Le soleil commençait à descendre doucement sur Sunrise Valley et dans quelques heures, la nuit commencerait à pointer le bout de son nez. En cette fin de journée de Dimanche, Rhodes avait pris l'option du repos, bien que techniquement, il était de garde. A savoir qu'à la moindre dinguerie, c'était lui qu'on appelait et que si vraiment c'était corsé, il allait devoir se ramener sur place pour pouvoir constater les dégâts. On ne l'avait appelé que deux fois, pour des petits cas mineurs, depuis le commissariat, et puis plus rien. Tant mieux, si les tueurs en série et autres grands délinquants en tout genre avaient décidés de prendre leur week-end, ça l'arrangeait lui aussi. Il avait trainé. Littéralement. Le genre de journée que l'on voulait gaspiller à ne rien faire. Il s'était fait plaisir en mangeant un paquet de chips devant des conneries à la télévision, jusqu'à même s'endormir devant, comme un papi qui avait déjà atteint l'âge honorable de la sieste de l'après midi. Une petite tisane et un plaid auraient terminé de parfaire le décor du vieux, mais comme il était seul ce jour là, il s'était endormi sans même s'en apercevoir, se laissant bercer par les commentaires d'un journaliste sur une émission de faits divers. Ses chips, il ne les avaient même pas terminés d'ailleurs, alors qu'ils étaient censés le maintenir en vie, ou du moins, en éveil.

Il sursauta lorsque le second appel de la journée se déclencha. Il avait décroché rapidement, mais il était assez sonné par ce réveil soudain. Il eut du mal à comprendre ce qu'on lui expliqua au bout du fil d'ailleurs et dût demander par trois froid de répéter pour que son cerveau assimile chaque fois et les relient pour en faire une phrase. Et ensuite, agir en fonction des informations qu'il comprenait. Un effort colossal, au point où il en était. Finalement, il s'agissait de babioles administratives à répéter, même si ça l'avait pas mal soulé d'avoir été réveillé pour si peu. Au mois, ç'eut le don de le rendre un chouillat plus productif et même de se sentir utile, le temps que ça a duré. Rhodes n'aimait pas rester seul trop longtemps. Il avait l'impression que chaque minutes passées en solitaire était une perte de temps. Enfin, parfois ça lui faisait du bien évidemment, mais quand c'était trop, c'était pesant. Surtout vu son état émotionnel et psychologique en général. En soi, il avait même hésité à appeler sa copine pour savoir s'ils pouvaient se voir. Elle travaillait aujourd'hui, bossant dans un restaurant, elle ne pouvait pas s'offrir non pplus le luxe de poser des jours juste pour rester avec lui. Ca l'avait pourtant tenté de le faire, mais elle avait besoin de thunes et il comprenait aussi qu'il y avait plus passionnant que d'être à la maison. Mais, au cas où, peut être se boire un verre, manger aussi ailleurs que là où elle travaillait pour ne pas que ça soit trop malaisant, et puis... rentrer. Ainsi allait la vie. Il était bien parti, il avait prit son téléphone, ouvert sa messagerie, et au moment où il entrait dans la conversation avec elle, il changea d'avis. Une chance, parce qu'autrement, elle aurait été victime d'une fausse alerte, ou même d'une fausse joie. Peu importe, elle aurait été probablement déçue. Il lui avait déjà fait ce coup et il pouvait comprendre que ça n'était pas forcément agréable non plus.

Au moment où il se mit à faire bouillir de l'eau dans le but de prendre du thé, il entendit toquer à la porte. Ses yeux se dirigèrent vers le cadran de l'horloge affichée jsute au dessus de la hutte et il se demanda si ça n'était justement pas elle qui voulait lui faire la surprise de finir plus tôt ou une connerie dans le genre. De toute façon, il n'attendait personne d'autre.
Il reposa la bouilloire après s'être servi une tasse et s'avança, avec une pointe d'enthousiasme, vers la porte pour ouvrir. Au dernier moment, alors qu'il avait la main sur la poignée, son instinct de prédateur surgit, et il se mit sur la défensive. Et si ça n'était pas elle. A vrai dire, il avait été à deux doigts d'ouvrir la porte et pousser un Je ne t'attendais pas aussi tôt! mais c'était justement cette nuance là qui l'avait instantanément calmé et le mettre sur ses gardes. Il resta un moment comme ça, voir si la personne allait changer d'avis, bien qu'au fond il y avait peu de chance parce que c'était tellement pénible d'arriver jusqu'à chez lui qu'on changeait pas d'avis, et que les courageux qui avaient voulu faire une venue surprise l'avait attendu, jusqu'à tard parfois. Toujours mieux que de pegayer en sens inverse pour rejoindre la terre ferme et s'essouffler une seconde fois. Il avait sa propre barque, à moteur, mais lui seul en avait le détenteur.
Alors il pensa au pire. L'envie d'aller chercher son arme lui était monté à la tête, mais il n'avait pas envie d'émettre de conclusion trop hâtive. Il tenta de regarder, sans succès, parmi les petites fenêtre au dessus de sa porte, mais n'y vit personne. Il finit par mettre la chaine qui reliait sa porte au mur juste à côté histoire d'y laisser qu'une petite ouverture, même si, pour sa part, quand il avait dû faire des perquisitions, ça ne l'avait jamais arrêté. Faut dire qu'il n'y allait pas de mains mortes non plus. Mais dans ce cas, les voleurs et autres délinquants en tout genre non plus. Donc au final, totalement inutile.
Il le fit tout de même, quitte à refermer aussitôt après. Il s'amusait de lui-même parce qu'il se trouvait idiot de prendre autant de précautions, mais quand on faisait un métier comme le siens, c'était nécessaire. Il s'autorisa donc à ouvrir un tout petit peu, puis un peu plus, jusqu'à ce qu'enfin, il aperçoive plus ou moins distinctement la silhouette de son invitée surprise. Car c'était bien quelqu'un de totalement imprévu qui se tenait derrière la porte.

"Mais non!" avait-il commencé à exprimer.
Il défit la chaine pour ouvrir complètement la porte. Elle était seule, et se tenait réellement devant lui, comme dans un rêve.

"Mackenzie Rivers, serais je devenu complètement fou ou c'est bien toi?" demanda-t-il, une vague de joie l'immergeant soudainement.