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FÊTE FORAINE • La fête foraine s'est installée à Sunrise Valley et ce, pour une durée limitée ! Ainsi, vous pourrez donc avaler des bonbons, churros, sandwiches et tout autre mets que l'on peut trouver à la fête foraine. Et puis, vous pourrez ensuite choisir d'attraper une peluche pour votre partenaire, ou alors aller tamponner les autres, ou encore faire un tour en grande roue pour constater la beauté de la ville. Have fun !
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 ✪ Sea Cruise To Mexico (SIOLEB)

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Siobhàn Fitzgerald
Petit pépin devient grand
Siobhàn Fitzgerald
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MessageSujet: Re: ✪ Sea Cruise To Mexico (SIOLEB)   ✪ Sea Cruise To Mexico (SIOLEB) - Page 2 EmptyDim 14 Aoû - 21:52


☼ Sea Cruise To Mexico ☼
Siobhàn &  @Caleb Adelson Drama
« Because it’s you and me, babe...
                                          It’s always gonna be you and me »
tw :: aucun.

L’espace d’un instant, j’ai cru. J’ai cru qu’on pourrait construire quelque chose tous les deux. Quelque chose d’unique. Quelque chose de fort. Quelque chose de magique, comme à Las Vegas. Cette bulle qu’on s’est créée était parfaite. On était en totale harmonie, lui et moi.  On s’amusait, on ne se prenait pas la tête, on s’est confié mille et une choses, très intimes enfin surtout lui, j’ai beaucoup écouté ce qu’il avait à dire. Pendant ce bref moment, j’ai su qu’on avait plus de choses en commun que je le croyais au départ. Toutes ces années où lorsqu’on se partageait un délicieux sandwich au poulet, sur les bancs fraîchement peinturés du parc du centre-ville, jamais il ne m’a rien dit d’aussi personnel. Jamais, je n’ai évoqué l’un de mes sujets fragiles. Jamais je n’ai su qu’il peinait à avoir des enfants avec sa femme. Tout comme il n’a jamais su pour mon mari et moi. Cette difficulté à créer la vie, ce point commun que j’aimerais effacer parce qu’il nous pourrit notre existence. En tout cas, il a pourri la mienne, me forçant à chercher la maternité d’une autre façon. Me forçant à prendre ce chemin que je n’ai pas tracé. Que je n’ai pas prévu, que je ne contrôle pas. Et cela me fait très peur. Cette liste de choses que j’ai faite, que j’ai cochée de ma plume rouge, jour après jour, me réconfortant dans l’idée que la vie que j'idéalisais à l’époque, serait celle que je mènerais mais ce n’est pas le cas. Ce n’est plus le cas quand je me suis arrêtée à : avoir un bébé. Celle-là, je ne l’ai pas cochée. Elle m’a filé entre les doigts tellement vite puisque ma vie n’a pas pris le chemin que je lui offrais si facilement. Le début avait si bien commencé. Faire des études que j’aimerais, trouver du travail dans une maternité. Rencontrer l’homme dont je tomberais éperdument amoureuse, que j'épouserai par la suite. Acheter une belle et grande maison près de la plage, adopter un chien. Voilà où je me suis arrêtée. Aujourd’hui, j’ai mon adorable chienne alors que le reste a volé en éclats. Alors que mon cœur en morceau peine à se recoller mais je sens bien la différence aujourd’hui. Il hésite, il tente. Il s’ouvre à quelqu’un d’autre. Péniblement, bien sûr, mais il prend des risques. des risques qui m’effraient parce que je ne suis pas certaine de la réciprocité. J’ose enfin dire les choses à Caleb, même si je m’emporte un peu trop. Il complique les choses alors que notre escapade de deux jours était si simple. Tout était facile entre nous, il n’y avait pas de complexité. On vivait l’instant présent, je me suis laissée séduire par la beauté de la chose et mon cœur a commencé à éprouver des choses totalement nouvelles. Cette nuit que j’ai passée avec lui, occupe bien trop mes pensées. Pourtant, même là, tout était simple. Je savais très bien ce que je voulais de lui, tout comme Caleb, ce qu’il attendait de moi. Les mots n’étaient pas nécessaire, il suffisait de se regarder pour se comprendre mais aujourd’hui, c’est différent. Les mots sont importants. Ils sont significatifs. Ils vont devoir être percutants pour être compris. J’ai l’impression qu’on a fait fausse route depuis lé début, cette idylle ne nous mènera nulle part, c’est un fait. Il n’est pas prêt. Caleb n’est pas prêt pour nous. Il y a bien trop d’enjeux, et mon coeur refusera de souffrir encore une fois. Je suis amoureuse de lui, c’est nouveau, c’est intense mais je ne dois pas laisser mes sentiments prendre toute cette ampleur. Il est certain que je vais sombrer. Il n’est pas question de trébucher, de me faire mal. Je souffre déjà suffisamment, pourquoi m’infliger une telle douleur supplémentaire ? Est-ce que je n’ai pas assez donné de ma personne, depuis ma naissance ? De la souffrance, c’est tout ce que je connais entre de brefs moments de bonheur. Et lui, que pense t-il de tout ceci ? Pourtant, aucun son ne sort de sa bouche, alors que j’aimerais qu’il me dise quelque chose. Qu’il me fasse comprendre qu’il y a ce petit quelque chose entre nous. Que je ne rêve pas. Il essaie oui, mais rien. Nada. Je n’obtiendrais rien de plus de sa part. Triste constat. Je laisse tomber alors. Des fois les actes sont plus importants que les mots, et en l’absence de réaction de sa part, j’ai compris. Je comprends que ce “nous” n’existe pas, qu’il n’a jamais existé d’ailleurs. Je dois me convaincre, me dire que la nuit que nous avons passée ensemble n’était qu’une nuit passionnée, sans amour. Une, parmi toutes celles qu’il a vécues avec d'autres. Bien évidemment, je ne pourrais balayer mes sentiments pour lui d’un revers de main. Je vais prendre sur moi et tenter de me donner un sacré coup de pied dans le derrière pour passer à autre chose. Quelle idée, cette escapade. Elle n’a engendré que des problèmes et de la souffrance inutile.

Je quitte la cabine, je m’enfonce plus loin sur ce paquebot, essuyant les larmes sur mes joues. Je dois passer au-dessus de tout ça c’est ce que je tente de me répéter pendant que je suis à la recherche du capitaine où de toutes personnes susceptibles de m’aider. Je ne peux pas rester dans cette cabine avec Caleb, c’est bien trop douloureux. Et surtout trop prise de tête. Pour avoir encore une conversation à sens unique ? Non merci. J’ai besoin qu’il me dise les choses et apparement, il n’en est pas capable alors non. J’ai besoin de m’éloigner de lui aussi et je suis certaine qu’on va pouvoir s’éviter toute cette semaine. Ce n’est pas comme si je manquais de place, ce bateau est vraiment immense, je ne compte même pas les ponts, tellement il y en a. Enfin, je trouve celui que je cherche depuis maintenant trente minutes. Je tente de lui expliquer ma situation, de nouveau sans détails, forcément, cela ne le regarde pas. Il a juste besoin de savoir qu'il n’y a pas de compatibilité possible entre ces deux êtres que tout oppose. Que tout attire, également. J’hésite mais encore une fois, je garde mes réflexions pour moi. Tout ce que je souhaite à présent, c’est qu’il trouve une solution et malheureusement, ce soir je dois me rendre à l’évidence, c’est bien trop compliqué. Mais il me promet de régler la question demain. Je me dis que c’est mieux que rien, mais je vais devoir prendre sur moi pour cette nuit. Je ne suis pas prête à retourner dans notre cabine, même s’il commence à se faire tard. De plus, je n’ai pas encore mangé et mon ventre qui grogne me fait savoir qu’il ne tiendra plus longtemps. C’est vrai, j’ai faim et il faut que j’avale quelque chose si je ne veux pas tomber par terre. Je me cherche un petit resto, là où je suis certaine de ne pas tomber sur Caleb. Et même si j’avais très faim, j’avoue que de me retrouver seule, l’air bougon, devant cette assiette remplie de frites me coupe l’appétit. A peine quelques frites pour satisfaire mon estomac mais certainement pas assez pour compléter un repas. Après quoi, je tourne en rond, mais j’ai tellement la frousse de le croiser que je préfère faire un tour sur le pont supérieur. Et puis, la fatigue me gagne. La nuit est tombée, il fait nuit noir à l’horizon. L’air frais du pont me fait frissonner. Je claque des dents, j’ai la chair de poule. Je n’ai rien à me mettre sur le dos, donc c’est d’un pas nonchalant que je regagne notre cabine. J’ouvre timidement la porte, je constate qu’il n’y a personne. Je soupire, soulagée de ne pas me confronter au détective, si tardivement. J’admets que je laisserai tomber à la minute où il ouvrirait la bouche. Je suis crevée, je veux juste dormir. Alors, ouvrant ma valise, je tente de trouver ma tenue pour la nuit puis, je me souviens que je n’ai rien de bien précis. Je ne pensais pas me trouver avec Caleb alors… Si tel avait été le cas, si les circonstances avaient été semblables au Bellagio alors j’aurais certainement fait quelque chose qui conviendrait mais on n’est pas à Vegas, n’est-ce pas ? Et il n’y a pas de “nous” qui tienne… Je passe sous la douche, rapidement. Tout ce que j’aspire à présent, c’est me coucher, fermer les yeux et commencer une nouvelle journée que j’espère bien meilleure qu’aujourd’hui. Une nouvelle journée, sur de bons pieds. J’enfile donc une petite blouse blanche, sans manche, une culotte et file droit sous les draps. Je me couche sur le dos en fixant le plafond, mes mains sur mon estomac. Je souffle bruyamment. J’ai sommeil, les yeux me piquent mais je n’arrive pas à les fermer. Ressassant sans arrêt les événements qui se sont déroulés depuis que j’ai posé le pied sur ce majestueux navire. Je ne sais pas combien de temps je mets à m’endormir mais soulagée qu’enfin, Morphée ne fasse qu’une bouchée de mon corps épuisé…

JOUR DEUX : Navigation

Je remue, m’étire. Je sens une résistance contre moi. J’ouvre difficilement les yeux, je baille. Tournant la tête vers ma gauche, je suis surprise de trouver Caleb dans mon lit alors je ne bouge plus. Je ne respire même plus. Qu’est-ce qu’il fait là ? Pendant un instant, je peine à rassembler mes esprits puis je me rappelle qu’il n’y a qu’un seul lit ici. Le canapé ? Même pas en rêve, il n’aurait jamais su dormir là- dedans. Moi-même, je ne m’y risquerais pas. Mais quand même ! Je fixe le plafond, tente un regard dans sa direction. Il a l’air paisible quand il dort. Ses traits ne sont pas tirés comme à son habitude. J’ai l’impression de retrouver ce doux visage de Vegas mais je dois vraiment laisser ça derrière moi, ça n’a plus d’importance. Enfin, si ça en a pour moi, ça en aura toujours, je crois. Je fixe encore le plafond. Je me questionne : je ne l’ai même pas entendu rentrer dans la cabine. Quand est-ce qu’il est rentré, d’ailleurs ? Je me hisse difficilement hors du lit, sans mouvements brusques pour ne pas le réveiller et je file à la salle de bain, pour soulager une envie pressante et me passer de l’eau sur le visage. Je bois quelques gorgées d’eau, histoire d’éponger ma soif et d’hydrater ma bouche sèche. Lorsque je retourne dans la chambre, Caleb dort toujours et j’aimerais le réveiller. En douceur. Pour qu’on puisse parler tous les deux. Même si j’ai dit pas mal de choses hier, je sais qu’aujourd’hui à tête reposée, la conversation sera moins houleuse qu'hier, voire pas du tout. Je veux lui dire simplement ce que je ressens pour lui, une bonne fois pour toutes mais surtout, surtout je vais l’obliger à me parler. Il me doit bien ça, après tout.  Je ne veux pas passer la semaine avec des doutes, ça va me ronger jusqu’à la moelle, rendant ma personne irritable sans réel moment pour  profiter de ce séjour exceptionnel. Ce serait dommage oui, mais j’avoue que ma priorité, à cet instant, c’est d’identifier ses sentiments à mon égard. J’inspire profondément avant de glisser délicatement sous les draps. Je me positionne sur le côté, une main sous mon oreiller et j’admire le détective en train de dormir. Et je ne sais pas exactement combien de temps je suis tiraillée entre l’idée de le réveiller ou de le laisser dormir. Il est tôt, à peine sept heures trente. à peine qu’on entend la vie s’activer dans le couloir. Mis à part ceux qui se lèvent tôt et l’équipage, je suis certaine que le trois quart du bateau dort encore. Puis, je me décide, je soulève son bras, doucement, pour venir me glisser contre lui. Je ne sais pas pourquoi, tout d’un coup, j’ai besoin de sentir la chaleur de son corps mais surtout entendre les battements de son cœur. Ma tête posée sur son torse, je ferme les yeux pour me remémorer cette douce tonalité qui m’apaise. Ces pulsations qui rythment les battements de mon cœur, à moi. Sa respiration jusqu’à lors tranquille, je le sens gonfler son torse dans une grande inspiration. Je relève immédiatement la tête vers lui, ses yeux sont ouverts et me fixent intensément. Réalisant sans doute que j’ai peut-être fait une boulette, je me redresse pour m’éloigner mais son bras sous ma nuque me resserre contre lui. Je ne résiste pas plus que ça. Je plonge alors mon regard dans le sien puis doucement, je dépose ma tête sur son bras qui m’emprisonne et ma main libre se dépose sur son torse. J'expire difficilement, les battements de mon cœur cognent ma cage thoracique de façon très irrégulière. Cette proximité que je retrouve depuis des mois ne me fait pas peur, au contraire. Mais son souffle chaud sur moi me désarçonne. J’ai peur de perdre le contrôle de mes émotions. J’ai tellement de choses à lui dire mais en ouvrant la bouche, c’est moi qui reste sans voix aujourd’hui. Je ne trouve pas mes mots. Je crois que la chaleur de son corps me perturbe davantage. Il est difficile de ne pas être sensible face à un spécimen viril de ce calibre. Caleb est imposant, son corps, à présent tourné vers le mien, est imposant. Alors que nous ne nous quittons pas du regard, sa main se pose sur ma hanche, sous le drap et de légères contractions involontaires de ses doigts me rendent fébrile. Il me dévisage ; son regard est d’une intensité proche de l’incandescence. Je glisse alors ma main sur son cou, remontant sur sa joue que je caresse du bout des doigts. L’envie folle de l’embrasser me traverse l’esprit, j’humecte mes lèvres avec le désir d’assouvir cette pulsion puis ses doigts se déplacent de ma hanche, glisse le long de ma cuisse. Le contact de ses doigts sur ma peau nue est électrique, je manque presque d’air, je fais un loupé avec ma respiration désordonnée. Je resserre notre étreinte, plantant mes doigts derrière sa nuque lorsque je sens la paume de sa main attraper ma cuisse et la soulever. Elle rencontre alors le haut de sa hanche et mon corps se retrouve d’emblée contre le sien. Et puis, j’ai toujours cette folle envie de déposer mes lèvres sur les siennes…



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Caleb Adelson
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Caleb Adelson
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MessageSujet: Re: ✪ Sea Cruise To Mexico (SIOLEB)   ✪ Sea Cruise To Mexico (SIOLEB) - Page 2 EmptyDim 21 Aoû - 10:12


☼ Sea Cruise To Mexico ☼
Caleb &  @Siobhàn Fitzgerald  Drama
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Assis sur mon large canapé en cuir usé, pianotant sur mon ordinateur portable, je suis concentré, le regard fixé sur le rapport que je suis en train d’écrire, imperturbable. Un musique de fond résonne dans mon salon, un vieux vinyle de jazz se joue inlassablement sur le tourne disque, vestige d’une autre époque, cadeau de mon grand père Terrance. J’ai toujours adoré travailler en musique, souhait que je réalise uniquement quand je suis à la maison. Dans mon appartement. Seul. Isolé. Perdu dans une bulle, dans un univers que je maîtrise, dont je suis le maître, que moi seul comprend. Je n’ai pas autant de liberté dans mon bureau du centre ville, où cette affreuse Madame Cooper ne pourrait s’empêcher de me réprimander concernant la musique, le bruit qui l’empêcherait de se concentrer. Et restant un Adelson au caractère bien trempé, je me contenterais de monter le volume, tel un sale gosse qui cherche sans arrêt à faire chier son monde. Non, ici, entre ces murs, dans mon chez moi, je peux tout contrôler. Tel un roi sur son trône, seul dans ma quête de la vérité…
Non, tu pensais être seul Caleb. Tu te trompes. Elle est là. Soudain, un visage apparaît, à l’embrasure de la porte de ma chambre. Je le vois, détaille chaque parcelle de son minois, mes doigts se stoppent dans leur course effrénée, j’apprécie ce sourire, son regard, il me happe, me fait sortir de mon travail. Je n’ai qu’une envie : qu’elle me rejoigne. Lentement, je referme mon ordinateur, le pose sur l’accoudoir de mon canapé. Ce dossier attendra, j’ai une autre urgence sur le feu. Dans mon ventre, je sens une forte contraction, la fureur de la retrouver aussi vite que possible, un besoin vital que la distance entre nous se résorbe. Elle s’approche enfin, lentement, ses jambes nues trottinent jusqu’à moi, ses cheveux virevoltent, son buste s’approche du mien tandis qu’elle s’assoit à califourchon sur mes cuisses nues elle aussi. Mes mains se perdent jusqu’à sa nuque, nos regards se croisent pour ne plus se lâcher : attirés l’un par l’autre, le contact de sa peau sur la mienne me fait frissonner, j’oublie tout, tout, tout, la raison de ma présence sur Terre trouve enfin un sens : Elle. Moi. Nous. Ensemble, enfin. Après une attente interminable, je m’approche de ses lèvres pour un baiser mémorable, je ressens ce soulagement révélateur, cette vague d’émotion dans ma poitrine : enfin, nous sommes réunis. Connectés. Les deux aimants se retrouvent, c’est puissant et doux à la fois. Sa main trouve la mienne, nos doigts s'entrelacent, la suite, je la connais, voilà bien trop longtemps que j’attends de pouvoir parcourir son corps à nouveau, explorateur qui part à la conquête d’une terre connue et appréciée, je…

J’ouvre les yeux, péniblement. La lumière du jour est aveuglante. Putain, je suis où, déjà? Certainement pas dans mon lit. Chez moi, je tire les rideaux, j’évite au soleil de provoquer mon réveil. Mais au fond de moi même, je sais que ce n’est pas à cause du jour que je suis tiré de mon rêve. De ce songe fabuleux, que je connais parfaitement car il peuple mes nuits depuis de nombreuses semaines à présent. Ce désir irrépressible de me noyer dans les bras de Sio, ce fantasme qui se nourrit durant mon sommeil, souhait si fort qu’enfin, ce matin-là, il prend vie. Je réalise que ce n’est pas seulement dans ma tête, tout ça, non, bien au contraire: Sio est là. Sa tête posée sur mon torse. Sous le choc, je prends une grande inspiration qui la surprend, elle relève la tête, nos regards se croisent. Comme dans mon rêve. Non, ne t'éloignes pas. Non, ne fais pas ça... Tandis qu’elle esquisse un mouvement de recul, j’attrape sa nuque, la force doucement à rester. À ne plus me quitter. Plus jamais.

Ma main trouve naturellement le chemin de sa cuisse, je l’attrape du bout des doigts, ne prononce pas un mot. Et pourtant, l’instant est particulier, tout choisi pour me lancer. Enfin. Dans ma tête, j’entends en boucle le monologue que Sio m’a offert hier et je me revois, debout face à elle, incapable d’aligner trois mots. La sensation de ridicule qui m’avait envahi à ce moment-là me force à prendre ma revanche, à agir cette fois-ci. Décollant difficilement mes lèvres, m'important peu que mon haleine ne soit pas de toute fraîcheur, je murmure quelques mots, incapable de lâcher Sio du regard :

Écoute… déjà, je tiens à m’excuser d’être venu dans ton lit, cette nuit… Mais ce canapé est loin d’être confortable, putain…

Non, Caleb, ne t’éparpille pas, tu dois rester concentré. Focus sur ton objectif ultime : enfin avouer à Sio ton amour. Putain, mais que ça a l’air mielleux, tout à coup… Tu dois juste laisser parler ton coeur, Caleb! Mais il parle pas, mon coeur, c’est un organe! Non mais tu le fais exprès, bordel?! Me raclant la gorge, faisant taire mon débat intérieur, je continue, faisant preuve d’un courage remarquable :

Sio, tu dois savoir… je… je te demande pardon pour mon comportement depuis notre retour de Vegas… Pour ma réaction complètement stupide au dinner, pour tout… Tout ce qui compte à mes yeux, c’est ton bonheur et de pouvoir faire partie de ta vie… De te rendre heureuse, tu le mérites tellement. Je t’...

Mais voilà que la porte de la cabine s’ouvre, je sursaute, me redresse, le poing levé, vieux réflexe que je conserve depuis l'adolescence. Un intrus? Je dois me défendre, protéger Sio! Mais mon bras tombe mollement sur la couette, mon regard se noircit tandis que j’aperçois Maurice, ce géant adorable faire quelques pas timides dans la cabine pour nous informer que le petit déjeuner d’accueil a lieu dans la salle de réception numéro trois et que notre présence est attendue pour trouver une solution concernant le malentendu dont nous avons été victimes. Après nous avoir souhaité une bonne journée et oubliant surtout de s’excuser pour l’interruption, il fait demi tour et ferme doucement la porte, me laissant con. Ébahi. Mon cœur bat à mille à l’heure, perturbé, je tourne lentement la tête vers Sio, la respiration saccadée.

BORDEL MAIS PUTAIN DE KARMA, FOUS MOI LA PAIX NOM DE DIEU!

Et voilà, encore une occasion manquée. J’y étais presque, à deux doigts d’enfin livrer tous mes sentiments! Mais la magie semble brisée. Je me laisse tomber sur mon oreiller, soupirant, riant à la fois. D’une voix amusée, je dis à Sio :

Ce mec est une plaie… Allez, on ferait mieux de se préparer, je crois que nous sommes attendus.

La mort dans l’âme, mes doigts quittent sa peau, mon cœur saigne. Putain, fais chier… Un pas en avant, deux en arrière. En l’espace de quelques minutes, je prends une douche rapide, m’habille de vêtements légers et attends Sio directement dans le couloir. Je réfléchis. J’ai besoin d’être seul et à la fois, je ne supporterais pas une seconde de plus de me tenir éloigné d’elle. Lorsqu’enfin elle m’annonce être prête, nous nous dirigeons ensemble vers l’immense salle où nous attend un petit déjeuner somptueux. Plusieurs fois, ma main frôle la sienne, nos regards se veulent plus complices que la veille. On avance. Dans la bonne direction. Ensemble. Mes yeux dévorent l’ensemble du buffet, mon estomac gargouille. Me préparant deux assiettes copieuses, je trouve une place assez isolée et cherche des yeux Sio, que j’ai perdu en cours de route. Je la retrouve en train de discuter avec Maurice qui a brisé notre instant de complicité, dans le lit. Elle semble trouver une solution pour cette histoire de cabine et je sens une vague de colère monter dans mon ventre. Putain, mais moi, je ne veux pas que ça s’arrange. Ce quiproquo, c’est notre salut. Le signe du destin que nous devons parler, arranger les choses, se retrouver. Le regard noir, j’enfourne bouchée après bouchée, oubliant presque de respirer. Quand enfin le géant quitte Sio, c’est un autre homme qui se précipite vers elle. Et je le reconnais. Putain, mais oui! Le mec d’hier… Qu’est ce qu’il lui veut, hein? Essuyant ma bouche grâce à une serviette en papier, je me lève brusquement et les rejoins à grandes enjambées. Comprenant l’objet de la discussion, c’est à dire un cours de Zumba où il l'invite avec un sourire charmeur, je m’exclame d’une voix forte tout en posant une main sur l’épaule de Sio :

Oh, excellente idée! Je vous rejoins, ça a l’air… amusant!

Non mais… Caleb Adelson, toi, faire de la zumba? Mais t’es prêt à tout pour reconquérir Sio, hein?

Ouais, c’est exactement ça : je ferais tout pour elle.



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MessageSujet: Re: ✪ Sea Cruise To Mexico (SIOLEB)   ✪ Sea Cruise To Mexico (SIOLEB) - Page 2 EmptyMar 23 Aoû - 6:43


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tw :: aucun.

L’envie de déposer mes lèvres sur les siennes se fait de plus en plus pressante. Pourtant, je ne fais rien, je ne tente pas d’assouvir ce besoin devenu viscéral tandis que mon corps s’est dangereusement rapproché du sien. Mon regard littéralement noyé dans le sien, je me surprends à me demander comment je fais, pour lui résister autant ? Et puis, je sais, et puis ça me revient : notre discussion de la veille me laisse toujours sans réponse de sa part. Le doute qu’il a semé en moi me perturbe autant qu’un chewing-gum qui colle dans les cheveux. Je lui ai pourtant dit ce que j’attendais de lui même si je me sens tout aussi confuse, ce matin. Je sais ce que je ressens pour lui, ce n’est plus un secret pour moi, je sais qu’il va m’être impossible de vivre une semaine sur ce bateau sans pouvoir lui parler, le toucher,… mais surtout, surtout, sans pouvoir l’embrasser. Non, je sais que je n’en serais pas capable. Ensuite, il faut absolument qu’on se parle, qu’on mette les choses à plat tous les deux. Je suis dans un état émotionnel très instable, je l’avoue. Et si on ne remédie pas à la situation, je sais que ça va être pire. Pire pour moi, pire pour lui. Alors sa langue se délie, ses lèvres s’ouvrent enfin, comme s’il avait entendu tout haut, ce que je pense tout bas. D’abord, il s’excuse d’être dans mon lit mais je pince mes lèvres pour ne pas rire. Techniquement, c’est moi qui suit dans son lit, et puis j’ai bien remarqué que le canapé n’était pas très confortable. Il l’est peut-être pour s’asseoir, pour écouter la télévision, mais certainement pas pour dormir. Je doute qu’il soit fait pour ça d’ailleurs. Je crois surtout qu’il veut justifier son comportement, ne pas me froisser ou simplement le fait de ne pas interpréter son geste comme quoi d’ailleurs ? Une tentative de rapprochement entre nous ? C’est déjà ce qu’on est en train de faire alors bon, j’ai envie de dire, pour le coup, c’est raté ! Se raclant la gorge, je crois savoir qu'il est enfin prêt à dire ce qu’il a sur le cœur et je plonge mes yeux brillants dans les siens, me redressant légèrement pour ne pas quitter ses bras pourtant si sécurisants, mais tout aussi effrayants. Ses excuses me touchent beaucoup, il reconnaît finalement son mauvais comportement mais je me dis que moi aussi, je ne suis pas quelqu’un de facile à vivre, surtout en ce moment quand mes sentiments pour lui évoluent, changent constamment, deviennent de plus en plus précis, sérieux. Il ne le sait peut-être pas encore mais je crois qu’il m’offre un second souffle. Celui que je n’espérais pas. Mon cœur est brisé, en milliers de petits morceaux, j’ai été heurtée dans mon égo, également. Frappé si durement que je pensais peu probable, une possible guérison de mon âme en peine. Pourtant, c’est ce qu’il se passe, à présent. Il répare involontairement mon âme. Le fait d’être dans ses bras me soulage d’une façon qu’il ne s’imagine pas. Ce n’est pas grand chose, c’est subtile, discret. Mais ça fait la différence, j’en suis certaine ! Tout ce qu’il veut, c’est mon bonheur, pourtant il a une bien drôle de manière de me le montrer. Je souhaiterai faire son bonheur également mais je ne peux pas être l’une d’entre elles. Bien trop nombreuses pour moi, comme Maggie, de l’autre jour. Sort-il vraiment avec elle, ou était-ce simplement une façon de me provoquer ? Je dois savoir, il faut que je lui demande. Cela fait partie des choses à mettre à plat entre nous, non ? Alors j’ai besoin de connaître avec exactitude, ses projets, me concernant.

La porte de notre cabine s’ouvre et je sursaute moi aussi. Non pas parce que je suis surprise de découvrir Maurice, visiblement embarrassé de notre posture (Et moi avec, ça va de soi) mais bien parce que c’est Caleb, qui m’a fait peur. Sa réaction me fait penser aux remarques de ma mère qui nous demandait sans cesse si nous avions quelque chose à nous reprocher, pour réagir si fortement. Je doute en effet que son entrée soit correcte mais de toute manière, il vient d’interrompre une discussion que j’attendais impatiemment ou alors un rapprochement physique que mon corps réclamait secrètement ? Je ne sais pas trop, alors je boude mais je ne dis rien. Je maudis cet hôte, intérieurement. Je me dis aussi qu’il aurait pu nous trouver dans une position encore plus inconfortable alors c’est moins grave, pour le coup. Je préfère rester sous les draps pendant son monologue. Je me souviens que je n’ai pas de tenue appropriée pour dormir, puisque vêtue de simples sous-vêtements, je ne désire pas être reluquée par Maurice —déjà bien embêtée qu’il m'ait trouvée si proche de Caleb. Frustrée, je serre les dents mais dans le fond, une solution est peut-être toute trouvée pour ce souci de cabine. Je me rappelle alors l’étrange comportement que j’ai eu la veille avec le capitaine, sur ce sujet. Le suppliant de me trouver un autre endroit où dormir, tout ça parce que j’avais la trouille de tomber nez à nez avec Caleb après notre énième engueulade ! Et aujourd’hui, qu’est-ce que je veux ? J’avoue que cette histoire de cabine n’est pas ma priorité maintenant. On pourra en discuter plus tard, ceci dit. Quand Maurice décide de quitter la chambre, je soupire. Peut-être que l'on va pouvoir reprendre là où nous en étions ? Enfin je veux dire… pas sous les draps, je parlais surtout pour la discussion. Même si Caleb n’a pas apprécié l’intrusion de notre hôte dans notre intimité, il rejoint la petite salle de bain, file sous la douche. Lorsque je me lève à mon tour, je récupère une nouvelle tenue pour une nouvelle journée. Tout ce qu’il y a de plus léger : une petite blouse à motifs, un short, des espadrilles bleues, en tissu fin. Passage éclair sous la douche moi aussi, pendant que mon partenaire de cabine m’attend sagement dans le couloir. J’ai l’impression qu’on s’évite, là, pour le coup. Ou alors c’est moi qui comprends encore tout de travers ? Quoi qu’il en soit, je suis mal à l’aise malgré nos échanges visuels, malgré nos petits contacts physiques, qui se veulent cependant plus accessibles que la veille. Devant ce gigantesque buffet à la hauteur de tous les passagers, je suppose, j’ai du mal à me décider. Je ne mange pas des masses le matin mais je me force un peu pour tenir la matinée. Du moment que le café coule à flots, je ne suis pas bien difficile. Caleb a déjà disparu de mon champ de vision lorsque j’aligne quelques mots, dans le vide. C’est une gentille vieille dame qui me regarde et me répond. Je secoue la tête, bravo Caleb, merci de me donner le genre d’une folle qui parle toute seule ! Je récupère une assiette, y met quelques fruits lorsque Maurice m'interpelle pour me dire qu’ils sont encore à la recherche d’une cabine pour moi. Me promet que d’ici ce soir, ce ne sera plus un problème. Le capitaine veille à ce qu'il n'y ait plus d’inconvénients. Je le remercie, gentiment, bien que je ne sache pas quoi penser de ses nouvelles informations ? Ce soir, il y a de fortes chances que je ne partage plus de cabine avec le détective. Enfin, c’est même certain, si j’ai bien compris ? J’aurais mon espace, lui le sien. Ce n’est peut-être pas si mal, dans le fond ? Cette pensée me fait douter, je me questionne encore plus longtemps. Est-ce que j’en parle à Caleb maintenant ? Où il est d’ailleurs ?

Me voici de nouveau tournée vers le buffet. A l’aide d’une pince, j’attrape un petit pain au sésame, lorsque je suis interrompue. Il s’agit de Miguel, le professeur de zumba qui vient de repérer ma beauté scintillante. Je ris. Non mais, j’aurais tout entendu mais de si bonne heure le matin, je ne suis pas friande de drague intempestive. J’enfourne un ou deux bleuets dans ma bouche, lorsque l’espagnol m’invite à son cours de zumba vers dix heures. Celui qu’il m’avait proposé de rejoindre, la veille avant que… Avant que Caleb nous interrompt encore une fois ! Comme maintenant, par exemple. Sa main sur mon épaule, il semble prêt lui aussi à se laisser tenter. Miguel, snobant le grand barbu à mes côtés, est cependant satisfait des réponses positives de notre part. Une fois qu’il s’est « enfui », je donne un coup de coude à Caleb, tout en récupérant encore quelques fruits dans mon assiette.

—Encore ? Tu lui fais peur… Va falloir que tu arrêtes, hein ! C’est qu’un gamin, tu sais ? Je dis cela sur un ton plutôt désapprobateur mais pas autoritaire ni insultant.

Un gamin qui sait comment flatter les femmes, ceci dit. Je préfère garder cette note pour moi-même, Serait-il jaloux ? Sur cette image, je souris en coin. Je n’ai jamais vu Caleb réagir de la sorte avec moi. Jamais. Mais tout est différent, à présent, n’est-ce pas ? Mais quoi qu’il en soit, il ne me viendrait pas à l’idée de laisser sous-entendre à ce professeur de zumba qu’il pourrait se passer quelque chose. Les jeunes ne m’intéressent pas, les vieux non plus d’ailleurs. Le seul qui m’intéresse à présent, c’est Caleb. Il faut qu’il le sache. J’ouvre la bouche, je suis prête à lui dire que c’est lui que je veux, mais voilà le couple derrière moi attend l’accès au buffet, et précisément  là où je pioche quelques fraises, et un yaourt nature. Je fais un signe de tête à Caleb pour qu’on cède notre place à ses pauvres personnes qui attendent de pouvoir prendre leur petit déjeuner. Finalement, passant devant moi, je suis le pas, jusqu’à notre table et m’installe. Je picore dans mon assiette, jette quelques regards furtifs en sa direction. Il n’a pas du tout d’aisance pour manger. J’ai envie de rire, j’adore vraiment sa légèreté, sa capacité à se foutre du regard des autres ainsi que de leurs opinions. Il les envoie se faire foutre, et bien profond, j’ai envie de dire !!! A l’instant où moi, je suis plutôt réservée, sur mes gardes. Sur la diplomatie, également. Je cherche souvent à me faire discrète. Ne pas me faire voir est quelque chose que j’ai toujours fait et ça m’a bien réussi, j’ai l’impression. Etre discrète ne veut pas dire se faire marcher sur les pieds, parce que je sais me défendre lorsqu’il le faut. Je sais sortir les griffes, les crocs, quand il le faut également. On dit souvent, ne sous-estimez pas l’eau qui dort, parce que je suis cette eau, qui peut jaillir de nulle part, n’importe quand, n’importe où si on piétine ma personnalité comme si je n’étais qu’une moins que rien.

Le repas se termine dans un silence de mort. Je déteste ça. Nous n’avons pas réussi à nous parler et ça m’embête un peu. C’est pourtant lui qui a commencé ce matin mais en balayant la salle du regard, au milieu de tout ce brouhaha, je comprends qu’il y a un peu trop de bruit pour s’entendre penser… Alors parler ? Ce n’est  pratiquement pas faisable. C’est bien trop grand, ici. Est-ce que la soirée du capitaine va se dérouler ici ? Oh mon dieu, j’espère pas. On ne s’entendra jamais… Je me racle la gorge, me lève de table tout en débarrassant nos couverts. (Parce que oui, je suis civilisée) Je termine ma tasse de café, puis dépose le tout à l’endroit approprié. Je regarde par-dessus mon épaule et Caleb emboîte mes pas, je ralentis. Lorsque je regard ma montre avant d'effleurer les doigts de Caleb, je sais que nous avons encore un peu de temps avant le cours de zumba. Le temps nécessaire pour se changer et enfiler quelque chose de bien plus confortable pour pouvoir bouger dans tous les sens. Je sens déjà que ce cours va être intense et j’ai besoin d’évacuer tout ce que j’ai en moi. Mon corps brûle. Mon corps est sous tension. Je dois décharger toute cette frénésie qui baigne en moi, hors de contrôle, pratiquement.

—T’es sûr que tu vas pouvoir participer à ce cours de zumba ? Je ne voudrais pas que tu craches tes poumons… C’est intense tu sais ça, au moins ?

Je lui lance depuis la salle de bain, porte légèrement entrouverte. J’enfile un legging noir et un tee-shirt gris. J’essaie de le préparer à l’avance parce que je sais de quoi sont fait ses cours. C’est très cardio et je ne suis pas certaine que Caleb soit adepte de ce genre de sport. Marcher, courir tranquillement sur un tapis de course n’a rien avoir avec le Zumba, on parle de danse intensive, de chorégraphies élaborées. Le plus tranquille c’est l’échauffement d’avant et d’après. Vraiment, je doute qu’il sache réellement dans quoi il s’embarque, le pauvre. Mais ça peut vraiment lui faire du bien. On discutera. Oui, plus tard. Une fois prête, je récupère une bouteille d’eau dans le mini bar et involontairement je jette un œil en direction de la salle de bain. La porte est ouverte : il est torse nu, il s’apprête à enfiler son haut de sport. Mes yeux s’attardent sur le creux de ses reins mais le temps de quelques secondes. Je me sens honteuse de l’espionner comme ça, laissant mes pensées s’aventurer là où elles n’ont pas encore été invitées. Je sors de la cabine et l’attend tranquillement. Lorsque après une longue et interminable attente, il sort enfin de la chambre, on se dirige vers les ascenseurs en verre. Dans ce dernier qui descend, nous sommes pratiquement collés l’un contre l’autre parce que nous ne sommes pas les seuls à nous serrer, mon esprit se met à voyager jusque Vegas où dans l’obscurité de cet espace tout aussi restreint, nos lèvres se sont enflammées et où nos corps se sont immédiatement rapprochés. Revivre ces instants magiques m’empêchent d’être objective sur ma relation dévastatrice actuelle avec Caleb. Encore dans le doute, la crainte de ne pas être celle qu’il désire entièrement. La peur au ventre d’être rejetée par cette nouvelle lumière de mon obscurité quotidienne. Mes doigts effleurent les siens, l’électricité qui traverse sa peau à la rencontre de la mienne m’oblige à prendre du recul. Agréablement dérangée, je me racle la gorge sans prendre le temps de croiser son regard. Je sens qu’il me fixe et je vais me remettre à avoir des pensées agréables et ce n’est pas le moment. Nous emboitons le pas à nos futurs partenaires de zumba. Le groupe se dirige vers la salle et timidement je passe la porte vitrée. Je prends place rapidement sur un tapis, Caleb juste à côté. Après quelques présentations, et où Caleb ronchonne dans sa barbe, l’échauffement commence. On s’étire, je ne fais que jeter des regards et des sourires en direction de mon partenaire qui semble éprouver quelques difficultés à s’étirer. Mais ma distraction me fait faire n’importe quoi. Les jambes écartées, je descends le haut de mon corps vers mes pieds. Des doigts parcourent aussitôt mes hanches, des pieds m’aident à centrer les miens, pieds joints : c’est Miguel qui tente de me recadrer alors que je me mets à rire. Totalement ailleurs, parce que je sais que Caleb peine avec ses mouvements et je ne sais pas trop ce qu’il lui dit, au prof mais ça ne semble pas être une partie de plaisir. Puis mon rire s’efface plutôt rapidement quand cette pétasse blonde « miss gros nibards » se retrouve de je ne sais où, aux côtés de Caleb et lui lance quelques paroles inaudibles pour moi, je suis bien trop loin. Miguel me demande de me concentrer et c’est difficilement que je me tourne dans l’autre sens pour éviter d'incendier cette blondasse de mes yeux en feu, précisément !!!!

Le cours est censé durer une bonne heure mais savoir cette fille pas loin de Caleb, même s’ils ne semblent plus s’adresser la parole, je n’ai plus envie d’être ici. Le niveau de danse vient se monter d’un cran. Habituée du vélo elliptique, des matins jogging, je n’ai pas peur de suer. Un bon coup de cardio et, l'adrénaline s’infiltre en moi en quelques secondes. Mais j’en ai marre au bout d’un moment. Marre de devoir regarder par-dessus mon épaule si elle est toujours là, alors d’un geste, j’arrête tout mouvement. Je pose mes mains sur mes hanches, je respire et sans même prendre la peine de me tourner en direction de Caleb, je quitte la salle avec ma bouteille d’eau et ma petite serviette, histoire d’éponger la sueur qui perle maintenant mon corps de partout. Je suis contrariée, je l’admets. Depuis tout à l’heure je n’arrête pas de le dire : on doit discuter tous les deux. Ce n’est franchement plus possible de se comporter comme ça. Je ne suis plus une adolescente, lui non plus malgré ses défauts, on est suffisamment capables d’avoir une conversation d’adulte sans se prendre la tête. Parce que clairement, là, tout de suite, je me prends la tête et je ne passerai pas plusieurs jours de cette manière, c’est trop me demander. Lorsque je regarde la cabine, je n’attends pas de perdre du temps, je vais me laver, me rincer de cette sueurs dégoulinante de mon corps et je sors ensuite, une serviette autour de la taille. Ce n’est plus de sueurs que mon corps et mes cheveux dégoulinent… Je me retrouve nez à nez avec Caleb, qui me fait face, devant la porte de la salle de bain. Je relève les yeux vers lui, ses traits sont tirés mais ce n’est pas ce que je vois essentiellement : son bleu océan est profond. Tellement profond que je suis sur le point de sauter de la falaise pour m’y noyer littéralement…

—Je…je… Je tente de remonter à la surface : Je t’en supplie Caleb, dis-moi les choses clairement, c’est vraiment très difficile, là. Qu’est-ce que tu veux de moi exactement ? Qu’est-ce que tu attends de nous ?

Maintenant, c’est dit. Il ne peut pas me laisser dans le vent. Je tiens ma serviette fermement entre mes doigts tout en soupirant. Ma tolérance, ma patience et mes ressourcent viennent d’atteindre leurs limites respectives…


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Caleb Adelson
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Caleb Adelson
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MessageSujet: Re: ✪ Sea Cruise To Mexico (SIOLEB)   ✪ Sea Cruise To Mexico (SIOLEB) - Page 2 EmptyDim 28 Aoû - 12:59


☼ Sea Cruise To Mexico ☼
Caleb &  @Siobhàn Fitzgerald  Drama
« Because it’s you and me, babe...
                                          It’s always gonna be you and me »
tw :: language grossier only.

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Honnêtement, je ne sais pas ce qui m’a pris de me mêler de cette conversation, d’avoir eu ne serait-ce que l’idée de me prêter au jeu de la zumba. Car, il faut bien que je sois franc avec moi même : je ne sais même pas en quoi cela consiste. Mais je m’en moque royalement, l’activité aurait pu être de la poterie ou bien de la garde d’enfants que j’aurais répondu présent, ma seule priorité reste d’être aux côtés de Sio, de ne plus la quitter, je veux pouvoir l’observer discrètement ou bien la dévorer du regard, je veux pouvoir attraper sa main si l’envie me prend (c’est à dire à chaque seconde depuis nos étranges retrouvailles), je veux pouvoir sentir son corps, tout près du mien. Et ce Miguel, bellâtre ridicule et beaucoup trop jeune à mon goût, ne doit pas penser qu’elle est une femme célibataire. Car ce n’est pas le cas. Mais putain Caleb, depuis quand tu prends tes désirs pour des réalités, hein? Elle n’est pas ta possession. Tu n’as pas ce droit sur elle. Et je m’en rends parfaitement compte quand Sio me donne un léger coup de coude dans le ventre, réprobation envers mon attitude mais malgré ce geste, je souris. Pleinement. Ignore sa remarque d’un simple haussement d’épaules, tout ce qui compte à mes yeux, c’est que je me sois fait remarquer et que je vais participer à un cours de Zumba. Mon Dieu, c’est un jour unique. Et tandis que Sio s’apprête à me dire quelque chose, je penche la tête vers elle, ma joue si près de sa bouche mais nous sommes interrompus par un couple de vi… de personnes âgées souhaitant accéder au buffet. Dépité, je me déplace de quelques pas, sentant bien qu’une nouvelle occasion manquée vient s’insinuer entre nous.

Tandis que nous retrouvons notre table pour avaler un petit déjeuner (plutôt équilibré pour ma charmante partenaire, assez copieux pour moi, j’adore déjeuner le matin), je suis perdu dans mes pensées, bien silencieux, le regard froncé. Mordant avidement dans un “croissant”, viennoiserie que j’ai découvert lors d’un de mes voyages en France durant ma jeunesse, je fais passer ma bouchée avec une longue gorgée de café, je suis pensif. Zumba, zumba… Je connais ce mot, je sais que c’est… comme une danse. UNE DANSE? Putain, mais Caleb… le ridicule ne tue pas mais il peut être marqué au fer rouge dans les esprits, surtout celui de Sio. Tu pourrais descendre dans son estime, tu ne sais pas te mouvoir correctement. Mais ce n’est pas l’essentiel, je souris donc tandis que j’imagine Sio dans une tenue de sport… Bon, allez, il faut se ressaisir. La nourriture dans ces cas-là est toujours un bon remède, j’engloutis donc deux tartines de pain, agrémentés de beurre et de confiture, ainsi qu’un bagel et bois un jus d’orange pressé. Mon ventre se remplit et je sens que ce n’est pas une bonne idée de manger ainsi alors que je m’apprête à faire une activité sportive. Tant pis, j’emmerde la Zumba et Miguel avec, par la même occasion! Va te faire foutre, petit beau gosse prétentieux. Ne prononçant toujours pas un mot, je me lève d’un bond tandis que Sio, ayant terminé son assiette, se charge d'amener sa vaisselle vide vers l'endroit prévu. Ne souhaitant aucunement passer pour un rustre, je fais de même, arrivant à tout empiler et les déposant sur la table adéquat sans même casser quoi que ce soit. Un vrai miracle. Tandis que je termine mon café, les doigts de Sio passent sur ma main, un courant électrique me traverse. Bordel, mais qu’est ce que ça fait du bien. Une douleur vive, brûlante, une décharge dont je veux qu'elle se reproduise à l’infini. Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons dans la chambre, sans doute pour se changer, j’imagine que je dois bien avoir un short de sport et un tee shirt léger dans cette valise… Lui lançant un sourire moqueur, je réponds à son interrogation, la voix assurée :

Ne t’en fais pas pour mes poumons, je suis certain de tenir le choc. Tu verras!

Caleb, tu es bien confiant, tout à coup. Tandis que je me retrouve en caleçon et torse nu, prêt à enfiler une tenue adéquate pour ma mise à mort par le sport, je ne peux m’empêcher de jeter un regard discret en direction de Sio, qui se change dans la salle de bain. La porte entrouverte m’apporte une vue restreinte mais appréciable de Sio, qui troque sa tenue légère pour un leeging noir moulant et un tee shirt gris. La première pensée qui me vient à l’esprit, tandis que nous échangeons nos places et que je pars à mon tour dans la salle de bain, est qu’elle est belle. Qu’elle le serait malgré les vêtements qu’elle porte sur le dos, une robe de créateur ou bien des guenilles, elle serait époustouflante mais aussi à quel point j’ai peur d’être jaloux que tous les regards convergent dans sa direction, quand nous serons réunis dans cette salle de sport. Mais je chasse ces idées noires, préférant la retrouver, je souris tandis que nous nous dirigeons vers les ascenseurs qui mènent à l’étage des salles de sport, repensant à la dernière fois où nous nous sommes retrouvés dans… dans cet espace exigu. Mais cette fois-ci, impossible de laisser échapper nos pulsions, ces cages sont en verre, nous serions dévoilés aux yeux de tous. Ricanant face à ma propre réflexion, je déchante tandis que je sens une nouvelle fois la main de Sio cherchant la mienne. Finalement, je m’en fous qu’on nous voie, qu’on nous interrompe ou que sais-je encore… Elle est là, si proche, je frissonne tandis que je la regarde, je ne peux m’empêcher de détailler son visage, je fixe ses lèvres. Intensément. Mais tandis que les portes s’ouvrent enfin, je la suis, de très près, maudissant ces ascenseurs qui arrivent toujours trop tôt à destination. Et je râle encore plus tandis que je m’installe sur un tapis, non loin de Sio, pour commencer une séance d’étirements. Attends, une séance de quoi? Je ne peux m’empêcher de pester, déversant surtout ma haine envers ce petit prétentieux beaucoup trop bronzé à mon goût. Et quand il s’approche de Sio, mon sang ne fait qu’un tour, je m’apprête à lui lancer une remarque acerbe quand tout à coup, la blonde du bar d' hier soir fait son apparition, comme par magie et s’installe juste à ma gauche. Non mais elle sort d’où, hein? Un véritable tour de magie. Elle me suit ou quoi? Désarçonné, je me décide à enfin fermer mon clapet, bien plus mal à l’aise qu’à mon arrivée. La blonde se présente à moi, elle me dit s’appeler Nikky et moi, je n’ai qu’une envie : lui répondre d’aller se faire foutre. J’ai peur, oui, je suis effrayé à l’idée que Sio la remarque. Mais de ce que je constate, elle a bien à faire, avec ce Miguel et ses mains sur ses hanches… Je pique un fard, la colère s’installe, peu à peu. Elle grossit et tandis que Nikky continue à me parler, je ne l’écoute pas, serre les dents, ma mâchoire se crispe et mes muscles avec. La séance démarre, elle me foudroie, je ne respire pas correctement, chaque mouvement est une véritable torture. Et la plus grande des souffrances, c’est de voir Sio quitter précipitamment le cours. Essoufflé, je m’arrête également en plein effort, ne prêtant pas attention aux questions de Nikky et me dirige vers la sortie. Attrapant l'ascenseur au vol, je n’ai qu’une envie : retrouver Sio. J’espère qu’elle a prit la direction de notre cabine, notre chambre, même si ce n’est plus que pour une poignée d’heures, et je suis soulagé, quelques longues minutes plus tard, d’ouvrir la porte pour la découvrir. Elle sort de la douche, une serviette entoure son corps nu. Et tandis que je fais quelques pas dans sa direction, je sens la détresse dans sa voix. Enfin, elle parle. Elle se livre. Et Caleb, putain, joue pas au con sur ce coup là, non, surtout pas, réponds lui. Fais preuve de franchise. Je m’approche d’elle, doucement, elle recule lentement elle aussi pour se retrouver contre la paroi de la cabine. Et tandis que je pose ma main sur le mur, j’approche mon visage du sien, une tension familière reprend ses droits dans l’atmosphère et je lui dis, d’un naturel impressionnant :

Toi, Sio. Je te veux, toi. Je n’ai que faire des autres, de cette Nikky, de ce Miguel… Ils ne comptent pas. Toi seule mérite toute mon attention.

Je reprends ma respiration, pose mes mains sur ses joues et continue à déverser toute la tendresse et toute l’affection dont je suis capable :

Cette… coïncidence, de nous retrouver ici, tous les deux, à cette croisière, dans la même chambre… C’est un signe du destin, Sio. La preuve que nous méritons une chance. Je veux simplement passer du temps avec toi, être moi-même et pas une version jalouse et violente, tu ne mérites pas ça…

Et tandis que mes lèvres approchent les siennes, je murmure une dernière fois, le coeur prêt à exploser :

Je t’en supplie, ne me rejette pas…

Et je me lance, sa bouche contre la mienne, un baiser, enfin, une vraie bénédiction, nos lèvres bien trop longtemps séparées se retrouvent enfin, je me rends soudain compte à quel point le bonheur est simple, la vie si belle quand elle est à mes côtés. Je voudrais que cet instant ne s’arrête jamais, que ma main soit liée à la sienne pour toujours et à jamais mais surtout, je ne veux pas aller trop vite. Rompre ce baiser est une véritable torture mais j’aimerais tant lui prouver à quel point partager des instants en sa compagnie compte à mes yeux. Alors, lui déposant un dernier doux baiser sur le bout du nez, je lui propose :

Tu me laisses le temps de prendre une douche et de me changer à mon tour? J’ai une idée : nous pourrions aller déjeuner et ensuite faire une activité sportive bien moins violente. Mais où nous allons devoir compter l’un sur l’autre.

Je lui lance un clin d'œil coquin et je m’enferme dans la salle de bain. Le dos plaqué contre la porte, j’inspire et expire, lutte contre le désir qui est monté si violemment, tout à coup. Expression physique de mon attirance pour Sio, je me force à prendre une douche froide. Un tel contrôle n’est pas ordinaire chez moi, mais cette fois-ci, je pense avoir bien agi. Je ne veux pas tout gâcher, surtout pas, je veux faire les choses correctement, ne pas bâcler ou ne pas regretter. La priorité, pour le moment, c’est de la reconquérir. De mériter sa confiance. Et là est tout le sujet de notre occupation de l'après-midi…

Une heure plus tard, nous voilà attablés sur la terrasse d’un des restaurants du paquebot, à l’abri du reste de la foule, riant et discutant autour d’une belle salade composée, une carafe d’eau comme seule boisson et protégés du soleil grâce à un large parasol. Le temps commence à être absolument fabuleux, à l’image de ce repas : le ciel est sans un seul nuage, l’air doux et agréable. Cet instant de normalité est une vraie bénédiction, mes yeux pétillent, tout mon être remercie enfin l’univers de se montrer clément envers moi. Envers nous. Tandis que la fin du repas approche, je passe un doigt sur le coin des lèvres de Sio, où il restait un peu de sauce césar et lui dit, en lui présentant ma main :

Mademoiselle, seriez vous prête à me suivre? Je prévois de t'emmener au septième ciel...

Riant de ma phrase lourde de sous-entendu, je me sens si à l’aise quand nous marchons, main dans la main, tel un couple. Sommes nous enfin cette version de nous-même? Arrivons-nous enfin à ce but ultime? Je me montre prudent, je n’ai aucune envie de perdre notre complicité, nous avons passé tant d’épreuves. Je veux être certain que nous soyons sur la même longueur d’ondes. Et quelle meilleure façon de le prouver qu’en nous abandonnant totalement à l’autre…

Nouvelle salle, nouvelle ambiance. Le mur d’escalade qui s’érige devant nos yeux est impressionnant mais étrangement, je suis à mon aise, bien plus que tout à l’heure, au cours de Zumba. Tandis que j’attrape le matériel nécessaire, j’explique à Sio :

Tu te sens prête à ce que je t’assure? J’adore l’escalade, j'aimais en faire, plus jeune, avec ma petite sœur. Et quand j’ai vu qu’ils avaient une salle… je me suis dis que c’était une bonne idée, de partager ça avec toi. Une manière de nous retrouver, en quel que sorte.

Sourire timide, je baisse les yeux tandis que je l’aide à enfiler le baudrier. Ma tête entre ses jambes, je remonte doucement vers son visage et ris aux éclats, tellement heureux. D’être ici, avec elle, loin de tout, de Sunrise Valley et du reste du monde. La salle est déserte pour le moment et je me fais la réflexion qu’enfin, les étoiles s’alignent. Tout est parfait. Tandis qu’elle commence à grimper, lentement mais sûrement, je la guide, lui donne des indications en haussant la voix pour être sûr qu’elle m’entende. Elle se débrouille très bien, je suis fier d’elle et quand soudain elle chute, j’entends un cri s’échapper de ses lèvres mais je la réceptionne, ses pieds ne sont plus qu’à quelques centimètres du sol et je m’empresse de venir la détacher, mes mains s’occupant de parcourir son corps. Mes yeux, quand à eux, ne quitte pas les siens, je souffle doucement tout en lui demandant :

Tu vas bien? Plus de peur que de mal, j’assure tes arrières. Je te le promets.

Ma poitrine se serre, pour deux raisons : à l’idée même qu’elle ait pu se faire mal, je me sens nauséeux. Mais enfin rassuré, je n’ai qu’une seule envie : l’embrasser. Qu’elle soit aussi proche de moi que possible. Enfin libre de toute entrave, nous nous retrouvons debout, face à l’autre tandis qu’une bande d’adolescents fait irruption dans la salle. Nous voilà de nouveau interrompus. Bougonnant, lançant un regard réprobateur en direction des jeunes gens bien bruyants, je lui demande :

Et si nous allions nous changer? Pour le dîner, où enfin nous allons pouvoir continuer à discuter…

Nous sortons de la salle pour retrouver les dédales des couloirs, ne cherchant plus notre chemin pour retrouver notre cabine. Enfin enfermés dans notre chambre, une soudaine idée me traverse l’esprit, tandis que je sors un jean cintré et une chemise pour ma tenue de ce soir :  l’idée de ne pas aller à ce repas. De faire monter un plateau en chambre, de ne pas nous asseoir à table mais plutôt de ne plus quitter notre lit de la nuit. De ne pas nous habiller, non bien au contraire, de nous faufiler, nus, l'un contre l'autre, sous les draps... Me raclant la gorge, je me tourne vers Sio qui vient une nouvelle fois de sortir de la salle de bain mais mon souffle se coupe tandis que je la découvre.

Caleb, putain, t’es vraiment le mec le plus chanceux de la Terre.




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Siobhàn Fitzgerald
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MessageSujet: Re: ✪ Sea Cruise To Mexico (SIOLEB)   ✪ Sea Cruise To Mexico (SIOLEB) - Page 2 EmptyLun 29 Aoû - 19:50


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Siobhàn &  @Caleb Adelson Drama
« Because it’s you and me, babe...
                                          It’s always gonna be you and me »
tw :: décès d’un enfant, fausse couche tardive.

Je ne veux pas passer la semaine à me poser des questions sur nous. À me sentir inexorablement attirée par lui mais me retenir sous prétexte que je ne sais rien de ses sentiments à mon égard. Clairement, j’en ai pour lui et il le sait, je n’ai pas mâché mes mots hier soir. J’ai donné ce que je pouvais. Je me suis livrée à lui comme jamais. Je l’ai peut-être mal fait, certes, mais je lui ai dit tout ce que j’avais sur le cœur, ou presque. Il ne s’imagine même pas à quel point il me rend folle, et pour plusieurs raisons. Je suis perdue, entre ma vie d’avant et celle qui s’offre à moi aujourd’hui. C’est le brouillard total, j’ai du mal à avancer, à mettre un pied devant l’autre. Tout est trouble, j’ai beau chasser les nuages avec mes bras, je n’ai pas l’impression que cela m’aide à y voir plus clair. J’ai peur. J’ai peur de sauter dans le grand bain, de me laisser aller complètement. De me donner entièrement à Caleb et finir par souffrir comme je souffre de ma séparation avec mon ex-mari. Et Caleb en sait quelque chose pour avoir été marié à Anya, une femme hors du commun. Je l’ai croisée à de nombreuses reprises mais nous n’avons jamais pu tisser de lien toutes les deux. Et aujourd’hui, je me dis que ce n’est pas plus mal parce que je convoite son ex-mari avec ce nouveau regard que je me suis surprise à avoir pour lui depuis notre escapade imprévue. C’est ce même gars en face de moi que je supplie de me dire ce qu’il ressent, de me parler. J'atteins sensiblement mes limites entre nous deux, c’est trop fort, trop intense. Je ne veux pas espérer pour rien si au final, c’est mon cœur qu’on ramassera encore une fois à la petite cuillère. J’ai assez donné dans mon mariage raté. Huit ans que j’ai accepté de devenir son épouse, dix ans d’amour avec des hauts et des bas. Mais surtout beaucoup de bas, je le conçois maintenant. Essayer d’avoir un bébé est devenu trop présent dans notre vie de couple, on ne vivait que pour ça, nous oubliant au passage alors nous avons arrêté d’être « nous, le couple » pour devenir « eux, les futurs parents ». Nous n’avons rien géré et notre vie à deux s’est achevée si brusquement. Je n’ai pas compris, immédiatement. Avec le recul que j’ai aujourd’hui, je sais pourquoi c’est arrivé. Et il y avait bien longtemps que c’était fini entre nous. J’ai juste refusé de le voir. Me le rappeler aujourd’hui me fait mal, mal dans mon égo de ne pas avoir su ouvrir les yeux plus tôt. Admettre ma défaite ne faisait pas partie de mes plans de jeunesse. J’y étais presque… J’avais presque tout pour réussir cette liste de souhaits. Accepter qu’on n’aura certainement pas tout ce que l’on désire dans la vie c’est difficile, mais accepter de changer de vie, c’est tout autre chose. J’ai entrevu ce petit quelque chose en Caleb, ce petit changement. J'ai cru, j’ai espéré, j’ai rêvé à ce nouveau monde à ses côtés. J’ai honteusement mis ma vie passée en boite pour me consacrer à ce que je pouvais bien éprouver pour Caleb. Il y a deux mois, j’ignorais sincèrement où je voulais aller. Je n’en suis pas plus décidée maintenant parce qu’il ne parle pas. Il ne dit rien. Je suis sur la réserve, me montre prudente. Cette relation que je prends avec des pincettes depuis son tout début si mèlé. Est-ce qu’il veut la même chose que moi, finalement ? Je me le demande. J’ai été dur avec lui hier soir quand je lui ai dit qu’il n’était pas prêt pour nous mais peut-être que ça l’a fait réfléchir sur ses sentiments, ses envies, ses projets, ses désirs, son avenir. Est-ce qu’il y pense au moins ? Est-ce qu’il le voit avec moi, à ses côtés ? Parce que moi je suis prête à essayer. Je suis prête à lui prouver que je peux être celle qu’il désire tout comme je le désire dans ma vie. C’est vrai, je ne sais pas de quoi sera fait demain, si cette histoire comblera nos coeurs meurtris. Je ne sais pas si ça marchera mais j’ai envie d’y croire. Je veux pouvoir être heureuse de nouveau et avec lui dans mes bras. Je veux pouvoir me réveiller chaque matin dans le même lit que le sien. Je veux pouvoir lui dire que je l’aime, que je suis amoureuse et qu’il fait battre mon coeur de cette manière particulière que je ne peux expliquer. Attirée comme un aimant, je veux être celle qu’il désire…

Je me revois sur le banc du parc au centre-ville il y a quelques années. Caleb ne doit plus trop tarder, c’est la pause déjeuner. Ce midi, c’est mon tour d’apporter de quoi manger parce que l’autre jour, c’est lui qui m’a invitée pour partager son déjeuner. Aujourd’hui est un jour particulier, je suis perdue dans mes pensées, très émotive avec un mouchoir de papier entre mes doigts, qui éponge mes larmes qui roulent au fur et à mesure sur mes joues. Un accouchement particulièrement difficile s’est déroulé ce matin, dans ma salle d’examen. J’ai du annoncer à ce couple que le cœur de leur bébé avait cessé de battre au moment de la naissance.  Il est né sans un bruit. Dans un silence terrifiant. Et c’est moi que je revois sur cette table d’auscultation, quelques mois plus tôt. Mon corps posé contre la porte de mon bureau, je peine à rassembler mes esprits. Je laisse l’émotion m’envahir, je sens mes larmes rouler sur mes joues et les sanglots naître à l’entrée de ma gorge. J’ai mal, je souffre trop. Je me pose des questions, je culpabilise. Je veux que la douleur s'arrête mais c’est impossible, je dois tout ressentir, tout garder au fond de moi. Je n’ai osé le dire à personne de mon entourage mais j’ai perdu mon bébé. Encore une fois. Cette grossesse était plus avancée que la précédente, alors j’ai beaucoup de mal à m’en remettre. Je me projetais déjà si loin avec ce bébé dont je sentais déjà les coups de l’intérieur. Mais je suis vide. J’ai le ventre vide, il ne sert à rien, il n’est pas capable d’accueillir la seule chose pour laquel il est fait : une vie. Une vie toute innocente qui ne demande rien à personne, seulement de vivre sur cette terre. Et quand Caleb me voit dans un état qu’il ne comprend pas, il ne cherche pas à savoir. En tout cas pas immédiatement. Il s’assoie sans un bruit, glisse son bras sur mon épaule et d’un mouvement lent et doux, il me serre contre lui. Ce geste, insignifiant, fait toute la différence pour moi. Il me réconforte sans savoir pourquoi. Il a toujours été comme ça. Je crois qu’il attendait que je parle de moi-même. Je ne me laisse pas souvent approcher de la sorte, surtout avec mes problèmes de fertilité, que je garde secrètement pour moi toute seule. Alors cette étreinte, elle est la bienvenue, au bon moment, au bon endroit.

Qu’il me le dise, je ne tiendrais plus. Qu’attend t-il de nous, de moi ? Et il s’approche, chaque seconde un peu plus. Je recule, cette proximité me perturbe mais je ne quitte pas son regard une seule fois. Je me surprends à toucher la paroi de la cabine avec mon dos. L’endroit est restreint, j’ai l’impression d’être prise au piège alors que sa main se pose sur le mur, à côté de lui. Son visage presque contre le mien, je peux sentir la chaleur qu’il y dégage. Il irradie, de manière grostesque. Je sens le souffle chaud de sa bouche contre la mienne. Je n’ai pas peur de lui, je n’ai pas peur de cette proximité, à présent. Elle n’est pas désagréable, elle est plutôt la bienvenue. Il sait enfin ce qu’il veut. J’inspire profondément, je l’entends. Enfin, il ne retient pas ses mots. Il les laisse m’envahir dans une douceur que je reconnais. Cette douceur que j'ai eu la chance de ressentir en sa présence. Ses doigts sur mes joues, ma respiration s’accélère. Chaque fois que nous avons un contact physique —quel qu’il soit, j’en suis bouleversée. Nous sommes ici tous les deux, c’est l’univers qui nous envoie un signe et je commence à croire que c’est vrai. Qui aurait pu prédire que ce voyage allait se dérouler de cette manière. Un prix que l’on gagne à deux, pour les mêmes raisons mais pas pour être ici tous les deux au départ. Finalement ça semble convenir à l’équipage. Plus qu'à nous, je crois ? Lorsque ses lèvres s’approchent des miennes, j’entrouvre la bouche, instinctivement. Je m’apprête à accueillir ce baiser qui me fait défaut depuis mon réveil ce matin. Un baiser que j’ai tant attendu et que je sens sur le point de m’apaiser. Il me supplie même de ne pas le rejeter et j’ai envie de lui dire que c’est lui qui me rejette depuis le début et non le contraire mais… mais… et puis, le contact de sa bouche sur la mienne est comme une explosion de sentiments, de saveurs. Un choc électrique qui envahit mon être, en otage. Il est encore mieux que je l’espérais. Encore mieux que dans mes souvenirs. Il est parfait. Tellement parfait. Tellement ce dont j’avais besoin à cet instant. Le bonheur d’être auprès de Caleb n’a jamais été aussi fort, pas même à Vegas. Il me veut moi, aucune autre fille tout comme je le veux lui et personne d’autre. Quand il interrompt cette pure douceur, je réprime une plainte. Non, cela ne se peut pas. Il n’a pas le droit d’arrêter comme ça, c’est si soudain, si violent pour mon âme.  Je n’étais pas du tout préparée à renoncer à ses lèvres chaudes, volumineuses, miennes. J’ai du mal à reprendre mes esprits mais il va bien falloir puisqu’il nous propose un déjeuner et une activité bien différente de ce que nous avons partagés tout à l’heure, dans la salle de gym pour le cours de zumba. J’avoue que je n’aurais pas dû quitter la salle comme une furie mais le fait qu’il n’y soit pas resté pour me retrouver signifie bien plus pour moi qu’il ne se l’imagine, je suppose…

Je n’ai décidément pas apprécié ce cours. J’espère qu’il nous propose quelque chose de bien plus intéressant. J’hausse un sourcil :

—Déjeuner, ok mais tu m’intrigues, vraiment… à quoi tu penses ?

Bien entendu, je n'obtiens pas de réponse de sa part qu’il file à la douche et j’en profite pour l’occasion de m’habiller parce que la serviette humide autour de mon corps ne va certainement pas nous aider à avoir les idées claires. Je ne sais pas pour Caleb mais pour moi, à mon propre avis ; c’est jouer l’avocat du diable et ses tentations. Alors je m’habille, je mets quelque chose de très léger. En même temps, vu la chaleur actuelle, ce n’est que de circonstances. Et attablé à la terrasse du petit restaurant sur le pont supérieur du bateau, nous déjeunons dans la bonne humeur et pour cause : le baiser que j’ai échangé avec lui me laisse un goût agréable sur les lèvres. Je me sens bien, je me sens en confiance et je n’ai qu’une hâte, recommencer. Encore et encore. Juste l’embrasser pour me souvenir de la passion qui m’animait à cet instant précis où j’ai su que je n’allais plus répondre de rien. Cet instant où j’allais m’abandonner dans ses bras. C’est ce que je veux maintenant. Et en même temps profiter de cet instant de pur bonheur avec Caleb. Partager un délicieux repas sans aucune dispute, sans aucune animosité. On est là, riant, discutant de tout et de rien. Comme un couple normal. Couple… cette catégorie, cette qualification qui m’est étrangère quand j’associe mon prénom à celui de mon partenaire. Siobhàn & Caleb ; le couple. Et non Siobhàn & Caleb ; les amis. Il passe même un doigt sur mes lèvres, retirant ainsi la sauce qui y restait. Un geste de plus que je ne l’aurais pas vu faire avant, lorsque nous étions de simples amis. Je crois qu’il m’aurait fait une simple remarque mais le repas touche à sa fin et plongeant ma main dans la sienne, je ris  :

—Mais… Qu’est-ce que tu veux dire par-là ?

Mais nous rions tous les deux, comme des enfants tout en marchant dans une direction que je n’ai pas encore empruntée. Main dans la main, mes doigts s’enlacent plus fermement quand je découvre le nouveau lieu de cette expédition. J'écarquille les yeux, regarde dans les airs en faisant le tour sur moi-même, la bouche grande ouverte : de l’escalade. Je n’en ai plus fait depuis des années. Moi aussi, lorsque j’étais enfant, j’ai vécu ça avec ma famille. Et tandis que Caleb m’explique la raison de notre venue ici, je ne peux qu’approuver, je dépose ma main sur son épaule lorsqu’il m’aide à enfiler le baudrier, il me regarde alors :

—Mon père nous emmenait mes sœurs et moi ainsi que Callum faire de l’escalade lorsque nous étions enfants… Il voulait qu’on apprenne justement à se faire confiance mutuellement… un peu comme toi et moi, ici…

Encore un geste, un comportement symbolique. Je commence à croire que ça se précise, de plus en plus. Et me souvenir de mon frère aîné me rend nostalgique. Je me rappelle qu’il commençait toujours le premier avec papa histoire de nous montrer l’exemple à mes sœurs et moi. J’ai toujours eu un peu peur d’aller haut. Encore aujourd’hui mais je ne dirais rien à Caleb, après tout j’ai confiance en lui… au fond de moi, je sais que je peux lui faire confiance, je l’ai toujours su… Caleb tire sur la corde, il me hisse légèrement. Et c’est parti : je commence à grimper après avoir pris une grande respiration. Mes doigts s’accrochent dans les prises pour les mains, mes pieds emboîtent le même chemin, je me hisse vers le haut. De plus en plus haut et je ne veux pas regarder en bas. Pourtant Caleb me hurle des consignes que je ne suis plus capable d’écouter, je sens mes membres inférieurs se mettre à trembler et en voulant attraper la prise du dévers, je manque mon coup. Je me sens m’éloigner du mur d'escalade pour faire une chute vertigineuse. Mon cri en dit long mais il me ratrappe. de justesse. Il est là. Il me l’a promis. Et c’est le cœur déboussolé que je m’apaise ensuite. Tout contre lui tandis qu’il s’inquiète de mon état, je retrouve cette tension palpable entre nous. Je fais un signe de tête, oui je vais bien, grâce à lui. Dans cette salle, il n’y a que lui et moi. Seuls. Dans un silence religieux, c’est horrible. Horrible mais agréable en même temps. Soudain, l’envie de l’embrasser me submerge. Son regard est totalement captivant, je peine à m’en détacher. Le faut-il d’ailleurs ? Est-ce que je suis obligée de me détacher de lui ? Est-ce que c’est ce que je veux, aussi ? Assurément que non ! Je secoue vivement la tête lorsqu’un groupe d’amis investit les lieux. ça devient bruyant et ce n’est nullement l’endroit pour discuter mais j'ai tellement apprécié cette séance d’escalade. Trop courte, j’aurais tellement aimé qu’on inverse les rôles. Après, je me dis que notre séjour ne fait que commencer. Nous aurons tout le loisir de revenir ici plus tard. En tout cas, je l’espère bien. Discuter, autour d’un dîner, c’est une bonne idée, alors je lui offre mon plus beau sourire et je le suis. Je crois que je suis prête à le suivre partout dorénavant. Où il voudra, quand il le voudra. Je retrouve cette adolescente en moi, celle que j’ai @laissé entrer de nouveau dans ma vie lorsque nous avons partagé ces deux jours de pure folie.

Et c’est là qu’on se retrouve dans notre cabine, après s'être laissé porter jusque là par je ne sais quel moyen ? Je crois qu’on doit connaître le chemin par cœur maintenant. J’ai fait l’aller-retour plusieurs fois déjà et je crois qu’instinctivement, l’itinéraire est inscrit en moi. Je me précipite dans la salle de bain pour me préparer à aller dîner avec Caleb. Un nouveau tête-à-tête que j’attends, nerveusement. Ces émotions en moi me rendent la vie dure. Je tente de me faire jolie sous cette pression de dingue Je me maquille, je boucle quelques mèches de cheveux, me parfume également. Tout pour une soirée magnifique mais je réalise une chose : il manque ma tenue. Une robe que j'ai laissé dans ma valise et que j’aurais dû prendre avant même de m’enfermer dans cette minuscule salle de bain. Je me regarde dans le miroir quelques instants, dans cette dentelle si légère et la peur au ventre d’ouvrir cette porte. De retrouver Caleb. La dernière fois que je me suis retrouvée dans ce genre de tenue, nous avons… Je me secoue la tête, il faut que j’arrête, vraiment. Je le revois encore me dévorant des yeux, près à me sauter dessus… Est-ce que c’est ce qu’il va se passer ? Est-ce que j’ai envie que ça arrive ? J’aimerais tant dire oui. Mon corps réclame le sien, je le sens il me supplie même mais je doute que ce soit raisonnable… Faut-il impérativement être raisonnable ? Pas forcément. C’est un combat de Titan qui se joue en moi… Je ne peux cependant pas rester indéfiniment dans cette salle de bain, il va finir par se poser des questions et venir à moi, de toute façon. Alors je n’ai pas le choix, il faut que je sorte… Espérant peut-être au fond de moi qu’il soit aller faire un tour, et ainsi éviter d’être cette tentatrice dénudée. Je ne le fait pas exprès, pourtant… J’inspire un grand coup tu prends juste ta robe et tu reviens dans la salle de bain. Tu vas d’un point A, à un point B. Tu ne le regardes pas, tu ne t’arrêtes pas, tu ne parles pas. Voilà. C’est simple, c’est facile, je suis capable de faire ça, les yeux fermés. Je tourne la poignée de porte, l’ouvre et me dirige vers le lit, là où je sais que ma valise y est encore mais c’était sans savoir qu’il serait assis, au bout du lit, à attendre je ne sais quoi. La place dans la salle de bain, je présume… Mais il est là. Devant moi. Et son regard sur moi me fait comprendre que j’ai commis une belle boulette. Je m’arrête nette devant lui, le souffle court. Je m’arrête même de respirer, quelques secondes et il continue de me regarder dans un mot. Alors voilà, ce que je me disais dans la salle de bain il y a quelques secondes s’envole comme par magie. Je ne me souviens de rien, je ne sais plus ce que je devais faire et c’est moi aussi sans un mot que je m’avance vers lui. Posant une main sur son épaule, je passe une cuisse, l’une après l’autre, de chaque côté des siennes et vient s'asseoir à califourchon sur lui. Ses mains se posent instantanément sur mes hanches, comme si elles retrouvaient enfin leur place d’origine, là où elles se sentent bien, où elles se sentent en sécurité, où j’aime sentir le contact de leurs doigts sur ma peau. Je plonge mon regard dans le sien, sans prononcer quoi que ce soit, tandis que mes doigts glissent soigneusement dans ses cheveux pour venir ensuite se poser sur ses joues. De ce fait, je garde un contrôle sur son regard et je guide son doux visage contre le mien, mes lèvres retrouvent les siennes, c’est une évidence. Je veux retrouver la douceur de ses baisers, la passion qu’elles dégagent et le feu qui me brûle. Je colle mon corps presque nu contre le sien parce que je le désire tellement. Mon corps me fait mal, il souffre de ne pas être en parfaite harmonie avec celui de Caleb, là, maintenant. Mes lèvres toujours sur les siennes, j’intensifie notre échange humide en laissant ma langue passer le barrage de ma bouche, retrouve la sienne pour une danse qui se veut très langoureuse. À l’aide de mes deux mains, j’attrape le bas de son tee-shirt, le soulève et l’aide à l’enlever. A cet instant notre baiser prend fin, je tente une inspiration. Je manque d’air. Je manque d’amour. Je manque de tendresse… Comme Las Vegas, il me faut apaiser cette douloureuse ivresse de bonheur. Je sais que je me sentirais mieux après, je m’en souviens. Mon regard se pose ensuite sur son torse musclé, tatoué, je dépose la paume de mes mains, caressant tendrement cette partie du corps.

—Caleb…

Un murmure. Son prénom. Le seul qui se faufile dans un souffle entre mes lèvres. Je m’apprête à retrouver ses lèvres, tandis que je sens ses doigts sur mon dos, il tente de dégrafer mon soutien-gorge quand… Soudain, on entend cogner à la porte de notre cabine, faisant voler en éclats notre bulle si parfaite. Comme ce matin. Le destin a sans doute décidé de nous permettre de nous retrouver tous les deu mais peut-être pas de la façon dont on l’imaginait. Discuter… c’est ce qu’on voulait faire, non ? Pendant un dîner, en tête-à-tête, n’est-ce pas ? Me raclant la gorge, je sens Caleb fulminer. Ses mains sur ma taille, il m’aide à me relever tandis qu’il s’apprête à aller ouvrir à celui qui vient nous importuner. J’attrape au vol la robe qui se trouve au-dessus de ma valise et m'empresse de retrouver la salle de bain. J’ignore qui est venu nous déranger mais le fait est là : cette bulle d’intimité que l’on a voulu isoler du reste du monde n’est plus et je suis frustrée. Vraiment frustrée. Alors j’enfile ma robe pour la soirée. Elle est noire, sans manches. Du tissu jusqu’à là mi-épaule et sa longueur s’arrête au-dessus des genoux. Ni trop court, ni trop long. Elle est juste au corps, comme je les aime en général. Je sors finalement de la salle de bain après un dernier coup d’œil dans le miroir pour retrouver Caleb, qui vient tout juste de fermer la porte. Je m'interroge alors :

—Qui c’était ?

Histoire que je lui dise deux mots, la prochaine fois que je le.la vois !!! J’enchaîne ensuite

—Tu devrais aller t’habiller si tu veux qu’on aille dîner… J’aimerais une place de choix, avant que tout le monde n’arrive et qu’on soit obligé d’en liquider quelques- uns…

Je souris, amusée. Mais en même temps je me dis que mettre la pression à mon partenaire pour une table que j’ai failli ne pas vouloir, c’est quand même culotté, hein ? Si l’individu n’était pas venu frapper à notre cabine, je serais probablement sous les draps avec lui. Et c’est même une certitude, d’ailleurs. La passion qui m'habite depuis longtemps est en train de reprendre ses droits, ne faisant qu’une bouchée de mes résolutions.



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Caleb Adelson
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MessageSujet: Re: ✪ Sea Cruise To Mexico (SIOLEB)   ✪ Sea Cruise To Mexico (SIOLEB) - Page 2 EmptyDim 4 Sep - 10:33


☼ Sea Cruise To Mexico ☼
Caleb &  @Siobhàn Fitzgerald  Drama
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La chance est un concept bien étrange, finalement. Moi qui me pensait le plus veinard de la Terre, voilà que la seconde d’après, une sensation de gêne s’insinue dans ma poitrine. La chance, qu’elle est-elle réellement?  Aie-je seulement mériter ce traitement de faveur du destin? Je passe mon temps à me morfondre, à pester contre cette putain de roue du Karma, à insinuer que je suis un pauvre malheureux, victime adorée d’une divinité d’un autre temps, d’un concept flou et d’une croyance hésothérique. Mais il faut passer par le pire pour connaître le meilleur, et je le sais mieux que personne : après un coup de pouce de la vie, notre amitié s’est retrouvée transformée, magnifiée, le temps d’une poignée d’heures, dans un contexte différent. Loin de Sunrise Valley, nous n’étions plus les personnes que tout le monde connaît, les Siobhan et Caleb droits dans leurs bottes, répondant aux attentes qui leur étaient prédestinées. Non, nous n’étions plus la normalité de nos êtres, nous sommes devenues de meilleures versions de nous même, l’un pour l’autre. Un simple changement dans la matrice, quelques degrés de plus ou de moins et voilà : amis, cela n’était plus tout à fait exact pour nous qualifier. Car un nous venait d’apparaître, un nous qui prenait tout son sens, toute sa putain de signification. Depuis toutes ces semaines, je repense à cette escapade à Las Vegas, qui aurait dû être un instant de folie, une parenthèse enchantée. J’ai tant espéré qu’elle résiste aux aléas du temps, et j’ai sombré en réalisant à quel point il était difficile de concrétiser des désirs. Que la vie, cette merde quotidienne, reprenait ses droits, d’une manière ou d’une autre, qu’elle nous engloutissait et nous empêcher de faire des choix, elle nous imposait de marcher droit, de ne pas faire de vagues, de ne surtout pas jouer avec les dés du destin. Mais il ne faut pas aller contre la volonté des dieux, contre un désir mystique ou un jugement impartial : là, à cet instant, je suis en face de Sio. Moi, Caleb Adelson, je suis victime adorée du Karma.

Et j’adore ça. Putain, je suis enfin à la bonne place. En compagnie de la bonne personne. Les étoiles sont enfin alignées.

Elle est si belle que ça m’en brûle le ventre. Une nouvelle torsion dans ma poitrine tandis que mes yeux n’arrivent pas à se détacher d’elle. De son visage. Je résiste, c’est si violent, à la tentation de baisser mon regard sur le reste de son corps, de sa parfaite féminité, c’est un combat dont je sais que je ne sortirais pas gagnant ni indemne. Et à cet instant précis, je sais que je suis un putain de chanceux, un favorisé. Car cette connexion qui existe entre nous, elle est unique en son genre, elle irradie, portée par une ferveur si précieuse, si rare. La main de Sio se pose sur mon épaule, je ne bouge pas d’un centimètre et pourtant, ce n’est pas l’envie qui me manque. De réagir. Que mon corps soit enfin en parfaite harmonie avec mon cœur, avec mon âme. Une nouvelle fois, un feu prend vie dans ma poitrine. Il est de retour, s’installe confortablement, reprend la place qui lui revient de droit. À Las Vegas, je ne pouvais correctement le qualifier, tant il était tangent, incertain et disparaissant à intervalles réguliers. À présent, il s’est allumé pour de bon et ne compte pas s’éteindre de sitôt. Non, bien au contraire, il est éternel, régulier, ce n’est pas une simple lueur dans l’obscurité, il irradie dans mon esprit.

Ce feu a un nom : il s’appelle l’amour.

Ces sentiments si doux, si réconfortants se bousculent aux côtés d’une autre sensation, bien plus terre à terre, pour le coup. Le désir. Il a toujours répondu présent quand je pensais à Sio, bien entendu, mais la proximité physique qui s’installe doucement entre nos deux êtres est à la limite du raisonnable. Mais qu’est ce qu’il te prend, putain, Caleb, tu ne t’es jamais montré prudent ni même hésitant quand une femme splendide s’installe sur tes genoux. Car c’est ce que Sio fait, naturellement, en s'installant à califourchon sur moi. Je n’ose respirer, n’ose quitter son regard. De peur que tout ceci ne soit qu’un mirage. Qu’un songe. Pourtant, je réalise que j’ai les deux pieds ancrés dans la réalité, que tout ça n’a rien d’un souvenir ou d’une espérance fantastique. Non, mes mains qui se posent doucement sur ses hanches, ayant peur de mal faire, d’être trop direct, non, elles sont là. Je sens sa peau sous mes doigts, ne quitte pas son regard. La puissance de l’instant est exubérante, elle m’impressionne aussi. Car j’y suis, j’ai fais un bras d’honneur à la fatalité et j’ai enfin la chance de vivre. L’instant présent est là, ce n’est plus qu’un fantasme nourri dans mon cerveau torturé. Sio, elle est belle, elle est bien réelle. Et ses lèvres qui rencontrent les miennes, ces sensations me font l’effet d’un putain de feu d’artifice, j’ai tant envie de hurler de bonheur, cette vague d’émotions est forte, je la prend en pleine gueule et bien entendu, j’en redemande. Encore et toujours plus. Laissant de côté mes pensées qui se bousculent dans ma tête, je ne laisse aucune idée me guider, me contente d’agir, souhaite que ce plaisir ne s’éteigne jamais. Ce baiser alimente mon feu, nourri un érotisme naissant, nos corps se collent pour ne plus se lâcher, j’ai tant envie de ne faire qu’un avec Sio, tout de suite et maintenant, pour toujours et à jamais… Nos langues se rencontrent, c’est naturel, c’est profond, c’est humide aussi mais tout est beaucoup trop parfait pour que je me soucie de quoi que ce soit. Elle enlève mon tee shirt, rompant notre baiser et je me surprends à geindre, tel un enfant à qui on enlève son jouet préféré. Pourtant, Sio est tout sauf une distraction : c’est l’objet de ma quête, c’est l’artefact magique sur lequel on ne pense jamais tomber un jour. Je suis un putain de chanceux. Et tandis que je frissonne, à cause de ses mains sur mon torse, à cause de mon prénom prononcé par sa bouche que j’adore, à cause de cette vibration qui nous parcours, je ne peux plus résister bien longtemps, mes mains tentent de l’aider à se débarrasser de son vêtement, je me sens pressé, comme si ils nous restaient seulement quelques secondes à vivre, il faut agir, maintenant, ne plus regretter et vivre intensément…

Et voilà qu’un bruit extérieur nous interrompt. Un violent retour à la réalité, je sens un vif acharnement envers nos retrouvailles. BORDEL MAIS C’EST PAS POSSIBLE, PUTAIN! Voilà ce que je pense et je suis incapable de faire semblant, de masquer ma colère et mon mécontentement. Mon quoi? Non, non, non, autant être direct : je suis agacé, au plus haut point. Je fais pourtant preuve de douceur envers Sio, tandis que je l'aide à se relever, elle n’a pas mérité de payer pour ce changement incongru de programme. Bien que je sois toujours torse nu, portant simplement un caleçon, j’ouvre la porte, mon regard en dit long sur mon ressentiment. Sur mon humeur. Et quand je constate que c’est une nouvelle fois un coup de Maurice, notre charmant employé qui m’offre un sourire impeccable, je fronce encore plus les sourcils, toujours plus de noirceur dans mes yeux. Je croise les bras sur mon torse, tiraillé entre l’envie de lui dire d’aller se faire foutre ou celle de lui claquer la porte au nez. Mais je n’oublie pas que Sio est toujours dans la cabine, je ne veux pas qu’elle assiste à un nouveau déferlement d’attitudes déplaisantes. Elle mérite beaucoup mieux que ça. Alors, je me contrôle, garde la bouche close et les mains soigneusement posées sur mon torse. Et quand je réalise l’objet de sa visite, je me dis que la situation ne pourrait pas être pire. Une solution a été trouvée pour Sio : on lui fournit une nouvelle cabine dès ce soir. J’offre à Maurice, qui repart comme il est venu, me saluant de la main en ne perdant pas ce sourire éclatant, un visage dépité. Je n’en reviens pas. Retour à la case départ. Bouche bée, je ferme doucement la porte et entends à peine ma jolie colocataire me demander qui c’était. Incapable de lui fournir la vérité, que je n’accepte pas soi-disant passant, je secoue la tête et réponds, d’une voix maîtrisée :

Rien d’important, une histoire de programme pour la journée de demain…

Putain, Caleb, tu t’enfonces là. Droit vers un mensonge qui ne mènera jamais à une conclusion heureuse. Mais c’est plus fort que moi : je n’imagine pas une seule seconde qu’un grain de sable puisse enrayer notre machine. Cette perfection dans notre relation, cette journée se déroulait si bien. Hors de question que je laisse une décision aussi ridicule m’éloigner de Sio. Pas encore. Je ne le supporterais pas. Alors, hochant la tête, je fais un tour par la salle de bain, pour me changer, revêtir une chemise en lin légère, un jean cintré, des chaussures de ville pour un look cool/chic comme je les apprécie. Enfin prêt, je dévore des yeux Sio, sa robe et ne rêve que d’une chose : qu’elle ne la porte plus et que la nudité soit le maître mot de notre nuit. Mais je dois sortir de mes rêves et vivre l’instant présent, mon ventre crie famine, il est temps d’aller dîner. Au bras de la seule femme qui compte à mes yeux.

Une nouvelle fois en proie à ces cages de verre, l’atmosphère est toujours aussi électrique. Durant notre trajet jusqu’à la salle du restaurant, peu importe la foule qui nous entoure, peu importe les discussions, les rires : je n’ai d’yeux que pour Sio. Je ne la quitte pas d’une seconde, un sourire permanent accroché au visage. La douleur, la souffrance, l’incompréhension? Envolées, comme par magie. Car c’est tout ce qu’elle représente à présent : la concrétisation que tout ira mieux dans ma vie, tout simplement grâce à sa présence.

Enfin arrivés, nous en prenons plein les yeux, la salle est gigantesque, magnifique, décorée somptueusement et les odeurs qui nous viennent aux narines sont exquises. Mais je déchante, une fois de plus, passant par un ascenseur émotionnel assez violent : Maurice se dirige vers nous. Je l’aperçois rapidement, il dépasse d’une tête le reste de l’assemblée et semble vouloir parler à Sio. Je panique, je sens que je ne contrôle plus la situation. Et que le mensonge, une fois de plus, va nous séparer. Tournant le dos à Maurice, attrapant les mains de Sio, je lui murmure, suppliant :

Sio, euh… J’ai un aveu à te faire : tout à l’heure, je…

Mais il est trop tard pour se montrer honnête, Caleb. Trop tard pour te rattraper. Car quand j’entends la voix de Maurice, je sens que j’ai merdé. Une erreur de plus à rajouter sur ma longue liste de conneries pourtant faciles à éviter…



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Siobhàn Fitzgerald
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MessageSujet: Re: ✪ Sea Cruise To Mexico (SIOLEB)   ✪ Sea Cruise To Mexico (SIOLEB) - Page 2 EmptyMer 7 Sep - 3:49


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Siobhàn &  @Caleb Adelson Drama
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                                          It’s always gonna be you and me »
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Je devrais faire plus d’efforts pour maîtriser mes envies, mais lorsque mon désir d’aimer cet homme face à moi est plus fort que tout, je me sens faible. J’ai mis des semaines, des mois voir même des années à construire mon amour pour lui. J’ai semé une graine, puis une autre et encore une autre. J’ai nourri ces petites graines, j’ai arrosé leurs sentiments, fait grandir l’amour en elles… En moi. Je les ai arrosées autant que j’ai pu, instinctivement sans m’en rendre complètement compte. Jusqu'aux dernières semaines où mon corps et mon cœur se sont mis à vibrer, ces petites graines transformées en magnifiques fleurs parfumées sont prêtes à cueillir : je suis prête à être cueillie, tout simplement. J’aime cet homme, c’est une évidence. Je l’aime depuis plus longtemps que je n’ose me l’avouer et les instants que nous sommes en train de vivre tous les deux, sont sans aucun doute une bénédiction, une opportunité pour moi de voir un peu plus loin que le bout de mon nez. Si un nous était en train de prendre forme, ne devrais-je pas le laisser m’envahir ? Comme Vegas, j’ai envie de le laisser me transformer, ne plus être cette femme que tout le monde souhaite que je sois. Le lâcher prise, c’est aussi ce que je veux. Je me pose bien trop de questions depuis ces dernières heures, je me prends la tête pour rien avec Caleb, mais je sens aussi qu’on arrive à un croisement, sur la route de notre destinée. Ce croisement qui me propose deux routes : reprendre ma vie comme je l’ai toujours suivie ou bien emprunter le même chemin que Caleb ? Cette route si incertaine… L’image d’un croisement, à l'orée d’une forêt, se glisse dans mon esprit. À gauche, un chemin à pierres parfaites, parsemées de fleurs, de papillons, de chants d’oiseaux. Une route qui inspire confiance, une route que je connais mais que je sens déjà lasse. À droite, un simple bitume craquelé, terne, sans soleil, sans un bruit. Mais je me sens étrangement attirée comme un aimant. Je suis pourtant incapable de voir au-delà, à l’image de Caleb. Non pas qu’il ne m’inspire pas confiance, bien au contraire. C’est une route que je n’ai jamais prise alors au fond de moi, j’ai peur. J’ai peur de trouver quelque chose qui ne me plaise pas mais en même temps, je parsème des pétales de roses sur ce bitume… signe qu’il y a bien quelque chose de beau à explorer. Et si je me laissais aller pour une fois ? Je veux dire, pour de vrai, pour de bon ? Pas seulement juste pour me sentir mieux comme à notre dernière sortie. Je veux vraiment laisser à ce que je ressens pour lui m’envahir et enfin me questionner sur ce qu’il représente réellement pour moi, cette fois. Parce qu’il représente beaucoup à mes yeux à présent. Je ne me cache plus derrière des excuses, des faux semblants, c’est fini tout ça. J’y fait face. Enfin. Je fais face à mon amour pour lui. Et il brûle avec conviction.

Dans la gigantesque salle à dîner, je suis subjuguée, enchantée. Je n’ai jamais rien vu de tel. Des colonnes aussi hautes qu’un immeuble à dix étages (j’exagère légèrement) me forcent à regarder vers le ciel. Un dôme de verre laisse passer la lumière au-dessus de nos têtes, et les décorations plongées dans le vide, brillent de mille feux grâce aux rayons du soleil. La bouche grande ouverte, j’en perds mes mots. Pas un son ne sort de là, mis à part la stupéfaction de ce lieu majestueux. Rien à voir avec celle du petit déjeuner ce matin. On passe au niveau suivant, on grimpe d’une coche. J’ai l’impression de ne pas être assez habillée pour cet endroit absolument parfait et en même temps, je me sens trop habillée pour ce genre de séjour. Alors que Caleb me sort de mes pensées sous prétexte qu’il a quelque chose à me dire, je fronce les sourcils, j’ai peur de ne pas comprendre son langage. Par dessus son épaule, j’aperçois Maurice, tout sourire. Ce qui déclenche le mien, par la même occasion. Je le trouve tellement de bonne humeur. Tout le temps. Très enjoué, il ne laisse entrevoir aucune négativité. Que ce soit dans son regard ou dans son attitude. Son aura est étincelante, d’emblée, j’ai le soleil dans mon corps et ceux, grâce à cet hôte exceptionnel. Bon d’accord, il nous a interrompu Caleb et moi ce matin, dans une posture un peu dérangeante mais c’est arrivé qu’une seule fois alors je ne peux pas lui en vouloir longtemps. Lorsqu’il s’approche de nous en mode désolé, il m’informe de sa visite avant le dîner et mon regard se pose immédiatement sur Caleb qui semble fuir le mien. Je comprends mieux quand j’entends les paroles de Maurice. Cela n’a rien à voir avec un quelconque programme pour demain, hein ? Je me tourne de nouveau vers notre hôte, me mordillant la lèvre sévèrement. Cette fameuse cabine secondaire. J’ai voulu occulter cette partie de mon cerveau, parce que mon souhait d’aujourd’hui n'est plus le même qu‘hier. Aujourd’hui, je n’ai pas envie d’une autre cabine, que celle de Caleb. Alors je remercie Maurice avec ce faux sourire sur les lèvres, accepte la clé qu’il me tend, dans un geste lent. Très, trop lent. Je n’en ai pas envie mais je n’ai pas le droit de dire que j’ai changé d’avis. Pas avec la crise d’hier, non. Je me souviens combien j’ai supplié le capitaine de trouver une solution rapidement. Je n’ai pas envie de me faire passer pour une cliente capricieuse qui change d’avis comme de chemise pour tout et n’importe quoi, parce que je ne suis pas comme ça, je ne suis pas ce genre de nana superficielle qui n’est jamais satisfaite. Glissant mon index autour de l’anneau qui retient la clef de ma nouvelle cabine, je le tourne vers Caleb. Je ne peux pas lui en vouloir de m’avoir menti. Pas pour ce genre de futilités. N’est-ce pas?

—Un programme pour la journée de demain, tu disais ?

Je lui fais une fausse mine désapprobatrice, glisse mon bras sous le sien et l'emmène avec moi vers l’hôtesse de cette somptueuse salle. Elle nous dirige vers une table pour deux, légèrement en retrait des plus grandes. Le comble serait qu’on se retrouve à côté d’une table turbulente de dix personnes. Je crois que je deviendrais folle. J’aime ma tranquillité. J’aime mon repos lorsque j’en ai. Et il faut dire qu’avec mon compagnon de soirée, rien n’est jamais calme. Tout est question de chamboulement, d’interrogation mais aussi de passion. Surtout ce soir. La passion qui m’anime lorsque je croise ses adorables billes bleues, est décuplée. Je n’ai pas envie de résister à cette vague d’émotions. Pourquoi le ferais-je d’ailleurs ? J’ai maladroitement déballé mes sentiments à son égard, je n’ai pas à me priver de la douceur de ses lèvres ou de ses caresses sur mon corps parce que lui, il ne demande que ça : pouvoir redécouvrir ces sensations inédites du Bellagio. Moi aussi, je ne rêve que de ça… Alors, je prends place une fois que Caleb me tire la chaise comme un gentleman. Je souris, à cette délicatesse. Lui qui n’est pas du genre romantique, mais alors là, pas du tout, je me revois il y a quelques semaines lorsqu’il me tenait la porte de l'ascenseur, déposait une serviette de bain sur mes épaules à la sortie de la piscine, et cette fameuse chaise, qu’il m’a tirée au restaurant. Le slow qu’il m’a offert ce soir-là également. Une proximité étrangère à nos habitudes et pourtant, que j’appréciais déjà malgré mes doutes. Ce sac de nœuds de mes sentiments pour lui, qui parlait un jargon que je ne connaissais pas. Et plus je les démêle aujourd’hui, plus je me rends compte que c’était là depuis longtemps. Que ça toujours été là, pour lui. Seulement pour lui. La carte des vins devant les yeux, je laisse Caleb choisir le cru qu’il convient. Il est bien meilleur que moi pour ça. Je crois me souvenir qu’il a beaucoup voyagé durant pratiquement toute sa vie et l’Europe, n’a plus aucun secret pour lui. Ou presque, mais quoi qu’il en soit, c’est un connaisseur alors je lui fais confiance sur ce coup. Nous commandons une entrée, ensuite le plat principal et un dessert. Et avec un peu de folie, j’aimerais un dessert que l’on partage à deux, avec deux cuillères. Le serveur de notre table acquiesce de la tête, ramasse les cartes des vins et du menu en nous servant de grands verres d’eau, pour patienter. Je vois Caleb faire les gros yeux alors je pince les lèvres pour ne pas rire. Non, lui il ne boit pas d’eau. Jamais. Enfin, je ne l’ai jamais vu s’hydrater avec autre chose que de la bière, ou de l’alcool. Croisant légèrement les bras, main contre main, je me penche au-dessus de la table, pour aller à la rencontre de mon partenaire :

—Tu sais, je ne t’en veux pas pour… tout à l’heure. Je crois que… enfin c’est pas grave. Je voulais juste que tu le saches, c’est tout.

Je crois qu’en fait, j’aurais réagi de la même façon. Garder en tête que la cabine que nous avons déjà suffisait amplement. Pas besoin d’ajouter un superflu désagréable. Parce que c’est ça, en fait ? C’est désagréable cette idée de se séparer, dès ce soir… Je n’en ai pas envie mais je n’ai pas le droit de faire un affront au capitaine, ce ne serait pas poli mais en même temps… J’inspire profondément, me redresse sur ma chaise pendant qu’on nous serre enfin le vin que Caleb a choisi. Je l’observe avec son verre à la main : le vin qu'il fait tournoyer dans ce dernier, qu’il inhale… qu’il goûte du bout des lèvres… Je penche légèrement la tête sur le côté, avec un sourire. Nan mais c’est quoi ces manières de snobs, là ? J’ai envie de glousser, de rire même, mais en même temps, j’essaie de me tenir droite sur mon siège, Caleb fait tellement sérieux que c’est presque dérangeant. Lorsqu’il donne l’accord au serveur, ce dernier remplit nos verres et je ne me fais pas prier pour porter le mien à mes lèvres aussi rapidement qu’il est servi. J’en oublie mes bonnes manières, d’ailleurs. Je m’excuse du regard, auprès de Caleb, puis je pose mon verre gentiment sur la table. La musique en fond est douce, elle est appréciable. Notre entrée arrive, puis le plat de résistance à intervalles réguliers sans oublier, en fin de repas, le dessert que j’ai demandé à partager : un parfait au chocolat, avec quelques fraises et kiwi pour la fraîcheur ainsi que la légèreté de cette douceur sucrée. Équilibre parfait entre ces deux contrastes, et à notre image également. Deux êtres que tout oppose mais qui, dans l’adversité, finissent par se rejoindre, immanquablement.

Attrapant ma fourchette à gâteau, Caleb la sienne, nos regards se croisent et un sourire amusé se dessine au coin de mes lèvres. Partager un dessert comme celui-ci, en voilà une belle idée. Alors, je pique mon couvert la première, tranche un petit morceau et le lui présente devant les lèvres. Cette scène fait tellement cliché, tellement film romantique que s’en est presque ridicule mais j’aime ça. J’aime cette sensation de légèreté qui s’installe désormais entre nous. Là, il n’y a pas de malaise, pas de questions à se poser, pas d’acharnement. Il n’y a que lui et moi, en train de jouer les couples amoureux. Enfin, non. Je n’ai pas l’impression de jouer, moi. Je veux être prise au sérieux tout en ayant aucun poid sur les épaules. C’est ça aussi, savoir lâcher prise, non ? Tandis qu’il ouvre la bouche, joue le jeu avec moi j’étire un large sourire, laissant apparaître ma dentition parfaite (du moins, je l’espère) et nous échangeons les rôles. J’attrape du bout des lèvres, la bouchée qu’il me présente. Je ne sais pas si c’est seulement le goût du dessert qui me fait penser cela ou si c’est Caleb qui l’a rendu meilleur mais je crois que je n’ai jamais rien mangé d’aussi bon de toute ma vie ! Ce parfait au chocolat était… PARFAIT, tout simplement. Rien à dire dessus. Caleb fait signe au serveur pour l’addition et mon cœur commence à s’accélérer. Il sait ce qu’il m’attend maintenant. L’heure a tourné, plus vite que je ne l’aurais cru. Cette soirée est passée comme une fusée mais j’étais dans ma bulle. Si confortablement installée, que je n’ai même pas fait attention que la moitié du restaurant était vide. Il se fait tard et les vacanciers prennent congé. Alors, je sais que c’est bientôt notre tour. Je baille, je sens la fatigue qui me submerge mais c’est surtout que le repas était très copieux et que je n’ai pas l’habitude de manger autant le soir.

Regagnant difficilement la cabine, après cette soirée magnifique à ses côtés, je dois me faire à l’idée de le quitter ce soir. Je n’arrête pas de me convaincre que c’est parce que j’ai fait une crise monumentale au capitaine, que je me retrouve dans cette situation. Hier n’est plus comme aujourd’hui. Ma réaction vis-à-vis de Caleb était très disproportionnée comparé à aujourd’hui. J’admets que j’ai exagéré mais c’est peut-être trop tard. J’ai l’impression maintenant que c’est Caleb qui tire la tête et j’essaie vraiment de passer au-dessus. Je récupère mes effets personnels ainsi que ma valise noir sur sa couche. Je me racle la gorge et peine à aligner quelques mots pour Caleb.

—J’ai passé une belle soirée, merci Caleb… Et… on se revoit demain. Il se fait vraiment tard et demain une grosse journée nous attend. Je crois qu’on fait notre première escale…

Je souris, j’essaie de ne pas lui montrer que ça me perturbe de quitter notre nouveau cocon. Je n’en ai pas vraiment envie pourtant. Et si je restais ? Et si demain le capitaine vient te voir et que tu n’es pas dans ta cabine ? Et alors, ça change quoi ? Ça change que t’as fait une crise de nerfs au commandant pour ça ! Je soupire, dépose un baiser sur sa joue avant de m’éloigner. Je sais que je suis sur le même pont, il me faut juste trouver la cabine. J’avance avec l’envie de me retourner toutes les dix secondes mais je me retiens. Je me retiens jusqu’à ce que je n’en puisse plus. J’espère qu’il sera encore là et malheureusement non. Je ne vois plus Caleb. Il en a peut-être eu marre de m’attendre ? Ou alors il est rentré directement ? Bref, ça n’a pas vraiment d’importance. Encore quelques mètres plus loin, j’arrive devant ma nouvelle cabine, inserts la clé dans la serrure tout en soufflant. Je prends possession des lieux, difficilement. Je tourne pendant longtemps. Des minutes, des heures, des jours… en fait je ne sais pas mais je tourne depuis un sacré bout de temps. J’ai rien à faire, je m’ennuie. Moi qui avait sommeil au dîner, c’est étrangement passé. Pourquoi ? Parce que je laisse mon esprit vagabonder sur ce que j’aurais dû faire, au lieu d’accepter cette ridicule cabine. Parce que, honnêtement, ce n’est pas ici que j’ai envie d’être, c’est avec lui. Il est plus de minuit lorsque je quitte ma chambre avec un poncho que je drape sur mes épaules. Je regagne le pont supérieur et je me balade un moment. Il n’y a pas un chat qui rôde à l’horizon. C’est le calme plat. Un petit vent frais venant de l’océan, se lance dans ma direction, et me fait resserrer mon écharpe autour de mes bras. Puis, je m’arrête devant la piscine. Il n’y a vraiment personne à cette heure-ci et c’est plaisant pour pouvoir réfléchir sans être déranger. Je m’installe sur le bord de la piscine, plonge mes pieds dedans, elle est à bonne température. Je les soupçonne d’utiliser un chauffe-eau parce qu’elle est vraiment très agréable niveau chaleur. Je ferme les yeux, lève la tête vers les cieux en soupirant… Quelques secondes sans un bruit. Et puis, des pas qui se manifestent, plus proche de moi au fur et à mesure de ma respiration. J’ouvre enfin les yeux et les dirigent dans la direction de ces pas. Il est là, lui aussi…


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Caleb Adelson
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MessageSujet: Re: ✪ Sea Cruise To Mexico (SIOLEB)   ✪ Sea Cruise To Mexico (SIOLEB) - Page 2 EmptyMer 14 Sep - 17:26


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Caleb &  @Siobhàn Fitzgerald  Drama
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Ça y est, mon vieux, c’est la fin. This is the end, my friend, comme dirait l’autre. Le point de non retour, le bout du chemin. Je me prépare au pire, à une sanction irrévocable et sans appel. Pas besoin d’avocat sur ce coup là, Caleb, il ne te servirait à rien, tu as vendu ton âme au diable, tu as fais preuve du pire vice qu’il est possible d’exercer en compagnie de la femme que tu aimes tant : le mensonge. Indéfendable, voilà ta situation, pauvre con que tu es. Tu as foncé droit devant toi, sans réfléchir aux conséquences, comme à ton habitude. Et même si j’ai pertinemment conscience de mes actes, je n’arrive pas à les regretter. C’est plus fort que moi, de me comporter avec autant d’impulsivité que possible. Malgré mes quarantes putain d’années sur cette planète bleue, je n’arrive pas à faire autrement, à me faire une raison. Et même dans des instants si intenses et particuliers que ces retrouvailles inespérées avec Sio, je n’ai pas réussi à être un homme meilleur. Je suis un connard de la pire espèce, c’est un fait, je dois l’accepter. Et aller de l’avant. Et pourtant, rien n’y fait: je stagne, je fuis le regard de cette sublime compagne pour la soirée tandis que Maurice Je Tombe Toujours Au Mauvais Moment arrive enfin devant nous, explique à Sio le pourquoi de sa précédente visite, plus tôt dans la journée, dans notre cabine. Je ressens un vif pincement au cœur, la nausée monte lentement tandis que je tente de penser à autre chose, à dévorer la beauté des lieux, à me laisser porter par le charme de cette salle de réception, par l’immensité qui nous enveloppe si chaudement et avec bienveillance. Mais mes efforts restent vains: je sens le regard perçant de Sio sur chaque pore de mon visage, je sens la gêne se frayer un chemin entre nous, s’installant confortablement et plombant magistralement l’ambiance. Je crois que tu es en train de perdre la partie, Caleb. Abandonne ton jeu de cartes, sors de table et fuis. Loin. De toute manière, je croyais arriver à quoi, hein, avec Sio? Devenir meilleur du jour au lendemain, pouvoir lui apporter équilibre et bonheur? Je n’arrive déjà pas à m’occuper de moi alors prendre soin d’une femme… Je me noie dans mes noires pensées, dans mes funestes destins qui s’étalent devant mes yeux et je pense au pire. Que malgré le fabuleux coup de pouce du destin, nous avoir réunis ici, sur cette croisière magique, n’y fera rien à la fatalité des choses : Caleb et Sio sont faits pour être séparés. À cause d’une cabine, à cause d’un mensonge. C’est un fait qui ne peut pas être ignoré, je ne peux pas tourner le dos à des signes si évidents.

Mais même dans le désespoir, une lueur peut toujours éclairer les plus noires desseins.

Et contre toute attente, tandis que j’aperçois du coin de l’oeil Sio récupérer la clé de SA cabine (et utiliser ce mot me provoque un trou dans la poitrine tellement grand que le Grand Canyon, à côté, c’est de la rigolade), je me retiens de lui tourner le dos mais le ton de la voix de Sio me fait un effet… étonnant : je suis soulagé. Enfin, mon regard ose rencontrer le sien et sa fausse mine bougonne me provoque un rire léger. Toutes mes craintes se sont envolées, le lourd sentiment de culpabilité qui pesait sur mes épaules semble être un lointain souvenir et tandis qu’elle passe son bras sous le mien, je me surprend à espérer. De nouveau. À croire que les nombreux accidents de parcours qui jonchent notre route commune ne servent qu’à nous faire grandir, à nous rapprocher. Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, ce dicton est tout à fait de circonstance entre nous. Ce “nous” que je pensais une nouvelle fois dissous.

Au lieu de croire à ce putain de Karma, je devrais avoir foi en Siobhan Fitzgerald. Une valeur sûre. Solide, douce et patiente. Une perle que je ne devrais pas laisser filer. Je m’en fais la promesse.

Je me jure également de lui faire passer la meilleure soirée possible, pour la remercier de sa compassion, pour glorifier sa gentillesse et, bien entendu, sans que je puisse lui avouer clairement, pour admirer son corps et sublimer ses formes. Tandis que nous approchons d’une table à l’écart du reste du monde, je fais preuve d’un romantisme et d’une classe à toute épreuve en lui tirant la chaise pour qu’elle puisse s’installer. Alors que quelques minutes auparavant, je n’osais croiser son regard, à présent, je ne peux le détacher du sien, ou tout du moins de son visage. Une violente attraction dont je ne peux résister, l’envie de contrôle ce soir est encore bien fragile mais Caleb, au moins le temps du repas, tu dois te contenir. Alors, me raclant la gorge, je fais preuve d’un sérieux surprenant pour choisir le vin de ce repas fabuleux. La pression est à son comble, je n’ai pas envie de me tromper, pas cette fois. Pas une fois de plus. Les secondes chances se font si rares dans la vie, elles méritent d’être soignées. Et chaque détail est important. Ce repas, c’est enfin l’occasion de poursuivre une histoire que nous avions laissée en suspens, voilà quelques semaines de cela. Las Vegas. Ces souvenirs reviennent, inlassablement, ils flottent dans l’air, nous pouvons presque les attraper du bout des doigts. Les effleurer, leur sourire, quel bien cela me fait de pouvoir vivre, à nouveau, aux côtés de Sio. De ne pas simplement cultiver des fantasmes, entretenir des images qui ont été un présent partagé, espérer un futur radieux et intense. Non, ce soir, tout est vrai, rien n’est à laisser au hasard. Et surtout pas le choix du vin, ma réputation est en jeu alors après quelques longues minutes de réflexion, je prends enfin une décision et referme d’un coup sec la carte en informant le serveur de mon choix final. Une bouteille de vin rouge, un grand cru Français que j’ai découvert au cours d’un voyage durant mon adolescence. Quel plaisir de pouvoir le déguster, bien des années plus tard, en tête à tête avec un avenir que je n’avais jamais osé espérer. En compagnie d’une femme pour qui je ressens tant d’amour et d’attirance que ces émotions semblent vouloir transpercer mon coeur. Tandis que le repas se déroule le plus normalement du monde, je me surprends à faire preuve d’un naturel saisissant, riant, souriant. Oubliant toutes ces semaines de malheur et de torture émotionnelle que je me suis infligée. Il est si amusant de constater à quel point, en un claquement de doigt, la situation peut changer, enfin tourner à mon avantage. En l'occurrence, la seconde était en réalité plusieurs jours mais qu’importe, le résultat est là: plus aucun nuage ne vient assombrir notre relation.

Quand Sio prend la décision de commander un dessert avec deux couverts, je ris et déchante dans la seconde quand le serveur s’occupe de nous servir deux verres d’eau. Il m’a bien regardé, celui-là? De l’eau? Et puis quoi encore?! Le visage encore plus fermé à cause de la dernière remarque de Sio concernant mon “accident-mensonge”, je soupire et baisse les yeux, pour la première fois depuis le début du repas et lui réponds :

Te dire que je suis désolé n’y changera rien mais je peux quand même me justifier : je n’aimais pas trop l’idée de ne plus partager la même salle de bain que toi.

Sourire discret au coin des lèvres, tel un enfant pris en faute, j’ai fait preuve de courage et d’honnêteté pour une fois. Ou presque: j’aurais pu préciser que c’était en réalité le fait de ne plus me coucher à ses côtés qui me broie les côtes tellement je suis frustré. Une nouvelle fois, je tais mes sentiments, préfère voir le positif : elle ne m’en veux pas. Et c’est tout ce qui compte. La nervosité me gagne tout de même, suffisamment pour que j’avale une longue gorgée d’eau. J’en avais presque oublié le goût ou bien justement l’absence de saveur. Heureusement pour moi, le vin arrive enfin! On me le présente, je hoche la tête et attends qu’une première petite rasade me soit servie pour que je le goûte. Et gare à ce serveur si je constate qu’il est bouchonné! Heureusement pour les gérants du restaurant, il est parfait et je demande à ce qu’on nous serve deux généreux verres. Sio, elle, est hilare de mon comportement mais je ne m’offusque pas, redresse même le dos et m’essuie le coin des lèvres avec cette ridicule serviette en tissu. Je peux être un gentleman, quand je le décide. Je peux être tout ce que je désire. Et surtout celui qu’elle veut, elle.

Et quand le dessert arrive enfin, la sensualité reprend ses droits. Du chocolat, des fruits, elle et moi, réunis par ce savant mélange, par ces saveurs surprenantes et ces associations détonnantes. Comment ne pas y lire une certaine métaphore, je ne perds pas mon sourire. Mon envie de vivre pleinement. J’imagine Sio, allongée sur le lit de ce qui est devenu, depuis quelques heures, ma cabine. Je m’imagine, debout, devant ce lit, prêt à prendre place à ses côtés. Je nous imagine, ensemble, franchissant la barrière du bon sens et de la raison. Bousculer cette barrière indicible, ne plus utiliser de mots, simplement laisser les gestes donner du sens. Laisser ce feu devenir brasier, incendie, laisser nos corps se déchaîner, vibrer sous le plaisir. Mais Caleb, tu es encore à table, là. Alors laisse tes tremblements de désir ne pas interférer en cette fin de soirée, tu seras gentil.

Quarante ans et toujours incontrôlable. Je suis bien un Adelson, tiens…

Mais la raison devient si fragile, tandis que nous dévorons ce dessert, jouant avec le feu, approchant de l’autre des bouchées copieuses, mes doigts résistant à l’envie de lui caresser les lèvres. Et même si je ne suis pas un grand amateur de sucré, cette dernière assiette était excellente. Finissant mon verre de vin, j’interpelle le serveur pour payer l’addition, constatant que la salle du restaurant est quasiment vide. Encore un excellent moment passé en compagnie de Sio, je me sens si chanceux de pouvoir enfin ressentir cette plénitude, cet équilibre entre nous. Les tensions semblent s’être éteintes, nous sommes sur la même longueur d’ondes, prêt à continuer main dans la main à nous diriger vers un apaisement nécessaire. Mais trop tôt à mon goût, nous rejoignons MA cabine. Sur mon visage, elle doit y lire une certaine forme de dégoût, d’injustice, de colère. Je réalise que ce n’est pas juste de lui renvoyer ma frustration à la figure, mais rien n’y fait, je n’arrive plus à faire semblant. Elle ramasse ses affaires, me remercie pour la soirée, m’informe qu’elle doit se coucher tôt. À tout ce blabla, je n’arrive pas à répondre quoi que ce soit, je tente de déglutir mais un simple haussement d’épaules lui apporte une réponse loin d’être satisfaisante. Dans sa bonté, elle m’offre un dernier baiser sur la joue et rejoint sa nouvelle chambre. Deux de mes doigts sur l’emplacement exact où ses lèvres se sont posées, je reste debout, comme un con. Comme une statue. Quand enfin je me décide à bouger, je ne fais que ruminer, faisant les cent pas, m’arrêtant par intervalles réguliers, hésitant entre prendre une douche froide pour faire taire mes ardeurs ou me coucher pour ressasser tout ce que j’aurais dû faire ou dire. Non, vraiment, je suis torturé, attiré par un côté obscur et à la fois, si blessé qu’une nouvelle fois la roue du Karma ai fait son œuvre.

Mais Caleb, depuis quand es-tu aussi défaitiste, hein?

Secoue toi. Agis. Comme à ton habitude. SOIS DANS L’ACTION, PUTAIN!

Alors, tel un soldat, j’obéis à mon instinct, décide de quitter cette cabine oppressante pour retrouver la nuit profonde, l’air marin qui ne peut que me faire du bien. Je ne peux pas rester enfermé, de toute manière, parfaite caricature d’un lion en cage. Alors je marche, sans savoir où aller, résistant à l’envie de faire demi-tour et de chercher la nouvelle demeure de Sio. Je suis porté par ce souffle, ce bruit des vagues et retrouve le pont, inspirant et expirant lentement, me calquant sur le rythme de l’océan. Pauvre particule face à son immensité, je m’arrête quelques secondes quand soudain, mon regard est attiré par la piscine. Ou plutôt, par une tête blonde que j’aperçois, les pieds dans l’eau. Et je me dis qu’une nouvelle fois, il serait particulièrement idiot d’ignorer un signe du destin.

Caleb, oublie tes idées préconçues : t’es un putain de chanceux. Accepte-le.

Et une nouvelle évidence s’occupe de guider mes pas : je m’approche d’elle. Souris. Ne sais même plus la raison de ma mauvaise humeur, elle s’envole tandis que je croise son regard. Enfin arrivé à sa hauteur, je lui demande :

Pourquoi simplement tremper tes pieds alors que tu pourrais te baigner, hein?

Et sans attendre, j’enlève mes chaussures, chaussettes, chemise et jean et plonge dans l’eau, après lui avoir adressé un clin d'œil coquin et sans équivoque. La température de l’eau est incroyable, parfaite même, et quand enfin je remonte à la surface, je fais quelques brasses pour la retrouver, la tête entre ses jambes et lui murmure :

N’hésite pas, rejoins moi… Tu vas le regretter.

Et au fond, il est toujours question de cela entre nous: éprouver des remords bien plus que des regrets. Vivre, l’instant présent, hier nous étions en froid et aujourd’hui nous ne pouvons supporter l’idée qu’une nuit nous sépare. La puissance et l’énergie qui se dégage de nos deux âmes n’est pas à prendre à la légère. Alors, tandis que je passe mes mains sur ses cuisses et que du bout des orteils, je me redresse, mes lèvres frôlent les siennes, je caresse son nez avec le mien et lui demande :

Tu oserais me dire non?

Quel affront, Caleb. Te penser si irrésistible que ça. Mais si seulement elle savait à quel point elle l’est à tes yeux…


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Siobhàn Fitzgerald
Petit pépin devient grand
Siobhàn Fitzgerald
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MessageSujet: Re: ✪ Sea Cruise To Mexico (SIOLEB)   ✪ Sea Cruise To Mexico (SIOLEB) - Page 2 EmptyMar 20 Sep - 2:13


☼ Sea Cruise To Mexico ☼
Siobhàn &  @Caleb Adelson Drama
« Because it’s you and me, babe...
                                          It’s always gonna be you and me »
tw :: scène un peu plus osée. (Dans le doute, une partie est sous hide) ✪ Sea Cruise To Mexico (SIOLEB) - Page 2 1361269755

Réfléchir, c’est tout ce que je sais faire maintenant. C’est tout ce qu’il me reste à faire, plutôt. Il est minuit passé et même si l’envie d’aller le rejoindre dans sa cabine me traverse l’esprit, je me rends malade à m’en priver. Si je m’en empêche ce n’est pas pour rien. Je ne sais pas ce qu’il adviendra de nous deux, dans cette cabine, dans ce même lit. Ce matin fût assez explicite sur notre attirance commune et depuis, notre proximité ne fait que s’intensifier et l’étau autour de mon désir pour lui se resserre chaque minute un peu plus. Je me sens comme prise au piège, impossible pour moi de le nier : si je me rapproche encore de lui, je vais vouloir qu’il me consume. Entièrement. Et ce n’est peut-être pas l’idée du siècle parce qu’on n’a pas encore vraiment discuté tous les deux. C’est important pour moi de savoir où il en est concrètement. Alors oui, il veut être avec moi mais c’est tellement compliqué dans nos vies. On est loin de Sunrise Valley, quelque part sur la péninsule de la Basse-Californie, naviguant tranquillement vers notre première escale. Demain, nous serons à Cabo et même si j’ai hâte de découvrir cette partie du Mexique, ce n’est pas cela qui me préoccupe pour le moment. Je me ronge les ongles, je fais les cents pas dans cette minuscule cabine mais je vais devenir folle, je le sais. Je suis incapable de dormir, je suis bien trop énervée pour cela. Ma tête va finir par exploser tant elle est pleine. Puis, je me dis que l’air marin me fera du bien, calmera mes ardeurs et mettra de l’ordre dans mes idées. J’ai besoin de retrouver une certaine paix intérieure pour pouvoir dormir, malgré le fait de ne pas être auprès de lui. Je le voudrais tellement mais je suis incapable de faire un affront au capitaine. Ce serait malpoli, hein ? Et puis, ce n’est pas dans mes gênes. C’est impossible pour moi d’être aussi vache et en même temps j’ai l’impression de l’abandonner lui, dans cette cabine qui fût la mienne depuis hier en fin d’après-midi. J’étais si en colère après Caleb, que je ne m’explique même pas mon comportement. Je pense que nous n’avons pas réussi à trouver les bons mots pour s’entendre mais depuis ce matin, tout est différent. J’aimerais lui dire à quel point je suis reconnaissante d’être ici avec lui, sur ce gigantesque bateau de croisière. Le destin est un vrai salopard, cependant ! Il nous met sur le même chemin mais refuse qu’on s’exprime le plus naturellement possible l’un à l’autre. Le sexe, ce n’est pas une chose qui règle tous les problèmes et toutes les situations. J’en suis bien consciente et je ne peux nier les faits : ce que j’ai ressenti pour lui dans cette chambre d’hôtel du Bellagio, c’est en train de se reproduire ici, en bien plus puissant encore. J’entends chaque parcelle de mon corps crier son nom. Je ressens chaque cellule en moi vibrer pour lui : c’est redoutable, imposant. Je ne peux pas faire comme si cela n’existait pas. Je l’aime vraiment beaucoup. Cette acuité ne me quitte plus, à présent et je ne sais pas pourquoi mais je n’arrive pas à le lui dire. J’ai eu envie plusieurs fois depuis ce matin mais ça ne sort pas de ma bouche. Peut-être que dans le fond, j’ai peur que ça ne soit pas totalement réciproque. Enfin je veux dire, je le sens qu’il y a bien quelque chose entre nous, je n’invente pas son attirance pour moi mais je suis incapable de dire s’il ressent juste de l’attirance ou s’il a vraiment des sentiments amoureux, pour moi. C’est nouveau, bien sûr. C’est excitant et je veux savoir où tout ceci nous mène réellement.

Cette fois, c’est bon. Je ne peux plus rester là, à tourner en rond. À me morfondre sur ma personne en me demandant ce que j’aurais pu faire ou ce que j’aurais dû faire, plutôt que d’accepter cette cabine à contrecœur. Je vais finir par usé le tapis à force de le piétiner comme je le fais. Je me retrouve alors sur le pont supérieur, jouant avec mes pieds dans l’eau, au bord de la piscine. Ici, tout est calme. Pas âme qui vit autour de moi. L’horizon est noire, la mer est silencieuse, elle aussi. Elle m’aide autant qu’elle le peut, à faire le tri dans tout ce pêle-mêle qu’est ma vie actuellement. Caleb : l’objet de mon affection. Je le regarde différemment aujourd’hui avec cette sensation étrange qui me colle à la peau. Est-ce récent ou au contraire, est-ce que je l’ai toujours eu ? J’ai envie de me dire que mes sentiments pour lui sont récents mais en même temps je crois que notre histoire a commencé bien plus tôt que cela. J’avais à peine la vingtaine quand je suis revenue vivre à Sunrise Valley. Je suis revenue avec un homme à mon bras. Un homme que j’ai profondément aimé de tout mon cœur L’homme que je croyais être l’amour de ma vie. Il l’a été, j’en suis convaincue. Nous nous sommes éloignés, nous avons pris des chemins bien différents tous les deux et mon chemin à moi, m’a mené tout droit à Caleb. A l’époque, il était marié à une femme vraiment magnifique et ils ont, eux aussi, empruntés des chemins différents. Mon coeur, aussi confus fut-il, savait déjà que quelque part, il battrait pour lui un jour. Et ce jour, c’est maintenant. J’ai l’intime conviction qu’on est fait l’un pour l’autre malgré nos maladresses, malgré nos différences. On se complète, voilà tout. J’ai tellement envie de lui dire tout cela mais il se fait tard et je ne me sens plus aussi courageuse à cette heure-ci. Je ne suis toujours pas plus fatiguée pour autant. Les yeux fermés, je tente de faire le vide autour de moi, de démêler les nœuds dans ma tête lorsque j’entends quelques pas. Ses pas, à lui. Et les battements de mon cœur se remettent en alerte. Ou serait-ce simplement les papillons dans mon ventre qui me rendent si nerveuse. Parce que oui, je suis nerveuse lorsqu’il est là, impossible de réfléchir par moi-même vu l’effet dominant qu’il a sur ma personne. C’est horrible, sans vraiment l’être. Toutefois, j’en perds mes moyens et c’est ce qui me fait le plus peur. N’avoir aucun contrôle sur la situation. Est-ce bien grave d’ailleurs ? Cela peut le devenir si c’est pour m’abandonner complètement à lui. Je suis si perdue, je me sens vulnérable quand il est dans les parages, je ne suis pas totalement moi et j’ai la trouille de ne pas être celle que je suis habituée à voir depuis toujours. Cette sensation comme Vegas où je me sens différente avec lui alors que je ne le devrais pas. Il devrait m’aimer moi, comme je suis. Cela devrait lui suffir mais c’est plus fort que moi, je lui donne une version qu’il apprécie mais ce n’est pas réellement moi. Si ? Ou alors ça a toujours été moi, avec une carapace sur le dos ? Oh lala, j’ai mal à la tête je n’écoute même pas ce qu’il dit. Le voilà presque nu comme un ver, plongeant dans la piscine, m'arrosant au passage. Ce qui me laisse échapper un petit cri de stupeur. Mon cœur se remet à battre de plus belles, ou de nouveau, ce sont ces papillons dans l’estomac qui m'embrouillent, je ne sais pas trop. Caleb est parfait, tel qu’il est. Je pourrais aisément être spontanée comme lui mais j’hésite, à cause de cette proximité délicate entre nous. Au lieu de ça, je me mords avidement la lèvre inférieure, je regarde autour de moi, à l’affût du moindre truc qui pourrait contrecarrer ses plans. Je pourrais lui dire non, bien sûr. Mais d’ailleurs, pourquoi le ferais-je ? Je suis faible. Mon amour pour lui me rend faible, c’est une évidence : incapable de résister à cet homme devant moi. Incapable de penser à autre chose que ses mains sur moi ou à ses baisers aussi doux que des caresses de velours. J’ai envie d’enlever ma robe, là tout de suite. Le rejoindre dans cette eau appréciable mais je pense que ce n’est pas raisonnable. Pas avec ses images érotiques qui me submergent tout d’un coup. Il suffit d’un contact avec ses doigts sur mes cuisses pour déclencher en moi un frisson sur toute la longueur de ma colonne vertébrale et mes pensées ne m’appartiennent plus du tout. Lui entre mes jambes, c’est un supplice difficilement gérable pour ma propre santé mentale. Je savais que je ne pourrais pas avoir le contrôle sur ça. Sur moi, sur nous. Cette tension entre nous est palpable, je pourrais presque la tenir entre mes mains. J’ai envie de beaucoup de choses pour Caleb et moi. Discuter en fait partie et ce serait parfait mais ce n’est pas ce que j’aimerais à l’instant. Non. Idéalement, c’est de pouvoir goûter de nouveau ses baisers langoureux, sentir ses mains parcourir mon corps à la recherche du grand frisson, insistant sur les zones érogènes, ce qui me fera perdre la tête, assurément. Pourtant, mon regard se solidifie au sien, à la recherche de la moindre expression qui pourrait me faire rebrousser chemin, mais je ne vois rien. Absolument rien, comme si c’est ce qu’il voulait, lui aussi. J’aimerais pouvoir le laisser s’introduire en moi avec toute cette passion que j’ai connue quelques semaines plus tôt avec lui. Je m’interroge alors : devrais-je l’écouter, pour ne pas regretter ? Mais l’écouter signifie que je vais vouloir plus que de simples baisers. Que cela signifie que mon corps sera contre le sien et… non ! L’écouter revient à m’abandonner au plaisir de ses caresses, d’être la proie sous ses mains viriles, expérimentées. Mais je ne peux pas. Pas ici. Pas comme ça. Et en même temps, mon envie de lui appartenir ne fait que croître, ma frustration de ne pas pouvoir assouvir mon désir pour lui creuse un fossé de plus en plus grand.

Ses lèvres si proches des miennes, je peux sentir sa chaleur m'irradier et c’est impossible pour moi de résister à l’envie de sceller sa bouche à la mienne. Je devrais me montrer plus forte que ça, je le sais mais il gagne. Chaque fois qu’il plante ses deux grandes billes bleues dans les miens, chaque fois qu’il me murmure des mots, chaque fois qu’il me touche, il gagne du terrain. Il s’aventure vers un chemin qu’il a déjà pris alors il n’a pas peur de venir à moi. Tandis que mon estomac se serre douloureusement dans ma poitrine, ma respiration se fait plus sévère. Nez contre nez, je ferme les yeux pour me donner plus de courage. Je dois résister. Impossible, me direz-vous. Le combat en mon fort intérieur est en train de succomber. Je perds la guerre, c’est inévitable. J’ouvre les yeux, mes mains se déposent immédiatement sur sa nuque que je caresse du bout des doigts. Il me rend folle, complètement. Alors je me penche vers lui et délicatement, je viens sceller mes lèvres sur les siennes tout en glissant doucement dans l’eau, dans ses bras. J’aurais sans doute mieux fait d’enlever ma robe mais ça n’a plus aucune importance maintenant. Je suis là où j’ai envie d’être, peu importe ce que j’ai sur le dos. Ce baiser est pourtant timide, il n’ose pas s’aventurer là où il est déjà allé et en interrompant ce doux moment, je reste pendue à son cou. C’est à mon tour de venir caresser le bout de son nez avec le mien. Dans un murmure, je lui dis :

—Je ne pourrais jamais te dire non…

Parce que je n’en ai pas la force. Parce que je n’en ai tout simplement pas envie. Pourquoi dire non quand mon âme hurle le contraire ? À cet instant, je tends l’oreille sur ma gauche. J’entends des pas, qui se rapprochent de nous. Je suis incapable de voir quoi que ce soit d’autre que Caleb. Mis à part quelques lumières dans l’eau, il n’y a rien pour m’aider à voir autour de nous. Alors que mon regard croise celui de mon compagnon, j’inspire profondément, pour passer sous l’eau, l’invitant à faire la même chose que moi. Il n’est pas question d’être interrompu par quelqu’un. J’ai vraiment besoin de ce moment intime avec lui. J’ai besoin de me retrouver seule avec Caleb, besoin de laisser la pression qui m’oppresse depuis des heures derrière moi. Prendre le temps de se relaxer, c’est ce qui nous fait défaut depuis notre arrivée. Être seuls et en parfaite harmonie. Voilà, ce qu’il nous faut !! Sous l’eau, je le rejoins, mes bras s’accrochent aux siens tandis que nos lèvres se rejoignent elles aussi. Elles sont faites pour être ensemble, ça se voit, ça se ressent. Ce baiser permet de nous échanger l’air pendant quelques instants. Sans doute, le nécessaire à ne pas être pris en flag dans la piscine en dehors des heures recommandées. Et doucement nous remontons à sa surface, sans un bruit. Dans un coin de la piscine, à l'abri des regards. Et mon cœur de nouveau, s’emballe pour cet homme. Je ne peux décrocher mes yeux des siens, un sourire se dessine même sur mes lèvres tandis qu’il se colle contre moi.



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