TWs: le chantage professionnel/maternel (modérément), l'infidélité, l'abandon paternel, l'alcool (sans dépendance), les rps sexe (sous hide), les jurons (modérément).

Petit titre ici pour la présentation je ne sais pas encore quoi › Le téléphone sonne. Je sors tout juste de la douche. Je me presse pour pouvoir répondre à l'appel. Encore l'espoir de voir son prénom. Eh, non… Aujourd'hui, il faudra se contenter de maman, ta seule famille à ce jour.

« - Oui, maman. Ça va ? »

Un long monologue s'en suit. Une solitude qui pèse sur ses épaules depuis que mon père n'a trouvé rien de mieux que de partir avec une femme presque aussi jeune que moi. Bien qu'elle ne soit qu'à une dizaine de minutes en voiture de chez moi, elle préfère s'adonner au téléphone portable. Ce qui me permet de poursuivre le reste de ma toilette. Vient le moment du sermon. Que comptes-tu faire de ta vie ? Que se passe-t-il pour ta carrière ? Cherches-tu l'amour ? Les enfants, tu y penses ? Tout ce qui semblait essentiel pour ta mère.

« - Je me débrouille, maman. J'ai adopté un chat. »

Très peu sûre que cette information la rassure réellement. De ce fait, je reprends directement le fil de la conversation, apaiser son esprit et son cœur que j'ai bien trop fragilisé ces quelques mois dernier avec la révélation de mon affaire extra-conjugale avec mon ancien patron puis mon licenciement dans la même journée et mon retour en catastrophe à Sunrise Valley.

« - Je vais m'en sortir. C'est un peu brouillant, en ce moment, c'est vrai. C'est juste le temps que je retombe sur mes pattes. J'ai déjà retrouvé du travail…
- En tant que clerc de notaire ?
- Non. Je pense que ma carrière est quelque peu morte. Ma réputation est détruite dans le milieu mais j'ai retrouvé un boulot  et c'est le plus important dans l'immédiat. »

Une mère surprotectrice et elle l'est d'avantage sachant que je suis sa première et dernière enfant. Enfant unique, j'ai toujours eu le luxe d'avoir tout ce que j'ai toujours voulu. La situation actuelle est encore récente, inhabituelle. Jamais je n'ai eu besoin de me contenter de ce dont j'avais besoin. Personne mieux que la femme qui m'a mise au monde ne le sait mieux qu'elle. Inquiète de tout cet élan de nouveautés qui me tombe dessus, involontairement, elle prend énormément soin de me protéger. Me replongeant dans mes années lycée, tête la première.

« - Je suis une adulte. Je sais quoi faire.
- Oui, c'est pour ça que tu es revenue en pleurs à Sunrise Valley.
- Je te l'accorde. Le fait est que je me suis trouvée un appartement dans mes moyens, un travail, un chat et mes amis d'enfance. Tout le monde n'a pas cette chance. »

La mission de rassurer ma génitrice est un échec cuisant. Ses sermons que je déteste, me voilà en train de l'écouter en boucle, comme un disque rayé, répétant le même morceau, en continue, constamment. Un regard furtif sur ma montre m'indique je dois impérativement partir maintenant avant d'être en retard.

« - Merde ! Je dois y aller, je vais être en retard à la clinique !
- Attends, ma chérie, tu travailles dans une clinique ?
- Oui, Mom&Me. J'ai passé un entretien, je leur ai plu. Je suis secrétaire.
- Toi, secrétaire dans une clinique de maternité alors que tu n'as appris qu'à l'âge de seize ans le principe de la reproduction ? »

Un rire moqueur, presque cruel se fait entendre à l'autre bout du téléphone. Des yeux que je n'ai pu empêcher de se rouler sous cette réflexion quelque peu réductrice. Je laisse ce fou rire passer avant de ne lui dire.

« Je sais que ce n'est pas exactement le boulot pour lequel j'ai le plus d'expérience ou même de connaissances mais j'apprends sur le tas. Il faut que je fasse une croix sur le notarial à cause de… l'autre. Tu le sais, Maman. Il faut que je rebondisse malgré tout ça. »

Présentée comme une briseuse de couples, une femme très peu professionnelle, aguicheuse avec absolument tous les hommes dont elle croise le regard, voilà ce qui reste de ce que j'ai passé des années à construire avec mes études, mon travail de dur labeur. Il n'en reste plus rien. Il n'y a plus que les dires d'un homme adultère et d'une femme cocue.

« - D'ailleurs, j'ai une amie qui a un fils célibataire, très mignon, si tu veux le rencontrer.
- Je te laisse, Maman. Bisous ! »

L'envie de faire des rencontres est bien base. Pour ne pas dire inexistante. Je l'ai remarqué lors de ma dernière conversation avec quelqu'un du sexe opposé, je n'ai plus rien de chaleureuse, douce et délicate avec eux. Après ce qui m'est arrivé, peut-être égoïstement, afin de me protéger, je les mets tous dans le même panier. Le diction n'est-il pas qu'ils sont tous les mêmes, de toute façon ?