri. Le ventre noué. L’esprit embrouillé. Les sentiments mélangés. A peine rentrée chez moi, alors que je devrais me sentir bien, en sécurité, apaisée, je ressens l’exact opposé. Vide. Perdue. Foncièrement mal. Je ne sais plus quoi penser. Mon cœur est en pleine, blessé, touché de plein fouet par les paroles de celui qu’il aime tant. Dos à la porte fermée, je lâche mon sac immédiatement. Un poids aussi futile que celui de mon sac-à-main est de trop pour mes épaules frêles. Pour mon corps aussitôt abîmé par ce qui s’est passé entre Cam et moi. Corps qui me fait comprendre son mal-être. Mal-être causé par le champ de bataille qu’est devenu mon cerveau avec toutes ces informations, tous ces gestes, toutes ces paroles, ses paroles. Cette froideur, ce je-m’en-foutisme dont il a fait preuve en partant de la plage, son silence, en guise d’au revoir, qui vaut mille mots. Les images se repassent en boucle dans ma tête, dans l’espoir fortuit de me souvenir de cette petite chose, de ce geste, de cette expression, de n’importe quoi, me rassurer quant au fait qu’il ne me déteste pas, qu’il ne m’en veut pas, que tout pourra revenir à la normale la prochaine fois que nous nous verrons. Si cela arrive. Si je me connais moi et mon espoir dérisoire, je connais aussi et surtout Cam. Je le sais rancunier. Je le sais têtu. Je doute que tout soit aussi simple. Je doute qu’il me pardonne. Je doute qu’il tourne si facilement la page. Pour ainsi dire, je le comprends. Je m’en veux. Je regrette l’avoir repoussé alors que tout était si parfait. Si évident. Si fluide. Comme jamais rien ne l’a été dans mon existence. Et de la même façon, je le sais être le seul à pouvoir avoir cet effet sur moi. A avoir le pouvoir de me rendre si légère. Comme il est le seul à avoir les clefs pour me rendre foncièrement malheureuse, dorénavant. S’il n’est pas l’unique pour qui j’ai versé des larmes, il décroche, avec une large marge, celui qui m’en a le plus fait verser. Des torrents de perles salées ont coulé pour lui. Encore aujourd’hui, je ne peux plus retenir l’inévitable. L’effort a été suffisamment éprouvant sur la route du retour. Je n’ai même pas la force de m’affaler sur le canapé. Contrainte, presque obligée, de m'asseoir dos à la porte, à pleurer. Recroquevillée, ma tête sur mes genoux, mon pantalon presque inondé de l’eau qui coule le long de mes joues. Impossible de m’arrêter alors même que respirer devient une épreuve. Dans un élan d’énergie, je lève mon regard en direction du miroir faisant face à moi. Constant ainsi mon triste état. Des yeux rouges, gonflés, un visage souillé par toutes les larmes qui ont coulé sur ce dernier, des cernes creusées, noires.

« Reprends-toi, ma pauvre fille. »

Difficilement et hasardeusement, je me lève. L'équilibre peine à se manifester. Obligée de me tenir au meuble sur ma gauche pour ne pas tomber. Mes jambes sont faibles, tremblantes, prêtes à me lâcher. Me ramenant tout droit quinze ans en arrière, ce jour où, tout sourire, heureux, insouciant, Cam m’a présenté Trudy, sa dulcinée, sa belle, sa petite-amie. Le rappel de regards amoureux et protecteurs qu’il ne cessait de lui offrir. Elle, sublime, contente d’être tant aimée mais qui ne réalisait pas à quel point j’aurais tué pour sa place. Des sentiments si bien cachés que je n’ai pris conscience du choc émotionnel de cette relation que deux jours après. Une nuit où je me suis écroulée sans pouvoir m’arrêter pendant de longues heures. Un chagrin d’amour comme on ne peut en avoir qu’un seul et unique dans une vie. La peine de perdre l’être-aimé, son âme-sœur. Si avec les années, j’ai appris qu’il ne me quitterait jamais, qu’il serait toujours avec moi, aujourd’hui, je ne peux que penser que ce n’était de belles paroles, sans fondement, aucun. Je l’ai perdu. Officiellement. Cruellement. A cause d’un baiser, d’une affection, d’un geste auquel j’ai rêvé pendant tant de temps, à tel point qu’il m’est impossible de l’accueillir comme je l’aurais espéré, comme j’aurais aimé le faire, comme la Caron de seize ans l’aurait fait. Parce que je ne suis plus cette adolescente, aveuglément amoureuse, naïve au point de non-retour. Trente-et-un ans de vie, je le sais mieux que personne, l’amour blesse. L’amour n’est pas fait pour tout le monde. L’amour n’est pas fait pour moi. Contrairement à ma version adolescente, je n’ai plus cet espoir d’être faite pour Cam. Pour la simple et bonne raison qu’il l’a dit, Trudy était son seul et grand amour. Ce rôle que j’aurais tant aimé camper. Il n’est pas le mien. Inutile d’espérer en vain. Je l’ai bien trop fait. Avant Trudy. Pendant Trudy, malgré moi. Après Trudy. Ce n’est tout bonnement pas moi. Et pourtant, c’est une illusion qu’il a su raviver pendant ce baiser. Lorsqu’il a posé ses lèvres sur les miennes, il m’a donné le sentiment d’être la personne la plus importante à ses yeux, d’être celle qu’il aime. Il m’a donné envie d’y croire, pendant quelques secondes, je me suis imaginée, à nouveau, ayant cette vie avec lui. Me réveiller à ses côtés, avoir le droit à ses bras autour de mon corps frêle à la première heure de la matinée, partager une vasque avec lui, ne pas partir tant que je n’ai pas eu mon baiser avant d’aller travailler, les retrouvailles du soir, les nuits d’amour et même les disputes qui n’en finiront jamais à cause de nos natures têtues. Tout ce que j’ai toujours souhaité. Tout ce que j’ai essayé désespérément de trouver chez d’autres hommes, échec cuisant. Parce qu’aucun homme n’est Cameron Russell. Personne d’autre que lui n’a cette place si privilégiée dans mon cœur, dans mon être.

Enfin, je me faufile et me trouve une place sur mon canapé, dans le coin, comme une enfant punie. Dans un élan d’habitude, j’allume mon téléviseur, reste branchée sur la même chaîne que la veille. Soudainement, j'ai envie de chialer. Comme l’impression que tous mes maux n’ont pas encore été entendus. Le cœur encore lourd. Mes regrets commencent à se transformer en colère. Pure et dure. Fâchée d’avoir été, à nouveau, bafouée de la sorte par la même personne. D’être dans cet état à cause du même homme et cela depuis des années. Toutes ces fois où écouter ma mère aurait été plus simple pour moi. A chaque fois qu’elle me prévenait sur à quel point un tel garçon pourrait me rendre malheureuse. Persuadée du contraire, j’ai foncé tête baissée dans cette amitié, au premier abord, avant de tomber éperdument amoureuse de ce voyou comme les habitants de Monterey le décrivaient, le décrivent. Je me suis perdue à mon propre jeu. Obligée de vivre avec l’idée qu’il soit mon âme-sœur mais que je ne suis tout bonnement pas la sienne. Que la sienne est malheureusement partie trop tôt. Une idée à laquelle je m’étais faîte, habituée. Cependant, je me retrouve à devoir réinitialiser toutes ces années de travail à cause de quelques secondes où nos lèvres se sont touchées. Quelques secondes où le monde était en pause. Quelques secondes où je n’ai jamais été aussi heureuse. Quelques secondes que j’ai si souvent rêvées. Quelques secondes qui ne m’ont pas déçus. Quelques secondes trop courtes. Quelques secondes que j’aimerais voir devenir des minutes. Une sensation que je rêve de ressentir à nouveau. Une sensation auparavant inconnue tant elle est puissante, inespérée, surprenante, unique. En y repensant, je pose mes doigts sur mes lippes. Un manque. Le manque de sa tendresse avec laquelle il m’a embrassée. Le manque de sa fougue avec laquelle il a entrepris cette action. Mes yeux se ferment pour se remémorer. Pas moins d’une minute après cela, des larmes coulent, à nouveau, de plus belle.

« Reprends-toi, Caron ! »

J’apaise mon rythme cardiaque. Je retrouve un souffle convenable. L’eau dans mon corps est bien trop peu conséquente pour continuer à m’enfermer dans ce royaume de larmes. Doucement mais sûrement, la peine s’en va. Pas très loin. Jamais très loin. Encore proche, au cas où. Toutefois, je réussis à me reprendre en main. Un mouchoir en main, j’essuie mes joues, mon menton et autour de mes yeux avec délicatesse. Mon énergie regagne mon corps, au fur et à mesure de mes actions. Un long souffle. Puis un deuxième. Puis un troisième. Il en est fini de ma crise de nerfs. Mon regard est pris d’assaut par les lumières de la télévision. Je n’ai absolument aucune idée de quel programme il s’agit, je fais même abstraction du bruit, je ne fixe que l’image. Peut-être un temps de pause pour mon cerveau qui n’a fait que ruminer de vieux souvenirs, de récents souvenirs bien trop douloureux pour être autorisés. Après avoir ressenti autant d’émotions fortes, j’ai comme l’impression de me vider, de me liquéfier. Je n’ai plus conscience de rien autour de moi. Les images projetées deviennent floues, ma concentration s’en va. Comme dans un état second, je me laisse aller dans cette direction après les péripéties que j’ai fait connaître à tout mon être. Mais d’un coup, je me sens levée avec une telle facilité, puis secouée assez brusquement. Je reprends connaissance. Je réalise et me rend compte de tout ce qui m’entoure à nouveau. Ainsi que cette peine logée dans mon cœur qui ne m’a, au final, pas quittée. Je prends, un peu moins rapidement, conscience de la présence de Cam. Contre toute attente, je le vois en face de moi, l’air inquiet. Immédiatement, je détourne mes yeux des siens. Je ne veux pas risquer de souffrir davantage. Mes rétines sont encore humides. Prêtes à revivre le même calvaire. Je le sens lorsqu’il se met à me toucher. Sentir ses mains sur les différentes parties de mon corps est, à la fois, un cauchemar et tout ce que j’ai jamais souhaité. Protégée comme totalement vulnérable en sa présence, je ne sais plus me situer face à lui. Je le regarde faire les cent pas avant qu’il ne se stoppe, qu’il se rapproche de moi pour à nouveau s’éloigner de quelques pas. Attentive, j’écoute ses dires. Un peu brouillon. Sortis du cœur qui ne font que mieux détruire le mien. Prise en flagrant délit. Après vingt ans à être raide dingue de cet homme. Un éclair de lucidité semble l’avoir frappé au même moment où nous avons échangé cette intimité jamais atteinte auparavant. Des interrogations s’en suivent. Son regard cherche désespérément le mien, qui ne peut plus se cacher derrière une pseudo-fierté, je ne peux plus aller à l’encontre de mes sentiments, je pleure, encore. A se demander d’où vient toute cette flotte. Que suis-je censée répondre à ses questions ? Dois-je ouvrir mon cœur ? Dois-je être honnête ? Lui prouver que tout n’est pas basé sur un mensonge ? Dois-je me renfermer ? Dois-je fuir ?

« Quelle vérité, Cam ? Qu’est-ce que tu veux entendre ? » Sur ces mots, je m’éloigne de lui, retire violemment ses mains de mes joues. J’essuie d’un coup sec mes larmes. Affligée de voir que ce qui s’est passé à la plage n’était que le début de notre déchirement. « Qu’est-ce que tu as senti ? Dis-moi, je suis curieuse. Parce que j’ai senti énormément de choses. Des choses que tu ne pourrais même pas t’imaginer. Dis-moi puisque tu es si perspicace. Tellement perspicace que tu as vingt ans de retard. »
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Cam Russell
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Cam Russell
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MessageSujet: Re: no one else can break my heart like you w/Caron    no one else can break my heart like you w/Caron EmptyJeu 21 Juil - 21:38



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Nouvelles envies qui se développent, nouveaux besoins qui se créer lorsqu’il s’agit de Caron. Cette envie d’être constamment auprès d’elle, ce besoin viscéral de la toucher, d’être éternellement au contact de sa peau. Le besoin de créer une intimité physique, une manière de lui communiquer différemment son amour. Ce besoin de se sentir soutenu, admiré par la femme qu’il aime. Par celle qui lorsqu’elle s’exprime, son attention est rivée sur son visage, sa voix, ses yeux... sur tous les détails qui la différencie de n’importe quelle autre femme. Parce que Caron, elle n’est pas comme les autres. Elle est spéciale. Parce qu’elle est capable à la fois d’être cette femme libre, capable d’aimer et de s’émerveiller comme une enfant. Cette femme dotée d’une élégance sans fin, d’une délicatesse particulière et d’une transparence déconcertante. Cette femme qui l’amène à développer un amour naissant, qui prend son temps à se dévoiler, qui reste assez ambigu dans ses manifestations. Cette valse qu’ils dansent entre les éléments qui les attirent l’un vers l’autre et ceux qui les repoussent: la peur d’être rejeté, de devenir dépendant de cet amour, d’être envahi, de ne pas être prêt, mais surtout la peur d’avoir le cœur brisé à nouveau. Que cette histoire puisse se terminer de façon aussi tragique que celle précédente. Cette incertitude loin d’invalider la force des sentiments, traduit une bataille en train de se livrer en lui. Car durant la soirée précédente, l’émerveillement qu’il avait ressenti lorsqu’il l’avait vu débarquer au garage, ce regard de complice depuis toujours qu’ils avaient échangé, enveloppé par la sensation d’être au bon endroit avec la bonne personne était simplement indescriptible. Sentiment puissant, magique, dévastateur, presque interdit. Ou plutôt, qu’il s’interdisait de ressentir envers elle pendant plusieurs années préférant s’aveugler d’amitié parfaite. Cette vague de bonheur, cette euphorie qui l’avait submergé lorsqu’il l’avait pris dans ses bras pour la première fois depuis deux ans. Ressentir un certain engouement de son retour, son envie de passer du temps en sa compagnie mais aussi, qu’elle était foncièrement heureuse d’être de retour, d’être là, devant lui, de le retrouver enfin. Regard changeant, regard qui se rend enfin compte à quel point Caron est une femme exceptionnelle. Non pas qu’il ne l’avait pas su depuis toutes ces années, mais elle n’était plus qu’une femme exceptionnelle pour lui, mais celle dont il avait envie, celle dont il avait besoin. Et pour confirmer ce ressenti, il l’avait embrassé avec une certaine fougue, une certaine tendresse. Ce vrai moment de connexion qu’ils avaient partagé lors de ce baiser, des caresses qu’elles avaient apposées sur lui, de ses yeux qui s’étaient perdus sur son corps tout entier trahissaient ses désirs les plus enfouis. Juste avant qu’elle ne vienne le repousser créant un silence pesant entre eux. Cette absence de déclaration n’avait pas aidé à ce que la situation ne dégénère. Pour la peine, il ne l’avait pas retenu, la laissant libre de poser les actes qu’elle aurait choisis. Pourtant, il avait toujours fait attention à Caron, voulant la protéger de tous ces connards, sans même se douter qu’il pourrait en être le pire. Que de toutes ces années, c’est de lui qu’il aurait dû la protéger et de ses agissements de petits cons. Parce qu’elle mérite d’avoir la vie dont elle a toujours rêvé. L’homme de ses rêves. Celui qu’elle passait des heures à lui décrire lorsqu’ils n’étaient encore que des gosses. Cet homme avec des valeurs, des principes, qui lui fera de beaux enfants, qui sera un bon père de famille. Un homme qui lui ferait passer des moments inoubliables, des nuits de folies, qu’elle pourra aimer jusqu’à pouvoir lire dans son regard tous ses envies, ses désirs, ses chagrins, ses préoccupations. Elle voulait un homme, un vrai. Pas l’homme de pacotille qu’il était. Celui un peu lent à la détente, celui qui lui aura fallu beaucoup de temps pour se rendre compte que Caron est la femme qu’il aime, qu’elle est la bonne personne pour lui. Mais il ne peut se résigner à lui offrir une vie moindre que celle qu’elle mérite vraiment. Même s’il est amoureux d’elle, il ne lui avouera jamais. Parce qu’il est comme ça. Il préfère tout garder à l’intérieur de lui. Parce qu’elle ne peut pas savoir, elle ne doit pas savoir. Il ne peut se permettre de lui fournir le minime espoir qu’un jour, ce soit possible entre eux. Parce qu’il ne sait pas gérer ses émotions. Sa pire erreur: laisser Caron tomber amoureuse de lui. Parce qu’il n’est bon que pour la mener en bateau, lui envoyer des signaux contradictoires. L’embrasser, pour par la suite faire comme s’il n’en avait rien à foutre d’elle. Parce qu’il mène une bataille infernale à l’intérieur de lui. Doit-il laisser Caron entrer ? La laisser percer à jour sa carapace d’homme macho ?

Il avait été poussé par l’envie d’aller la rejoindre. Car il n’en avait pas encore eu assez. Jamais il n’en aurait assez. Jamais il n’en aurait assez de son contact, de sa présence. Parce qu’il était maintenant accro. Parce qu’elle avait créé ce manque en lui, deux ans auparavant. Ce manque qu’il devrait maintenant combler. Et il avait besoin d’elle pour le faire, laissant une espèce d’addiction émotionnelle s’infiltrer lentement en lui. Ce phénomène évolutif et progressif de sentir qu’il ne peut s’en empêcher. Qu’il ne peut s’empêcher de penser à elle. Un besoin vital qu’il ressent de la voir, mais avec des conséquences émotionnelles trop dévastatrices pour se laisser aller complètement à ses désirs profonds. Il n’avait jamais pensé qu’il pourrait aimer trop. Mais pourtant, il avait déjà aimé trop dans sa vie. Jeune blondinette, un peu farouche, avec des allures rebelles. Qu’est-ce qu’il avait pu l’aimer. Et elle était partie, elle aussi. Tout comme sa mère. Arrachées à lui beaucoup trop tôt. Et puis, sa personne favorite, celle qui avait été auprès de lui à chacune de ces étapes, sa Caron. Par chance qu’elle était dans sa vie. Car il ne s’en serait jamais sorti sans elle. Elle l’avait sauvé, de bien trop nombreuses fois. Mais Caron, elle l’avait quitté aussi. À la différence qu’elle, elle était revenue. Et heureusement car, il l’aime Caron. Il l’aime à en perdre la raison. Mais cet amour, il n’en fait pas bon usage. Il le laisse le submerger, au point de se noyer. Il en a besoin, il s’y accroche comme à sa bouée de sauvetage. Il en a besoin pour oublier cette souffrance qu’il ressent tous les jours depuis des années. Il en a besoin, car elle le fait sentir mieux. Elle le fait sentir vivant. Mais cette culpabilité qu’il ne peut s’empêcher de ressentir. D’être tombé amoureux de quelqu’un d’autre que de sa Trudy. Malgré que la spontanéité avec laquelle il était tombé amoureux de sa meilleure amie n’était que la réalisation de nombreuses années perdues. Des années à se contenter d’être celui qui essuyait ses larmes lorsque son ex est parti, être celui qui la raccompagnait dans son lit après une soirée arrosée, être celui qui était toujours au second plan, jamais celui au premier. En avoir jalousé d’autres. Parce que c’est lui qui l’aime, parce que c’est lui qui a peur de la perdre. Parce que tout s’est découlé tellement vite, cette évidence, cette amitié très forte qui dure depuis l’enfance. Cette perte de l’autre qui créer un besoin encore plus grand, un nouveau besoin à combler. Parce que tellement de mouvements affectifs, psychiques et pulsionnels l’avait traversé au cours de ces années. Parce qu’il ne se fait pas confiance. Confiance à encourir ce risque, faire face à ces nouveaux sentiments, cette nouvelle expérience, cette nouvelle vie. Vivre dans le passé, se laisser envahir par cette souffrance encore bien trop présente, ne pas s’autoriser au bonheur, préférer la haine plutôt que de revivre une seconde fois cette horrible douleur... le mantra de Cam depuis maintenant dix ans. Parce que vivre avec la douleur d’avoir perdu quelqu’un, c’est de prendre le risque de se souvenir qu’à n’importe quel moment, c’est si facile d’être blessé à nouveau. Et la seule chose à laquelle il doit penser avant tout, c’est la protection de Caron et de ses sentiments. Parce qu’il ne peut se résoudre à lui infliger, ni même à lui partager sa souffrance.

Retrouver Caron dans cet état, devant son téléviseur, complètement perdue l’avait inquiété. Son regard fuyant ne faisait que confirmer qu’elle lui en voulait réellement. Qu’elle cherchait à l’éviter. S’ensuit un moment de pure vérité. Un moment où il se montre vulnérable, où il lui laisse un accès inédit à ses pensées. Et elle lui offre ce même accès, cette même vulnérabilité en se mettant à pleurer devant lui. En lui ouvrant son cœur sans pudeur. Et à cet instant, son cœur se brise. Voir ses larmes lui provoque une violente sensation désagréable. Car il sait très bien qu’il en est l’initiateur et qu’il ne peut malheureusement, rien faire cette fois-ci pour les arrêter. Au contraire, il ne peut que les provoquer de plus belle. Parce qu’il n’a pas l’intention de s’arrêter là, non. D’ailleurs, il créer une dangereuse proximité entre elle et lui, déposant ses mains sur ses joues, qu’elle s’empresse de retirer. Immédiatement. Comme si cette proximité qu’il avait initiée entre eux la dégoutait. Il l’écoute attentivement. Frappé par une vague de surprises, il est complètement abasourdi de ce qu’il entend. Pas qu’il ne s’était jamais douté, mais de l’entendre lui dire que ce qu’il avait assumé était véridique l’assommait. Emporté par un élan de courage, il se lance « Ok Caron, tu veux la vérité ? La vérité c’est que je comprends pas ce qui t’as traversé la tête ces vingt dernières années... Parce que j’ai jamais été bon pour toi. Comment t’as pu croire que toi et moi ça pouvait être possible ? T’as jamais saisi ce que tout le monde autour de toi ne cesse de te répéter, ce que ta mère t’as dit pendant des années, ce que tes amis t’ont rabâché sur le p’tit voyou de Monterey... T’as jamais compris que j’ai jamais été assez bien pour toi. Je sais pas faire les choses bien Caron ! J’suis bon qu’à tout faire capoter, j’suis qu’un p’tit con. » Comme ce qu’elle s’était fait répéter tout au long de sa vie. Parce que les autres, ils n’avaient jamais eu une grande estime de Cam, ni même lui. « Et puis, y’a eu Trudy, Caron, tu le sais ça. À quoi tu t’attendais ? Qu’est-ce que t’attendais de moi ? » Il perd son souffle tellement qu’il déblatère rapidement ses paroles « Tu peux pas me ramener vingt ans en pleine figure comme ça. T’as pas été honnête avec moi. C’est pas juste. Tu peux pas me faire ça Caron. Me confirmer que j’ai raison de douter de toi... » La vérité, c’est que ce qu’il avait ressenti après ce baiser n’était pas le plus important, non. Protéger ses sentiments en l’éloignant au maximum de sa personne toxique, c’était ça le plus important. Parce qu’il ne devait se résigner à être égoïste et faire passer ses envies et ses besoins en premier. Parce qu’il devait se soucier d’elle en premier. Avant tout. Ne pas avoir peur de faire marche arrière lorsqu’il s’agit de ses propres sentiments amoureux. De faire tout en son possible afin qu’elle le déteste. Même s’il devait lui faire du mal, il préférait que ce soit d’une courte durée plutôt que de l’entraîner dans une relation perdue d’avance. Parce qu’il est beaucoup trop chaotique comme personne pour l’entraîner dans ce tourbillon d’émotions avec lui. Parce qu’il ne comprend pas encore lui-même très bien ce qu’il ressent pour elle.

Même si son envie tactile de toujours être auprès d’elle se manifeste, il ne peut laisser son cœur embrouillé ses gestes. Doucement, il prend sa main et retourne sa paume afin qu’elle se retrouve vers le haut et vient y tracer nerveusement les lignes enfoncées dans sa peau. Il espère que ce toucher délicat, presque comme une chatouille, l’apaise. Qu’elle réussira à se calmer. Pace qu’elle est attristée, énervée. Il espère profondément qu’il ne la fera pas tilter comme tout à l’heure. Le regard toujours baissé, concentré sur le simple geste qu’il est en train de poser, n’osant pas affronter le sien alors qu’il lui avoue « J’serais bon qu’à te briser le cœur. » Parce que c’est la simple vérité. Parce qu’il ne se perçoit que comme celui qui ne pourra jamais lui offrir le bonheur. Parce que sa vie n’est que misère. Parce qu’il n’est qu’une carcasse qui se trimballe avec l’espoir de finir par tomber. Parce que même si Caron lui redonne le goût à la vie, il n’a rien à lui offrir en retour. Parce que même si au fond de lui, il n’a pas du tout envie de la perdre, qu’il est totalement accro à son contact, à son sourire, à sa proximité et qu’il donnerait tout pour revivre un deuxième moment comme celui échangé sur la plage, il devrait s’en priver, aussi longtemps qu’il en serait capable. Parce que lui donner accès à un avant-goût de ce que serait une fausse vie en sa compagnie n’était pas du tout juste envers elle. Parce qu’il savait que même s’il serait facilement possible pour eux d’être heureux pendant quelques années, le long terme n’était aucunement envisageable. L’envie d’essuyer ses larmes s’amorcent alors qu’il balaye doucement ses joues d’un coup de revers de la main. Voir Caron pleurer, ce n’est pas ce qu’il souhaite, au contraire. Il ne sait juste plus comment agir afin de limiter les dégâts entre eux. Parce que cette situation semble maintenant inévitable. Qu’elle ne semble pas pouvoir se réparer comme par magie. Parce qu’ils devraient faire des efforts chacun de leur côté pour piler sur leur orgueil et être honnêtes l’un envers l’autre. Parce que dans sa manière de l’aimer, il était à la fois très doux, mais aussi féroce. Parce qu’il n’avait pas envie de la briser, alors qu’il n’avait qu’envie de la sauver. La sauver de tout ce qui pourrait venir la briser. Dont lui. Parce qu’il n’était pas question qu’il encourage ses fantasmes. Parce qu’il avait cette peur fondamentale de la blesser, de se blesser. Parce qu’il n’est pas digne d’être aimé par une femme aussi accomplie, magnifique, exceptionnelle que Caron. Et que même s’il ne cesse de se répéter qu’il peut le devenir, l’effort lui semble insurmontable. Parce qu’il a vraiment envie de lui donner le meilleur de lui-même, mais que même celui-ci ne suffit pas. Tout simplement parce qu’elle est prête à se contenter de sa personne entière. Mais il n’est pas prêt à s’infliger cette culpabilité constante de ne pas lui offrir la vie qu’elle mérite. Il aimerait pouvoir agir durement envers elle, durcir ses traits lorsqu’il la regarde, trouver un moyen simple qu’elle finisse par le détester, qu’elle voit enfin la vraie pourriture qu’il est... Mais face à elle, il ne peut qu’être doux, advenant, tactile. Parce qu’encore une fois, ses mains se retrouvent à rechercher inévitablement sa peau. Il referme doucement sa main sur la sienne, regardant longuement leurs mains se refermer l’une dans l’autre. Cette électricité magique qui ressort de chaque moment que sa peau entre au contact de la sienne, la fixation qu’il fait sur leurs mains maintenant collées. Il ne peut la laisser s’échapper. Il ne peut s’imaginer ses lèvres, retrouver le contact des siennes. Être collées de la même sorte. Il doit résister. Même s’il sent une force magnétique le rapprocher dangereusement de sa cible. Ses lèvres s’entrouvrent sans même contrôler cette pulsion qui s’empare de lui. Il force son corps à rester où il se trouve, mais peine perdue. Il ne peut plus lutter contre cette folle envie.
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Caron Seabrook
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MessageSujet: Re: no one else can break my heart like you w/Caron    no one else can break my heart like you w/Caron EmptyLun 25 Juil - 3:58



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Une bonne dizaine de rencards arrangés. Deux relations plus ou moins longues. Quelques béguins sur la route. De nombreuses fois, l’espoir d’être passée à autre chose. D’avoir avancé. De ne pas stagner, en vain, stupidement. Et pourtant, à chaque fois, pour des raisons diverses et variées, je suis inévitablement seule, prête à m’offrir à cet homme qui, de toute évidence, ne veut pas de moi. N’attend de moi qu’à être Caron, sa meilleure amie. Un statut qui m’a faussement convenu depuis toutes ces années. Une relation amicale à laquelle je me contentais en espérant plus. En espérant monts et merveilles. Patiemment dans l’attente qu’il réalise de potentiels, d’hypothétiques sentiments. Longtemps aveuglée par cette amitié, par ce lien si particulier, si unique, si fort, si indescriptible. Tout était une simplicité folle. Lisse au possible. Agréable et facile. Loin de suspecter l’envers du décor. L’impact que de cacher, de s’auto-persuader d’autre chose, mettre l’évidence tant de côté qu’elle ne fait plus partie du quotidien. Qu’elle s’efface pour laisser place à ce faux-semblant. Ce cœur que je sentais se resserrer à chacune de ses confessions sur Trudy ou sur ces femmes d’une nuit mais que j’ai appris à ignorer. Ses larmes que je sentais monter chaque nuit à New York, souffrant du manque immense qu’il laissait en moi, de cette foutue distance que j’avais imposée moi-même. Il y a deux ans, elle me paraissait essentielle. Me détacher. Faire une vie où Caron serait sans Cam. Une vie fade. Une vie sans repère. Une vie monotone. Une vie insipide. Une vie calme. Une vie trop calme. Une vie qui ne méritait pas d’être vécue. Une vie sans âme-sœur. Sans mon âme-sœur. L’évidence étant que même l’un des hommes les plus importants du pays ne pouvait pas prendre sa place. Que même si cet homme avait brisé ma carrière, il n’en était rien face à l’homme qui, lui, pouvait briser mon cœur par le simple fait d’être dans un autre état. Les clefs pour me rendre heureuse, il en est le seul détenteur. Au même titre que pour me rendre malheureuse. Des clefs qu’il a, contre son gré, sans le savoir, de bien trop nombreuses fois, utilisées. Avec brio, j’ai réussi à le lui cacher. Toutes ces fois où il m’a interrogé pendant de longues minutes voire heures, décidé à découvrir les raisons de ma tristesse. Tous ces moments où ma seule explication pour mon cœur meurtri après une énième relation qui a échoué n’était autre que « je l’aime énormément mais je t’aimerai toujours davantage ». La vérité pure et dure comme il aurait mérité la connaître à l’époque. Cependant, vérité trop blessante sur trop d’aspects pour être exposée au grand jour. Imposer mes sentiments. Lui imposer une telle corvée, la culpabilité que ça ne soit pas réciproque, de détruire à néant le plus minime de mes espoirs, il m’en a toujours été impossible. Tout comme passer après l’amour de sa vie. La seule et unique. Celle qu’il pleure encore si souvent. Celle pour laquelle il serait prêt à mourir pour la rejoindre. L’amour rend aveugle mais pas au point de me rendre complètement stupide quant à l’idée de pouvoir prétendre à la place que sa défunte ex petite-amie occupe encore malgré tout. D’autant plus que nous étions de parfaits opposés sur tous points. La blonde rebelle, aimée et adulée de tous d’un côté et, moi, la brune bonne élève, transparente même aux yeux de ma propre mère, de l’autre. La simple idée de rivaliser était inimaginable auparavant et elle l’est toujours autant aujourd’hui. Malgré cette alchimie. Malgré cet amour que je crois être partagé, je connais bien trop Cam pour le savoir fermé à l’amour. Pour le savoir cynique à ce sujet depuis l’instant où il a vu le corps sans vie de sa belle.

Mais… Parce qu’il y a un mais. J’ai espéré. J’espère encore au fin fond de moi. Cela malgré ses paroles. Malgré qu’il soit si cru, me rappelant, au cas où je l’avais oublié, que tout son être n’est pris et sera toujours pris par une seule et unique personne, la même depuis toujours. La sensation d’un énième coup de poignard transperçant l’intégralité de mon corps en un instant. Qu’est-ce que j’attendais de lui ? Qu’est-ce que je pouvais attendre d’un homme endeuillé, détruit, trahi, blessé, meurtri ? Être son miracle ? Oui. Être son remède ? Oui. Qu’il m’accepte en tant que tel ? Oui. Qu’il réalise que j’aurais été prête à donner ma vie en échange de celle qu’il aime pour qu’il soit heureux et épanoui ? Oui. Qu’il finisse par m’aimer après avoir vécu sa plus belle histoire d’amour ? Oui. Qu’il soit ma plus belle histoire d’amour ? Oui. Tout ce dont il n’a jamais pris conscience. Tout ce qui est devenu un fantasme inavoué. Cantonnée, coincée, dans le rôle de la meilleure amie. Un rôle tout bonnement éprouvant quand ma seule envie n’était rien d’autre que de l’embrasser, me réveiller à ses côtés, de partager toutes mes nuits avec lui et de le voir faire tout cela, de façon dérisoire, sans sentiments, avec d’autres femmes, rencontrées au hasard. La sensation de ne pas être aussi bien que ces inconnues. De valoir moins qu’elles pour la simple raison qu’elles avaient, pour elles seules, l’homme qui hante mes rêves même éveillée. Qu’elles partageaient avec lui ce moment si intime, si précieux, si unique pour lequel je l’ai longtemps attendu avant d’accepter le fait que ce que nous sommes, nous le serons pour toujours ; des amis, à ses côtés mais jamais à lui, sa protégée mais jamais son amour. Tout ce qui me pesait terriblement il y a deux ans a, finalement, eu raison de moi. Mon départ à New York n’était nullement pour ma carrière mais bel et bien pour Cam. Pour cesser de l’aimer. Pour cesser de souffrir de son manque d’amour à mon égard. Un amour qui dépassait les limites du raisonnable. Un amour que je pensais impossible d’évoluer davantage avant qu’il ne me touche de cette façon. Qu’il m’offre ce baiser passionné, le fruit de mes désirs, de mes envies, celui que j’ai tant souhaité, tous les ans, en soufflant les bougies sur mes gâteaux d’anniversaire depuis mes quatorze ans. Presque prête à chialer tant tout était parfait. Le baiser idéal. Le baiser digne des films romantiques. Le baiser que l’on décrit à la perfection dans les bouquins à l’eau de rose. Une vaste idée pompeuse est devenue une réalité. La réalité qui veut je l’aime à en crever. La réalité qui me frappe au visage en me faisant comprendre que même si Cam fait tout en son pouvoir pour que je le déteste, que je me détache de lui, que mes sentiments disparaissent, ça ne marche pas. Que rien ne peut stopper l’inévitable, l’évidence de mon amour pour lui.

« Si tu as douté – si tu doutes, c’est que tu sais ce que je ressens. Tu as toujours su. J’ai tort ? » Aussi visible que le nez au milieu de la figure, disait ma mère pour parler de ce que je ressens pour Cam. Une vraie plaie pour elle qui a essayé, qui essaye encore, de me le faire oublier avec une tonne d’autres garçons. Tous avec une situation financière stable, une bonne famille, aucun problème d’addiction, de magouilles étranges qui les entourent. La plupart étant même des gendres, époux parfaits. Tout ce qu’une femme pourrait demander. Cependant, à croire que je ne suis pas comme toutes les femmes, que je préfère l’option la plus compliquée avec un homme qui ne coche aucune de ces cases voire même qui les casse totalement. Impossible de choisir. Lorsque l’on tombe sur sa personne, qu’elle soit imparfaite, elle devient immédiatement parfaite à nos yeux. C’est ce qu’est Cam. Parfait. Parfaitement imparfait. Le seul capable de me faire vibrer rien qu’à sa présence. Le seul capable de me rendre heureuse, presque euphorique au simple contact de sa peau sur la mienne. Le seul capable de faire stopper le monde autour de moi juste avec un baiser. Dorénavant, je ne peux plus l’ignorer. Je ne peux plus me contenter d’enfouir tout ça en moi comme si de rien n’était. Je l’ai trop longtemps fait. Je me suis bien trop rendue malheureuse, mis de côté mes plus profondes envies, pour lui. Pour le protéger par peur de l’étouffer avec mon amour. Pour moi aussi. Par peur qu’il ne ressente pas la même chose. Par peur d’aimer plus que de n’être aimée. De ne pas être aimée comme il a pu l’aimer elle, Trudy. Par peur de ne pas être assez bien. De ne pas être celle de ses rêves. D’être celle sur laquelle il se rabat parce qu’il ne peut pas l’avoir elle, être ce second choix par défaut. La deuxième option bas de gamme, plus facilement accessible, d’une faible estimation. Une crainte qui ne m’a jamais quitté. Qui, plus que jamais, plane au-dessus de moi. D’autant plus qu’il n’ose pas me regarder dans les yeux tout en me confiant qu’il ne sera bon qu’à me briser le cœur. Un fait inévitable, d’après lui. Dit-il cela pour me décourager ? Ou parce qu’il sait pertinemment que je ne serais jamais assez… quoique ce soit, pour lui. Fade à côté de la femme qu’il a connu dans le passé. Fade dans tous les aspects de ma personne. Pas aussi jolie. Pas aussi intelligente. Pas aussi intrépide. Pas aussi fêtarde. Pas aussi fonceuse. Pas aussi maligne. Pas aussi pétillante. Pas aussi drôle. Pas aussi aimée que Trudy. Son ombre sur tant de choses. Surtout concernant Cam.

« Arrête de dire tout ça. Ça ne sert à rien. Je ne peux pas te détester, Cam. Je sais que ça serait plus simple pour nous deux mais je ne peux pas. Je ne veux qu’une chose ; que tu sois aimé. » Naturellement, nous nous rapprochons. Impossible de le repousser. L’envie de l’avoir auprès de moi est bien trop puissante. Plus puissante que la bien pensance qui voudrait que je m’éloigne de lui au plus vite. Cette proximité me remplit de ce sentiment de plaisir, de bien-être, d’exultation. Après avoir ressenti tant de peine, elle me fait me sentir bien. Sentir mon corps collé au sien me fait, à nouveau, ressentir, tous ces frissons, ces papillons dans l’ensemble de mon corps, de mon âme, de mon cœur. Me rappelant de plein fouet qu’il est le seul, qu’il est ma personne. Qu’il n’y a qu’avec lui que je me sens être moi, que je me sens complète. « Même si tu penses le contraire, tu mérites tout l’amour du monde. » Et je veux que cet amour vienne de moi. Je devrais être sur mes gardes. Ne pas le laisser nourrir mes espoirs, lui permettre de me briser le cœur comme il en a si peur. Je devrais me montrer résistante. Distante. Tout ce que je ne peux pas être avec Cam. Plus maintenant. Si je pouvais essayer auparavant. S’il y a deux ans, j’ai eu la force de partir à plusieurs milliers de kilomètres de lui, à l’instant T; rien que l’idée de reculer de deux pas m’est impossible. Je souhaite avoir la possibilité de profiter pleinement de ce qui n’est plus qu’une certitude, un second baiser. Lui faire comprendre tout ce qu’il aurait dû comprendre il y a vingt ans. Prête à accueillir ce moment de tendresse, je pose mes lèvres sur les siennes. Je me colle davantage à lui, si c’est encore possible. J’entoure mes bras autour de sa taille. Aucunement dans l’optique de le rejeter, au contraire, dans celle de profiter de ce qu’il m’offre, ma langue vient intensifier l’action. En faisant cela, je sens mon corps se réveiller. Je me sens vivre. Pleine d’énergie. Tout s’anime en moi, sur moi. Je sens jusqu’à mes poils s’hérisser. Pourtant, en même temps, l’impression de planer. Comme si la chose aussi formelle que la gravité ne s’appliquait plus sur moi.
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Cam Russell
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MessageSujet: Re: no one else can break my heart like you w/Caron    no one else can break my heart like you w/Caron EmptyLun 8 Aoû - 3:37



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Seulement une fraction de seconde lui suffit afin de perdre son regard sur l’avant-bras de sa partenaire. Faisant une fixation sur le tatouage qu’ils ont partagé, il y a de cela seize années auparavant. Ce tatouage avec une signification particulière pour eux. La moitié de cœur qu’ils arborent fièrement sur leur poignet. Son regard se perd, car il est désespérément à la recherche d’un quelconque signe, d’un réconfort déconcertant. Parce qu’il doit s’accrocher à l’idée que cette amitié indestructible ne peut être terminée ainsi. Parce que même s’il fait tout en son possible afin de la tenir éloigné de lui, il sait qu’il a déjà perdu à son propre jeu. Que c’est mission impossible. Parce que même lui ne peut se résigner à simplement la repousser continuellement, avec l’espoir qu’elle finisse par le détester. Son regard se perd suffisamment longtemps pour le replonger directement dans l’un de ses plus précieux souvenirs. Souvenir de tendresse qu’il partage avec cette belle brune dont le cœur lui appartient depuis des années. Pour que tout lui revienne. Il est soudainement saisi par le moment.  

*Flashback; 15 janvier 2007*

Jour de fête pour une personne chère à ses yeux. Petit Cam de seize ans, téméraire à ses heures, toujours une idée derrière la tête. Surtout concernant Caron. « Tu me fais confiance ? » lui glisse-t-il innocemment au creux de l’oreille. Question légitime, mais avec une réponse si évidente. Parce qu’il savait qu’elle lui faisait aveuglément confiance. Et il avait besoin de cette confirmation afin qu’il puisse lui bander les yeux le moment venu et qu’elle se laisse guider jusqu’à cet endroit gardé secret. Main dans la main, ils arpentaient les rues de Sunrise Valley. Les sourires complices, les rires innocents, les tournoiements, la fleur de l’âge tout simplement. Seize ans, l’âge de l’innocence, l’âge où toutes les conneries sont permises. Comme celle d’imiter une signature, celle de la mère de Caron. Cet âge où tout est encore si simple. L’insouciance, le sentiment de liberté, que la vie leur appartient. L’âge où les sentiments sont encore en développement, qu’on ne comprend pas trop d’où peut provenir ce petit pincement au cœur lorsque la personne tant désirée nous quitte. L’espoir que certaines personnes restent à nos côtés pour toujours. Et pour ça, Cam avait décidé qu’aujourd’hui, pour son anniversaire, Caron et lui se feraient tatouer. Un petit tatouage, rien de compliqué. Juste avant d’arriver sur les lieux du crime, Cam sort le ruban de sa poche afin de bander les yeux de sa complice. Passés la porte, un retentissement de cloche annonce de nouveaux clients et un jeune homme vient les accueillir. Cam retire alors le bandeau des yeux de son acolyte. Il dit avec une immense joie « On va se faire tatouer !!! » Il cherche désespérément l’excitation dans son regard qui tarde à venir. « Regarde, j’ai déjà choisi pour nous » Nous. Ce mot qui résonne drôlement dans sa tête. Il lui montre alors le tatouage et même pas qu’elle avait droit à son avis, qu’elle se retrouvait déjà assise sur la chaise à ses côtés. Il lui tend sa main, afin qu’elle puisse fermement s’appuyer sur lui pour lui faire transmettre un peu de sa douleur si elle devenait trop intolérable. Quelques heures d’aiguilles dans la peau pour qu’ils soient reliés à tout jamais. Cam, plutôt satisfait, se relève de la chaise et enveloppe la belle dans ses bras. « Comme ça, peu importe où nous serons, y aura toujours une partie de mon cœur qui sera à toi. Et quand tu seras triste ou que tu t’ennuieras, t’auras qu’à le regarder pour te souvenir que je suis avec toi en permanence. » lui assure-t-il.  

*Retour au présent*

« Si tu as douté – si tu doutes, c’est que tu sais ce que je ressens. Tu as toujours su. J’ai tort ? » Douce voix qui vient le sortir de ses songes. En guise de réponse, il appose doucement son avant-bras juste à côté de celui de Caron, afin de venir compléter son cœur avec le sien. Bien évidemment qu’il avait toujours su. Parce que maintenant, ensemble, ils ne font plus qu’un. Et parce qu’aujourd’hui, ce tatouage semble prendre tout son sens. Parce que l’encre indélébile qu’ils se sont faits graver sur le corps, les regards qu’ils se lancent constamment et le baiser qu’ils ont échangé sur la plage quelques heures plus tôt ne mentent pas. Parce que les sentiments qu’il éprouve à son égard depuis ses seize ans ne mentent pas. Parce que ce lien ne peut s’effacer du jour au lendemain. Parce qu’ils sont privilégiés de pouvoir vivre une relation aussi forte, aussi puissante que la leur. Il trouve la force de lui répondre « Et tu sais ce que ça fait de moi ça ? Un enfoiré Caron... » Et il n’en pensait pas moins. Parce que s’il avait su depuis toujours, il n’était qu’un enfoiré. Qu’un profiteur. « Et tu sais le pire Caron... c’est que je t’ai déjà brisé le cœur, n’est-ce pas ? » Alors, pourquoi voudrais-tu me laisser la chance de le faire une seconde fois ? « Je t’ai brisé le cœur, inconsciemment » souffle-t-il à demi voix pour appuyer son propos. Sans même m’en rendre compte.

Caron avait toujours été la première. Celle à le faire sentir invincible. Comme s’il pouvait être lui-même, s’autoriser à être vulnérable. Comme si rien ne pouvait lui arriver, que rien ne pouvait l’atteindre lorsqu’il était en sa présence. La première femme à avoir volé son cœur. Malheureusement, pas la seule. Oh non ! Peu de temps après, il y avait eu cette petite blonde qui avait fait son apparition dans sa vie. À la minute où son regard avait croisé le sien, il savait qu’il ne serait plus jamais seul. Il savait qu’il était foutu. Il savait qu’il s’engageait à vivre un voyage rempli de rebondissements, de sensations inexplicables. Son cœur n’y avait rien compris. Comme si sa mécanique avait cessé de fonctionner. Parce qu’il avait l’impression de vivre pour cette blonde. Que cette rencontre serait la rencontre de sa vie. Parce qu’elle avait changé sa vie du tout au tout. À tout jamais. De la meilleure des façons possibles. Pour finir par être sa pire douleur. Cette rencontre. Cette perte. L’être cher. L’être tant aimé. Celle qui l’avait achevé. Qui avait eu le pouvoir de le détruire complètement, afin qu’il puisse retourner vers sa belle brune, pour se faire réparer. Parce que Caron, elle avait rétabli les pots brisés. Elle avait réussi l’impossible. À recoller son âme, son cœur. À le faire revivre. Comme elle l’avait fait vingt ans auparavant. Après la mort de sa mère. Parce que même s’il était tombé éperdument amoureux de Trudy, il n’avait jamais cessé d’aimer Caron. Parce que ce foutu tatouage lui rappelait toujours ce qu’il avait ressenti, ce qu’il ressentait, ce qu’il ressentirait pour le reste de sa vie. Constamment, en permanence. Parce que jamais il ne l’avait oublié et jamais il ne l’oublierait. Parce que c’était littéralement impossible d’aimer sa meilleure amie comme lui l’aimait. Sa meilleure amie. Ce terme avec laquelle il l’avait qualifié pendant des années. Ce terme qui ne correspondait plus trop à ce qu’elle représentait à ses yeux. Parce qu’il ne pourrait jamais aimer Rose, Nova ou même Trudy de la même façon qu’il l’aimait, elle. La privilégiée de son cœur. Parce que lorsqu’il l’avait embrassé sur la plage, il avait eu l’impression de n’avoir jamais embrassé personne depuis dix ans. Depuis Trudy. Que des baisers insignifiants. Alors que ce baiser, jamais il ne pourrait le qualifier ainsi. Il était tout le contraire. Tout pour lui, sauf insignifiant. Ce baiser avait redonné un sens à sa vie. Ce baiser avait suscité en lui des sensations, des émotions qui avaient été enterrées depuis bien longtemps, en même temps que sa belle. Ce baiser qu’il ne pourra plus jamais oublier. Un baiser langoureux, savoureux, volé, passionné... inoubliable. Un baiser presque interdit. Ou plutôt, un baiser qu’il s’interdisait de lui offrir depuis bien trop longtemps. Car Cam représente tout ce qu’il ne faut pas pour elle. Il sera toujours le mauvais homme. Celui qu’elle ne devrait pas se contenter d’aimer. Beaucoup trop médiocre pour une femme de son calibre. Des années qu’ils sont amis. De vagues ambiguïtés, mais jamais rien de bien concert ne s’est produit entre eux. Et pourtant, sur cette plage, ils se sont embrassés. Tout naturellement. Sans même savoir pourquoi, il s’était laissé guider machinalement par son envie du moment. Et le temps s’était arrêté. Le meilleur baiser de sa vie. Avec toute cette surprise, cette vague d’intensité qu’il avait ressenti, rien ne pourrait jamais égaler ce moment de perfection entre eux. Un second baiser. Tout ce qu’il demandait, tout ce qu’il recherchait à cet instant. La raison pour laquelle il était débarqué chez Caron aussi tard. Aussi, car il avait besoin de la voir. De voir qu’elle était rentrée chez elle en sécurité, qu’elle ne lui en voudrait pas trop d’avoir essayé de briser cette amitié en posant ce geste, lui imposant ainsi de recevoir, d’accepter tout cet amour qu’il avait à lui donner, toute son affection.  

Cette pulsion qui l’avait assailli quelques heures plus tôt, elle était toujours présente. Parce que tout son être trésaille simplement à l’idée de retrouver le doux contact de Caron avec le sien. La femme qu’il aime, c’est inévitable. Et l’entendre dire ces quelques mots le foudroie sur place. Elle ne pourra jamais le détester. Il ressent un étrange soulagement en lui. Lui qui pourtant, cherchait, il n’y a de cela que quelques minutes, à ce qu’elle le déteste pour le restant de ses jours. Maintenant, il était rempli de joie d’entendre que tout ce qu’elle souhaitait, c’est qu’il soit aimé. Et pas par n’importe qui, non. Il ne voulait plus qu’être aimé que par elle, rien qu’elle. Qu’elle soit la seule à avoir cette chance désormais. Inévitablement, dans un moment de connexion intense, ils se rapprochent l’un de l’autre. Attirés comme des aimants. Le magnétisme qui émane de ces deux corps n’est plus contrôlable par aucun d’entre eux. Soudainement, il avait envie de lui crier son amour. De vider son sac de tout ce qui le pèse depuis maintenant bien trop longtemps. Voir Caron aussi vulnérable face à lui ne pouvait que lui faire peur, ou bien l’inciter davantage à plonger la tête baissée vers cette nouvelle aventure, celle où il pourrait simplement l’aimer sans détour, sans retenue. Son échine frissonne de désir, toute sa colonne vertébrale s’anime lorsque les douces lèvres de Caron viennent se coller aux siennes pour une seconde fois. Ses lèvres qui goûtent légèrement l’eau salée, avec toutes ses larmes qu’elle avait évacuées. Il se laisse complètement aller à travers ce baiser, mélangeant amour, passion et intensité. Variant l’intensité, l’embrassant à la fois tendrement avant de reprendre de plus belle pour capturer ses lèvres de façon beaucoup plus dévouée. Sa langue se veut à la fois molle et tendue, afin d’être assez souple pour se faufiler droit vers celle de sa bien-aimée. Il la caresse doucement, l’entoure, la passe légèrement sur ses lèvres qu’il lèche et mordille à la fois, juste avant de laisser celle de Caron pénétrer l’intérieur de sa bouche. Ses mains se posent derrière son dos, caressant doucement celui-ci avant de remonter jusqu’à ses épaules. Il l’étreint fermement contre lui et plante doucement ses ongles dans ses omoplates en faisant un mouvement de griffure. Sa main remonte jusqu’à sa nuque qu’il caresse doucement, ainsi que ses cheveux. Sa bouche se sépare de la sienne pendant un infime instant. Il plonge son regard dans le sien « On a beaucoup trop d’années à reprendre maintenant » dit-il à la rigolade avant de prolonger à nouveau ce baiser, mais encore de plus belle. Alors qu’ils sont sur le point de manquer de souffle, entre plusieurs baisers, dans le feu du moment, Cam ajoute « Je suis tout à toi, Care... De toute façon, je n’ai qu’une envie et c’est d’être aimé par toi. Ce soir et pour tous les autres jours de ma vie. Tu m’as tellement manqué quand tu étais à New York, je veux plus revivre ça, être aussi loin de toi. Promets-moi que tu ne repartiras pas, que tu ne me laisseras plus jamais » lui déclarant ainsi sa flamme pour elle. Il avait besoin de sa promesse, qu’elle resterait maintenant auprès de lui.  

La magie opère, il sent son corps qui ne cherche qu’à entrer en contact avec le sien. Il commence à prendre conscience de l’environnement physique qui les entoure. Ils sont à l’appartement de Caron, plantés en plein milieu de son salon, à échanger une multitude de baiser. Ses mains ne font que toucher son corps, mais il aimerait bien pouvoir bouger, changer d’emplacement, mais sans jamais lâcher prise de sa bouche contre la sienne. Alors qu’il l’embrasse toujours avec autant de passion, que ses mains se baladent sur son corps en entier, il empoigne ses cuisses afin de les poser chacune autour de sa taille. Caron se retrouve maintenant agripper à lui. À l’aveugle, il se met à avancer droit devant lui, faisant tournoyer à quelques reprises leurs corps afin d’éviter certains objets. Évidemment, il essaie de ne pas tout détruire sur son passage, mais il ne peut contourner la lampe qui malheureusement se retrouve au sol après qu’il ne l’ait accroché au vol. Petit rire qui s’échappe de leurs lèvres naturellement. Moment de complicité qu’il partage. Sans trop s’en soucier, il continue son chemin vers la cuisine. Il dépose Caron sur le comptoir, plaquant férocement son dos contre le mur. Ses mains partent à la recherche de ses joues, toujours en l’embrassant, sans jamais s’arrêter. Leurs bouches qui sont maintenant scellées depuis le salon peine à respirer tellement elles ne peuvent plus se séparer. Il retire alors son chandail qu’il envoie valser dans l’autre pièce, révélant ainsi son torse. Pas la première fois qu’elle le voit ainsi. Il s’occupe par la suite de dévêtir sa précieuse, lui retirant à son tour son chandail. Sa bouche quitte enfin la sienne pour descendre jusqu’à son cou qu’il parsème de tendre petits baisers. Il la regarde profondément pendant quelques instants, cherchant son approbation afin qu’il puisse s’aventurer plus loin avec elle. Cam souffle à son oreille un faible « J’ai terriblement envie de toi ». Un sourire malicieux s’affiche sur ses lèvres. Il a envie de Caron depuis bien longtemps. Depuis ce baiser échangé sur la plage. Mais il n’a pas qu’une vulgaire envie d’elle, non. Il a envie de lui faire l’amour, ici et maintenant. Parce que cet amour est beaucoup trop intense pour qu’il puisse le garder égoïstement à l’intérieur de lui, il a besoin de lui partager. Que tout son corps, tous ses sens soient en mesure de lui démontrer oh combien il l’aime à ce moment précis.
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